23 - un Tueur de Latte multifonctions II

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 Le cœur battant à tout rompre, j'envoie mon coude dans ses côtes, son juron résonnant dans mon dos. J'opère un quart de tour et lève ma jambe pour le frapper vers le plexus mais ses réflexes sont bien plus vifs que les miens. Il pare mon coup et sans plus de cérémonies attrape ma cheville et tire sur ma jambe.

Je suis déséquilibré et mes fesses rencontrent durement le sol.

— Aïe, je grommelle.

Evan esquisse un rictus condescendant.

— Tu penses sincèrement que ton agresseur va avoir pitié de toi parce que tu t'es fait mal ?

Une chose est certaine : ce type a un don parfait pour m'hérisser dans le mauvais sens du poil.

Je me relève, prête à en découdre mais comme s'il avait prédit ma réaction, voilà qu'il me rappelle avec son foutu air de professeur à la noix :

— N'oublie pas, tu peux te laisser guider par ta colère pour donner plus de puissances à tes coups mais ne la laisse pas te contrôler.

Bien que je lui lance un regard noir, je soupire tout en frottant mon postérieur endolori. Ce n'est pas la première fois que je me retrouve à terre depuis que nous avons commencé et malgré que j'admets qu'il est bon prof, ça continue sérieusement à m'énerver.

— C'est pas du jeu. Tu sais comment te défendre, l'accusé-je.

Il ricane.

— Parce que tu crois que celui qui te menacera ne saura pas comment se débarrasser de toi en deux secondes ? (Sous mon silence et mon air agacé, Evan ajoute d'un ton plus doux ) : t'apprends vite et c'est une bonne chose mais sois plus précise et également moins imprudente. Te débarrasser de ma prise par un coup de coude dans les côtes, c'est une bonne idée mais si je tenais un couteau sur ta gorge, tu aurais pu gravement te blesser.

— Alors quoi ? je grogne.

Il lève les yeux au ciel, les lèvres frémissantes d'un amusement contenu.

— Quelle mauvaise perdante tu fais !

— Je ne suis pas une mauvaise perdante !

Il hausse un sourcil.

— Ah non... ?

— Non !

Evan éclate de rire sous mon regard assassin.

— Allez on reprend.

Je croise les bras, butée.

— Non merci.

— Hayley.

— J'ai dit non, monsieur le professeur à la noix.

— Professeur à la noix ?

Je grogne et me détourne.

— T'as encore peur d'embrasser le tapis sous toi ? raille-t-il dans mon dos.

Je mords l'intérieur de ma joue mais ça n'aide en rien, vu que je rétorque :

— Qui te dit que ce sera pas toi, pour une fois ?

— Je suis impatient de voir ça... Enfin si tu ne te dégonfles pas, bien sûr.

Ok, sa pique fonctionne du tonnerre étant donné que je fais volte-face furibonde et fonce sur lui, un doigt pointé dans sa direction qui finit par s'appuyer contre son torse.

— Je ne suis pas une dégonflée, Monsieur Préjugé.

Evan hausse un sourcil, plus vers l'hilarité que la peur, hélas pour moi.

Through your eyes (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant