BLOODLINE

45. Junior

Junior

Mon horloge biologique m'a naturellement réveillé à 4h15, comme chaque jour. Le manoir était encore endormi, pendant que mon esprit commençait à faire son vacarme habituel.

Je me suis levé discrètement, je suis allé dans la salle de bain qu'on partage pour me brosser les dents puis commencer mes ablutions. La prière de Fajr est à 4h58 et je sais que mon père va me soûler si j'arrive en retard.

Après avoir fini, j'ai enfilé mon qamis puis je suis descendu dans la salle de prière que mes oncles ont faites pour nous.

Comme prévu, mon père était déjà en train d'appeler en visio sur la tablette et à quelques secondes prêts je manquais son appel. J'ai décroché et je me suis assis à même le sol, pendant qu'il faisait pareil.

Papa - Salam mon fils.

- Salam papa. Comment tu vas ?

Papa - Bien, il sourit. Et toi ?

- Ca va aussi.

Papa - Tu passes toujours me voir cet après-midi ?

- Oui. J'ai une petite course à faire avant et je viens après. Je serais là pour 14h30.

Papa - Cool. Je suis content alors. Tout se passe bien la bas ? Ta sœur et ta mère vont bien ?

- Oui.. Maman est maman.. Toujours de bonne humeur, elle met l'ambiance à la maison... Mais elle sort beaucoup en ce moment. Je sais pas trop ce qu'il se passe..

Il a émit un rire amer, avant de secouer la tête.

Papa - Elle refait sa vie, sûrement.. Et ta sœur ?

- Elle pleure toujours son amour pour l'autre con.

Il a rigolé plus sincèrement cette fois-ci.

Papa - Aye watch your mouth. Il rit encore. Le cœur a ses raisons Ju'. On peux pas la blâmer.. enfin.. si mais bon.

J'allais répondre mais j'ai été coupé par l'appel à la prière. D'un accord commun, on s'est mit en position et nous nous sommes mis à prier ensemble comme chaque matin.

Après ça, nous nous sommes dit a tout a l'heure puis je suis remonté dans ma chambre pour me changer et descendre à la salle de sport.

C'est ça ma routine, prier avec mon père, faire du sport puis essayer de m'intégrer dans cette famille qui fait comme si tout était normal... Comme si le mec qu'on vient honorer chaque année n'est pas responsable de l'emprisonnement de mon père. Le comble c'est d'avoir son fils présent qui se prend pour le roi du monde.

Oooh comme c'est dur de ne pas lui peter la gueule à chaque fois que je croise son regard à celui la. On lui donne tout sur un plateau d'argent pendant que le reste des enfants ne bénéficient d'aucun traitement de faveurs. Et c'est ça qui me rend fou. Sous prétexte qu'il n'a plus son père... moi non plus j'ai plus le mien..

J'étais en train de taper dans le sac de boxe quand j'ai entendu la porte s'ouvrir et se fermer derrière moi. J'ai pas eu besoin de me tourner pour savoir de quel oncle il s'agissait.. C'est bien le seul que je tolère... et que j'aime vraiment depuis tout petit.

Oncle Noah - Bonjour Julian.

- Bonjour tonton.. You good ?

Oncle Noah - I'm good. You ?

- I'm okay. J'hoche la tête.

Il est allé s'étirer devant le miroir pas très loin.
Je sentais qu'il avait quelque chose à me dire, mais je sais pas quoi.