19 - beaucoup trop éveillé

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Impossible de me rendormir. Les évènements de la journée ne cessent de tourner dans ma tête et mon cauchemar n'a rien arrangé. J'ai tenté d'écrire une ou deux phrases sur mon chapitre en cours mais rien n'est sorti. En revanche, ce que je ne parviens pas à me sortir de l'esprit ce sont les lèvres d'Evan contre les miennes. Ce n'était pas mon premier baiser, celui-ci s'étant passé avec cet enfoiré de Nick mais je regrette vraiment maintenant de l'avoir repoussé. C'était trop fugace à mon goût.

Je regarde l'heure que me renvoie l'écran et ne retient pas une grimace. Seulement une heure trente du matin. La nuit va être encore très longue... Mes cheveux sont toujours en train de sécher de ma douche et Princesse est lové contre moi, sa tête et ses pattes reposant contre mon ventre. Joyaux doit être reparti dans le salon avec Snow et sûrement avec Evan. Je me demande s'il dort ou si lui aussi a des insomnies. C'est sans doute égoïste mais j'aimerai ne pas être la seule à ne pas parvenir à dormir. Contrairement à Ella qui est reparti sous sa couette le plus naturellement du monde. J'envie ces personnes qui peuvent se rendormir sans le moindre soucis, ce qui est de toute évidence, absolument pas mon cas.

Je soupire et j'abaisse le clapet de mon ordinateur avant de le poser sur le lit. Mes mouvements réveillent ma chienne mais elle s'éloigne légèrement de moi et se rendort sur le flan. J'ai un sourire en la voyant aussi bienheureuse. Je lui donne une légère caresse pour ne pas la réveiller davantage puis me lève de mon lit. C'est inutile d'y rester alors que je ne dormirai plus probablement de toute la nuit. Je ne réfléchis pas plus et ouvre la porte de ma chambre et sort, rejoignant le salon où j'entends rien du tout. Le silence est le plus total pourtant, de la lumière émane de la pièce.

Et je remarque rapidement l'explication.

Evan encore et toujours lui. La lumière bleue vient de l'écran de son ordi ouvert et posé sur la table basse. Mais il ne semble pas le moins du monde s'en préoccuper. En fait, je crois même qu'il n'a pas remarqué ma présence. Il a l'air plongé dans ses pensées. Du coin de l'œil, je repère les deux chats proche de lui, en train de profondément dormir. Je suis à deux doigts de rebrousser chemin quand sans même m'accorder un regard, sa voix perce narquoise perce le silence du salon :

— Tu comptes venir ou rester à m'espionner dans l'ombre, furie ?

Furie. Bien que ce soit un sobriquet qui m'aille à merveille, mon palpitant réagit toujours de la même manière quand il le prononce. Il accélère ses battements.

— Je ne t'espionne pas, Tueur de Latte.

Cela fait la seconde fois que je l'appelle ainsi aujourd'hui. Avant, c'était uniquement dans mon esprit. Maintenant, il sait vraiment à quel point je suis rancunière quant à mon latte chocolat avec mousse de lait qu'il a balancé par la fenêtre au lieu de me le rendre comme n'importe qui de normal.

Sauf que tu parles d'un psychologue qui croit aux préjugés et rentre avec le visage bousillé.

Evan sort un petit rire qui me retourne les entrailles bien trop agréablement.

— Alors qu'est-ce que tu attends pour me rejoindre ?

— Qu'est-ce qui te fait croire que je vais te rejoindre ? riposté-je.

Sa tête se tourne dans ma direction. La lumière provoquée par son ordinateur danse sur son visage, le rendant surréaliste.

— Très bien alors dis-moi pourquoi est-ce que tu es ici. Je suis très curieux d'entendre ta raison...

L'amusement est perceptible dans ses mots. Il ne croie pas un seul instant de ce que je raconte et honnêtement, il a raison. J'avais espéré qu'il serait réveillé mais maintenant que c'est le cas, je ne sais pas quoi faire. Retourner à ma chambre en restant là à fixer mon plafond ou le rejoindre à faire je ne sais quoi.

Through your eyes (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant