HELL'S EAGLES Après toi

11 Spank

Quand je repense à ce début de journée, j'ai été submergé par la peur lorsque Liam m'a contacté pour me dire qu'ils avaient été attaqués pendant leur sortie. Ma première pensée a été pour Ambre. J'ai prié pour qu'il ne lui soit rien arrivé, car l'idée de ne plus l'avoir près de moi me semblait insupportable. Cela me terrifie de réaliser à quel point elle est déjà importante pour moi, en si peu de temps. Pendant notre voyage pour venir ici, je l'ai senti à sa place derrière ma moto. Ne pas la revendiquer devant ma famille et voir tous les regards de mes frères sur elle, hier soir, m'a rendu fou de jalousie. J'ai dû me retenir à plusieurs reprises de sortir mon glock. Lorsque j'ai vu Ambre rire avec Kenny et entouré de ma famille, tout était à sa place. Mais j'ai conscience que je n'ai pas le droit de la faire entrer dans mon monde, où le danger est omniprésent, surtout pour une régulière de président.

Dès que j'ai raccroché, avec Sin, nous sommes immédiatement partis au club pour les retrouver. Là, j'ai vu Ambre s'occuper de Kenny avec une aisance impressionnante, comme si elle avait toujours fait ça. Elle a fait naître cette princesse comme une pro. J'ai voulu lui demander des explications, mais Tracker m'a regardé avec insistance, me signalant qu'il avait quelque chose à me dire sur l'attaque de Kenny et Ambre.

Je sens qu'Ambre me cache quelque chose. J'ai toujours eu du flair, et cette demoiselle a sûrement des informations à me donner. Mais pour le moment, mon devoir est de découvrir ce que ce Devil's a à nous dire. Je me dirige vers le Hangar et trouve la trappe qui mène à un escalier menant à un couloir. Je continue tout droit jusqu'à la porte du fond en dépassant les portes donnant sur plusieurs cellules.

En entrant dans la pièce, on y découvre une grande salle toute carrelée de blanc, avec une grande évacuation au centre de la pièce, plus facile pour le nettoyage. Au plafond se trouve un crochet de boucher auquel est suspendu par les mains un homme en boxer. Sur le côté, se trouve une grande armoire et une table où sont déjà disposés plusieurs instruments de torture. En regardant l'homme devant moi, je peux voir que mes frères se sont déjà bien amusés avec lui.

Je vois Black le vice-président de Sin, les mains ensanglantées et surtout le regard noir. Je m'approche de lui et lui demande :

— A-t-il parlé ou révélé quelque chose ?

— Non, me répond-t-il. Mais je ne me suis pas encore assez amusé avec lui. Il doit comprendre que l'on ne touche pas à nos femmes, surtout si elles portent nos enfants.

— Je comprends, mon frère, mais nous avons besoin d'informations. Je pense que Sin voudra l'avoir encore en vie pour réclamer justice en son nom.

Je sais qu'il comprend, mais il a encore cette soif de vengeance. Il me regarde une dernière fois avant de se diriger vers le fond de la pièce avec Tracker, que je ne remarque que maintenant. Lui aussi a dû s'amuser avec l'homme suspendu au crochet car il a des taches de sang sur son teeshirt blanc et surtout ce sourire de satisfaction qui se dessine sur son visage.

Je me dirige alors vers l'homme qui m'intéresse et passe derrière lui, je remarque son énorme tatouage représentant une immense tête de mort avec une faux qui la traverse en diagonale. C'est donc un Devil's, comme me l'avait confirmé Tracker, ce sont eux les petits malins qui préfèrent s'en prendre aux femmes plutôt qu'à nous directement. Je me tiens devant lui, alors qu'il somnole la tête baissée, son arcade sourcilière est bien ouverte et du sang lui coule dans les yeux. Je lui donne une bonne droite afin de le réveiller et il redresse la tête.

— Alors, c'est toi le connard qui préfère s'en prendre aux femmes enceintes plutôt qu'à nous directement. On reconnaît tout de suite les valeurs des Devil's, lui dis-je avec tout le mépris qu'il m'inspire.

Je remarque la colère qui passe dans son regard, il me sourit avec la bouche en sang puis me crache dessus. Je dois dire que celle-là je ne l'ai pas vue venir. Je m'essuie avec le bas de mon tee-shirt et m'apprête à lui remettre une droite, quand il commence à me parler.