Chapitre 22

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James

Après être parti de la fête sans même m'annoncer, je suis monté dans ma caisse et ai roulé pendant presque une heure jusqu'à l'autre bout de la ville pour retrouver mon amour perdu. J'ai l'impression d'être dans une reprise pour gay de Roméo et Juliette mais je m'en fiche. J'ai besoin de le revoir. J'ai besoin de voir ce qu'il est devenu.

La perspective qu'il ait trouvé un mec est très probable mais il ne prendrait jamais le risque de l'emmener chez lui. Je le sais. Ses parents sont comme les miens. Bien trop étriqués pour laisser faire ce genre de choses. Je dis ce « genre de choses » comme si j'étais d'accord avec eux, que c'est une honte d'être gay, mais non. C'est juste tellement tabou que c'est difficile encore aujourd'hui de mettre des mots sur ce que c'est, bien que ça ne soit que de l'homosexualité.

J'arrive finalement devant chez lui et constate que, comme il y a quatre ans, rien n'a changé. Je n'ai pas parlé de ses frères à Cole, je n'en voyais pas l'utilité. Mais ses frères sont l'exacte opposé de leurs parents. Ils ont accepté le fait que leur petit frère soit gay et n'ont émis aucun jugement par rapport à ça. Peut-être juste quelques questionnements mais rien de plus. Ils n'ont pas accepté ce que leurs parents ont fait ce fameux jours mais, comme à chaque fois, impossible de parler, que ce soit dans ma famille ou la leur. Enfin bref. Je crois qu'ils sont là, dans le salon, en train de regarder la télé ou de jouer à un jeu vidéo. Mon cœur, lui, il doit être avec eux en train de lire un livre, comme toujours.

Je me gare, prends quelques seconde pour souffler et coupe le moteur. Je descends de ma voiture sans prendre plus de temps et marche dans l'allée. Une fois sur le perron, j'entends le chien aboyer de l'intérieur et ça me fait déjà rire. C'est un énorme chien, mais il est tellement mignon. Il ne m'a jamais fait peur, je l'ai toujours trouvé incroyable.

Je toque à la porte. Ça y est. Soit ça passe, soit ça casse.

J'attends quelques secondes avant d'entendre du mouvement, la clé bouger dans la serrure et la porte s'ouvrir. C'est lui. C'est mon ex. L'homme que j'ai jamais cessé d'aimer. Je le scrute de haut en bas, constatant qu'il n'a pas changé, que c'est toujours le même. Celui que j'ai connu au lycée. Mon Aramys.

On se fixe pendant quelques minutes avant que je me décide finalement à prendre la parole. Je suis pas venu jusqu'ici pour rester sur le pas de la porte et regarder l'homme que j'aime dans les yeux sans lui parler.

— Salut... je peux rentrer ?

Sans me répondre, il se décale et me laisse rentrer. Je voudrais faire comme avant, aller dans sa chambre ou dans le salon, mais j'attends. J'attends qu'il me parle, qu'il me dise quoi faire.

— Tu- tu veux qu'on aille dans ma chambre ou dans le salon ? Tu peux enlever ton manteau et poser tes clés, tu repartiras pas d'ici avant des heures.

Sans me faire prier, j'enlève ma veste, met mes clés dans l'une des poches et la pose sur le porte-manteau.

— Du coup ? Tu veux aller où ?

— Je m'en fiche, Aramys. Tant que je suis avec toi, je m'en fiche.

— Alors viens, on va dans le salon, il y a mes frères.

Sans attendre ma réponse, il se dirige vers la pièce et se pose dans le canapé tandis que moi je reste debout comme un con, les bras ballant, attendant qu'on me dise de faire comme chez moi ou qu'on me vire. Je sais pas trop.

Ses frères tournent leur tête et leur bouche s'ouvrent à l'unisson, me donnant l'impression d'avoir trois poissons rouges e face de moi. Ça me fait sourire mais je ne dis rien, attendant qu'ils reprennent contenance.

— Putain de merde, dit le plus âgé, Abriel.

— Comme tu dis, ouais, enchaîne le plus petit de ses grands frères, Dixon.

— On en est venu à se demander quand est-ce que t'allais réapparaître ou si t'étais mort, termine celui du milieu, Roméo.

— Je suis désolé, dis-je simplement. Je pensais que ça serait pas plus difficile de vivre après ça mais j'ai pas arrêté de penser à toi, je te le jure, Aramys. En fait, j'ai jamais cessé de t'aimer tout court. Je devrais peut-être pas. T'as peut-être un mec, t'es peut-être passé à autre chose mais pour moi, c'est impossible d'imaginer ma vie sans toi, de m'imaginer avec un autre que toi. Je m'en veux d'avoir laissé faire ça, je m'en veux de les avoir laissé t'emmener loin de moi. Aramys, la vérité c'est que t'es le seul. Le seul qui vaille le coup de me faire tabasser, t'es le seul pour qui j'accepterai la mort si elle me permettait de te savoir heureux et en sécurité. T'es le seul que je veux. Et je sais que je suis indécis, j'ai pas changé sur ce côté là, mais là où j'ai changé, c'est que je m'en branle des choix de mes parents, je m'en branle de me faire insulter par tout le monde parce que je t'aime. Je t'aimais, je t'aime, et je t'aimerai. Tu seras toujours l'homme de ma vie. Tu l'as toujours été. Putain de merde j'ai l'impression d'avoir des plumes, un bec et de faire coin-coin tellement je vis pour toi. J'ai l'impression d'être un putain de canard et tu veux que je te dise, je serai n'importe quel oiseau si ça me permet de répondre à l'ensemble de tes envies.

Après avoir fini ma tirade, je me reconnecte à la réalité et me rappelle qu'il y a ses frères avec nous. Mais là, je m'en tape complètement. Je me tabasserait d'être aussi faible pour lui plus tard. Pour l'instant, j'ai le cœur de l'homme de ma vie à reconquérir.

— T'as toujours été un canard Jam' c'est pas maintenant que ça va changer, dit-il en se levant et en s'approchant de moi.

— Et toit, t'as toujours été aussi beau, j'espère que c'est pas maintenant que ça va changer.

Il continue de venir vers moi et, une fois à ma hauteur, il me saute littéralement dessus et entoure ses jambes autour de ma taille tandis que mes mains le soutiennent. Il est toujours aussi léger. Dans cette position, mon nez à accès à son cou qui renferme une odeur merveilleuse. La sienne. Celle de mon amour, qui n'a jamais cessé de m'aimer. Lui et moi, c'est pour toujours.

— Tu te rends compte espèce de toquard qu'avec ça, on te laissera plus jamais tranquille hein. Tu resteras pour toujours le canard de mon frère, me charrie Dixon.

— En espérant que tu restes, continue Abriel qui me fixe dans les yeux.

— T'inquiète mec, je prendrais soin de ton frère.

Aramys se détache de moi et, comme toujours, il me demande sans filtre.

— Tu peux m'emmener chez toi ? On a une discussion à avoir et je refuse que mes connards homophobes de parents m'empêche de l'avoir.

Je le dépose délicatement au sol et hoche la tête, lui attrapant le bras et le tirant vers moi. Sans même réfléchir, je pose mes lèvres sur les siennes, entourant son visage de mes mains.

— Viens mon cœur, je vais te faire découvrir ma nouvelle vie.

Il entoure mon cou de ses bras et m'embrasse avant de se détacher de moi et de me dire :

— Je vais chercher mes affaires, je vais dormir chez toi quelques jours, ou semaines, je vais voir. J'ai envie de profiter. Après j'enverrai mes parents se faire foutre. Je refuse qu'ils dictent une fois de plus ma vie. Ils ont gâché quatre ans de notre histoire, il est hors de question qu'ils niquent ne serait-ce qu'une micro seconde de plus.

Quand il revient quelques minutes plus tard avec deux énormes valises, un sac à dos et son doudou dans les bras, je ne peux m'empêcher de rire. Il a toujours été comme, à abuser. Mais c'est ce que j'aime chez lui. Il vit tout en décuplé. En fait, c'est pas ça que j'aime, c'est lui.

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Hey, j'espère que vous allez bien !!

Voilà, je voulais écrire ce chapitre parce que leur histoire sera peut-être le sujet d'un spin-off qui sait...?

Enfin bref, j'espère que vous avez aimé !!!

Je suis désolée, ce chapitre est vraiment court, je vous dis à samedi prochain et je vous aime ❤️

Un jour, tu sauras (MM)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant