24 - détresse familiale

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Evan

Hayley s'est enfermé dans sa chambre depuis que nous sommes rentrés. Je n'ai aucun doute que c'est certainement pour écrire, aussi j'ai respecté son choix. De mon côté, je passe en revue les nombreux dossiers des étudiants de la fac tout en m'arrêtant une fois de plus sur celui de Nickola Parker autrement appelé Nick. Ce gosse qui est malade et où son père ne veut rien savoir. Quant au directeur, il préfère foutre la gueule dans le sable comme une putain d'autruche en ignorant en attendant que Parker est en train de représenter non seulement un très gros problème mais une menace sérieuse envers la sécurité de tous les étudiants.

Et commencer par Hayley qui en a déjà subit les frais deux fois.

Hélas, je me retrouve moi aussi les mains liées. Si je creuse et insiste sur cette affaire, je perds mon poste. Mais merde, putain. Ce type est en train de devenir un danger public et personne ne fait rien ! Ce qui a franchement le don de me foutre en rogne.

Je rumine, je grogne tout en essayant de trouver une solution. Si j'en parle à Parker lui-même, ça sera comme parler à un mur. De plus, les personnes victimes de graves troubles bipolaires se refusent à dire qu'ils sont malades et ça peut même très mal tourner en devenant un danger pour eux-mêmes.

Je soupire et abaisse le clapet de mon ordinateur. Laissant basculer ma tête sur le dossier du canapé, je ferme les yeux, le cerveau en ébullition mais sans aucune solution. Je suis interrompu dans mes réflexions par la porte qui s'ouvre et les voix familières des filles.

— Oh tient, t'es là, toi ?

Je plisse les yeux à l'intention de la pique d'Ella, la plus rancunière de nous tous, ici.

— Aux dernières nouvelles, il s'agit encore de chez moi.

Ma sœur hausse un sourcil, un signe qu'elle va encore balancer une pique bien placée.

— Ah bon ? Mais dis moi si je me trompe, frangin, quand on est en principe chez soi, on y habite, non ?

Je remarque Sophy qui pince les lèvres, contrariée. Par qui, je l'ignore. Sûrement nous deux.

— Mêle toi de tes affaires, Ella.

— Justement. Ici, c'est plus chez moi que chez toi et ô incroyable ! Ce sont mes affaires donc !

Ella...

Cette fois, c'est Olivia qui intervient et qui attire instantanément mon attention. Notre sœur se tourne vers elle, également. Elles semblent se parler par un seul regard car miss rancunière soupire et lâche l'affaire.

— Viens, dit-elle.

Je ne prête plus aucune attention à Ella, concentré sur Olivia. Je n'ai jamais vu ma sœur ainsi. Elle a des cernes sous les yeux, semble exténuée et a le regard complètement vide. Un regard qui fait drôlement écho à celui que j'avais encore l'année dernière. Olivia a compris que je l'avais remarqué et fuit mon regard.

— Pas si vite, je lance alors que les filles s'apprêtent à s'échapper.

Comme si elles ne faisaient qu'une, elles s'arrêtent toutes les trois. Je réprime mon agacement et me lève.

— Toi et moi faut qu'on parle, dis-je à l'intention de la concernée.

— Tient, c'est maintenant que tu te réveilles, grand frère ? ironise Ella.

Je lui lance un regard sévère qui pour une fois la fait fermer sa bouche.

— Un conseil, petite sœur. Met là en veilleuse.

Through your eyes (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant