Mon sang ne fait qu'un tour.
Je comprends ce qu'il me dit. Sa sœur. Elle a recommencé. Ils ont recommencé.
- J'arrive, je murmure à mon meilleur ami, sachant pertinemment où il se trouve.
Je prends mes clés, mon manteau et mon portable et avant de sortir et de claquer la porte, je dis à mon frère :
- Nate, mon coeur, je sors. Tu ouvres à personne, tu m'entends ? Personne ! J'ai les clés. Je toquerai pas à la porte du coup. Donc si tu entends quelqu'un toquer à la porte, tu n'ouvres pas et tu vas t'enfermer avec le chien dans la salle de bain. Compris mon chat ?
Il hoche la tête, les sourcils froncés. Je sais qu'il n'est pas inquiet parce que tout ce que je lui dit, il l'a compris déjà depuis bien longtemps. Il peut faire confiance à personne. Sauf à moi. Uniquement à moi.
Je sors enfin de l'appart' en claquant la porte et cours jusqu'à la caisse.
Je règle les rétroviseurs, m'attache et démarre à fond. Je m'insère sur la route en forçant, attisant la haine des conducteurs derrière moi qui ne se cachent pas pour me le faire savoir en klaxonnant comme des connards.
Je roule comme un taré puis m'arrête devant l'entrée d'un parc. Un parc que je ne connais malheureusement que trop bien.
Je claque la portière et prends, en mettant mes mains dans mes poches, le petit couteau Suisse et le serré dans mes mains pour me rassurer.
Je l'ai toujours sur moi. On ne sait jamais si ils décident de revenir.
Je cours encore et encore, profitant de ma pratique sportive, et ralentis quant je vois au loin deux silhouettes. Celle de mon meilleur ami, et celle de sa sœur.
Elle est accroupie, la tête dans les bras, et les sanglots qui la font haleter me foutent en rage.
Elle est comme ma putain de petite sœur. Et savoir qu'ils ont recommencé me fout la haine à un point que heureusement qu'ils ne sont pas devant moi.
Nick est en pleure.
Comme à chaque fois.
Je m'approche de lui et le serre dans mes bras. Il met son visage dans le creux de mon cou et s'agrippe à mon manteau. Comme si j'allais partir. Mais plus jamais je ne partirai. Plus jamais.
- Anastasia, viens ma belle, je dis à ma petite sœur.
Elle lève la tête vers moi, et je vois les larmes sur ses joues. Et ça me répugne. Ils me répugnent. Je me répugne. De pas avoir été là. Pour elle. Alors que je le lui avais promis. La dernière fois. Je lui avais promis d'être là s'ils recommençaient.
Mais j'ai été défaillant. Encore.
- Anastasia, vas dans ma voiture. Reste pas là. Y'a Nate à la maison. Et Typhon, je lui dis espérant attiser sa venue vers ma caisse.
Et ça marche. Elle se lève et se met à l'arrière, sans un regard, sans un mot. Elle se couche sur la banquette arrière et je ne la vois plus.
Les jambes de Nick ne le porte plus. Il tombe au sol. Les genoux par terre et les mains sur sa tête comme un condamné à mort.
Je m'approche de lui, m'accroupis à son niveau et mets mes mains sur ses joues. Je relève son visage vers le mien et pose un baiser sur son front. En profite pour lui caresser les cheveux, dans un geste qui, je le sais, l'apaise.
Il ferme les yeux, profitant de mon contact avant de se redresser. Il se dirige vers ma voiture et je le suis.
Le trajet jusqu'à mon appart' se fait en silence. Et, de temps en temps, je lance un regard sur la banquette arrière pour voir si Anastasia respire encore.
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Un jour, tu sauras (MM)
Romansa/!\ romance gay /!\ Elijah Emerson a 22 ans et il est capitaine de l'équipe de football américain de l'université. Il souffre au quotidien de quelque chose dont il ne parle jamais, qui le ronge et qui le fait commettre des choses qui le pousse à avo...