Chapitre 14

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Elijah

     Ma crise aura duré en tout une heure et demie. Mon genou est marqué par mes dents qui ont mordu ma peau, essayant de reprendre le contrôle. Autour de moi, des dizaines de cadavres de cheveux sont éparpillés, ultime preuve de mon acharnement. 

     Comme à chaque fois, mon cuire chevelu ne me fait pas mal, il est habitué à ce genre de traitements. Quant à mon genou, les plaies ne sont que superficielles, elles guériront vite. 

     Les caresses de Nick m'apaisent comme à chaque fois qu'il fait usage de leurs pouvoirs. Mon cœur est moins lourd, mes poumons peuvent s'emplir d'air sans que cette sensation de vive brûlure ne se fasse ressentir dans ma cage thoracique, mon esprit peut enfin se reposer car toute mon attention est braquée sur les mains de mon meilleur ami. 

     Quand Cole est sorti de la chambre après que mon petit frère soit venu toquer, Nick est tout de suite intervenu quand il a entendu les sanglots de Nate qui ne se cachait pas d'exprimer sa peur, son impuissance et sa tristesse. Peu à peu, ce sont les miens qui ont empli la pièce.

Cole est parti de l'appartement avec Anastasia, mon frère et mon chien sous la demande de Nick qui a décrété que ça serait mieux pour me calmer. 

-    Tu veux aller prendre une autre douche, me demande-t-il.

     Incapable de placer un mot, je hoche simplement la tête puis me lève, aidé par mon ami. Je me dirige pour la deuxième fois de la journée vers ma sale de bain.

     Après avoir pris une deuxième douche, je suis sorti, uniquement vêtu d'un caleçon et d'un t-shirt à l'effigie de Scorpion. Je me suis posé dans mon canapé où ma famille était installée. 

     Mon chien, ayant sûrement senti ma fatigue psychologique, s'est approché de moi et s'est couché sur mes genoux, étalant toute sa bave sur ma cuisse. Tandis que mes mains bougent délicatement dans le pelage de mon animal, je sens un poids sur mon épaule. 

     Je me reconnecte à la réalité et constate qu'il s'agit de la tête de Cole. Il s'est endormi comme un bébé et j'ai juste envie de le prendre en photo pour me souvenir de ce moment d'une infime douceur. 

     Alors que le salon se vide peu à peu de ses occupants, je reste sur le canapé avec mon chien étalé de tout son long sur moi et mon... je ne sais pas ce que l'on est. Ami ? Flirt ? Bref, et Cole m'utilisant comme un oreiller. 

     C'est alors que des images s'implantent dans ma tête et refusent de sortir. Je me vois dans une belle maison de campagne, en compagnie de mon petit frère et de ma petite sœur, de mon jumeau et de Cole, avec qui on est plus que des amis ou des frères. 

     Puis une personne s'ajoute au décor. Cole est sur mes adossé à moi et tient dans ses mains un bébé qu'il me montre comme si c'était le mien. C'est le mien.

     Ce tableau me réchauffe le cœur alors que je le croyais frigide, mort. Mais il me fait mal parce que je sais que je ne ferai pas un bon père, ni un bon copain. Et peu importe qui partagera ma vie, je ne lui souhaite pas de vivre avec un mec comme moi. Un mec incapable de se gérer. 

     Puis ça change encore. Cette fois-ci, on est que tous les trois. Cette image est si douce qu'intérieurement, je rêve de la vivre pour de vrai et pas uniquement dans mes songes. Cole a sa tête sur mes cuisses tandis que ses mains tiennent le corps de notre fils contre son torse.

     Je ferme les yeux pour m'imprégner de cette douceur mais tout disparaît et laisse place à un visage qui me dégoûte et qui n'a rien à voir avec Cole ou cet enfant. Jason. Ce putain de sadique qui, je l'espère, est mort de mes mains pour le bien de la population. 

Un jour, tu sauras (MM)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant