21 - pas un chevalier mais un sacré timing

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— Espèce d'ordure cinglé ! je vocifère en fonçant sur Nick dès que je le repère.

Quelques têtes se tournent vers moi avec des regards incrédules mais je les remarque à peine. Tout ce que je vois, c'est cet abruti dans ma ligne de mire qui affiche son air le plus nonchalant du monde et ose même un sourire qui me donne envie de le gifler encore et encore.

— Hayley, susurre cet enfoiré, que me vaut ce plaisir ?

Je lui lance un regard assassin qui l'indiffère totalement. La nausée me monte quand je vois ses yeux glisser sur mon corps, me donnant l'impression d'être une fois de plus complètement vulnérable sous son regard de taré.

Ne pense pas à ça.

Je chasse cette ombre de mon esprit et croise les bras contre ma poitrine.

— Tu sais très bien ce que tu as fait ! Sérieusement, qu'est-ce qui tourne pas rond dans ta putain de tête ?

Il incline la tête, me faisant penser à un animal qui jauge sa proie.

— Et toi, l'intello, quand est-ce que tu comprendras que t'as tout intérêt à fermer ta gueule si tu ne veux pas qui lui arrive malheur, mhh ?

Je cligne des yeux, abasourdie. C'est la première fois, la toute première fois que Nick me menace verbalement. Et j'en viens à me demander comment j'ai pu être aussi aveugle au lycée pour me faire avoir avec sa jolie gueule de démon.

— Qu'est-ce que je t'aie fait à la fin ? Celle qui devrait t'en vouloir, c'est moi après tout...

Il sourit, carnassier. Je tressaille quand il fait un pas en avant puis un autre et encore un autre. Ne pas reculer me demande un effort colossal mais je refuse de lui donner la satisfaction de la peur qui me provoque. Mon estomac proteste violemment quand il attrape entre ses doigts une mèche de mes cheveux. Les ténèbres qui habitent son regard me fige tandis que mon cœur se bat pour jaillir de mon corps.

— Reste à ta place, Sullivan si tu veux que je te foute la paix.

Parler m'est difficile mais pas impossible.

— Sinon ce sera quoi la prochaine fois ? Tu paieras encore quelqu'un pour qu'il fasse le sale boulot à ta place ? C'est pas une attitude de lâche, ça ? Oh non, je sais ! C'est pas du ressort d'un fils à papa. D'ailleurs je me demande ce qu'en penserait ton papounet chéri s'il apprend que tu as atterri chez les flics. A ton avis, il dirait quoi en apprenant que son fils parfait a menacé de mort une de ses camarades ?

Plus je parle, plus le regard de Nick s'assombrit violemment. Et sans que je percute que j'aurai dû prendre mes distances, un gémissement m'échappe quand sa poigne se resserre dans mes cheveux et les tire, me brûlant le cuir chevelu.

— Espèce de taré, lâche-moi !

Son visage est encore plus fermé qu'il y a quelques instants. C'est Satan en personne que j'ai devant moi et je ne suis clairement pas rassuré. Pourquoi je n'ai pas demandé à Ella ou Olivia de m'attendre pendant que je confrontais ce cinglé ? Pourquoi a-t-il fallu que je nous isole, merde ?!

— Ouvre bien tes petites oreilles de salopes car je me répéterai pas. Balance un seul mot à propos de ça et c'est plus qu'un couteau sous la gorge que tu récolteras. Porte plainte et ce sera que le début des ennuis dans ta petite vie de merde. Me suis-je bien fait comprendre ?

Je trouve le courage de lui lancer un regard noir bien que je tremble de peur. Ce type est malade, j'en ai la certitude. Il découvre les dents dans un rictus de prédateur qui me file la chair de poule.

Through your eyes (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant