/!\ Auto-mutilation /!\
Je vous aime, prenez soin de vous ❤️
Bonne lecture mes choupettes 🫶🏻
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Cole
Alors que j'aurai des milliers de raisons d'être heureux, je suis là, dans la douche d'une nouvelle chambre d'hôtel. Je prends dans mes mains un rasoir et sans même réfléchir à ce que je fais, je trace le premier trait sur mon ventre. Je m'en veux d'avoir rater ma tentative toutes les fois où j'ai essayé. Je m'en veux d'être encore là. Tout aurait été plus simple sans moi.
C'est ça qui me fait continuer. Alors je m'acharne sur ma peau pas encore guérie des dernières fois. Certaines plaies se rouvrent, d'autres se forment. L'eau qui était transparente se teinte d'une couleur rougeâtre grâce à mon sang que je fais couler. La douleur n'est pas assez là, je ne ressens pas assez. Alors je choisis sans trop avoir de réel choix de m'attaquer à l'intérieur de mes cuisses qui ne deviennent que morceaux de peau détachés. Je strie ma peau encore et toujours plus fort, essayant de ressentir une douleur qui ne vient pas.
Tu sers à rien.
Encore plus fort. Encore plus de traits. Encore plus de sang.
Puis sans m'en rendre compte, je dirige ma main vers ma gorge. T'es si stupide Cole. C'est pas avec un rasoir que tu vas t'égorger. Au mieux tu vas juste faire couler du sang et montrer au monde que t'es fou.
Finalement, un monde fou créé des gens fous. C'est comme ça que ça marche non ? Les chiens ne font pas des chats...
J'ai mal de ne pas être normal, j'ai mal de ne pas être heureux, j'ai mal de voir le regard des gens sur moi, je me sens oppressé quand je suis dehors, j'ai envie de vomir quand je dois parler, j'ai mal quand je respire, quand je bouge. J'en ai marre de souffrir alors que tout le monde vit sa vie normalement. J'en ai marre de subir ma vie, de ne pas en être maître. Mais par dessus tout, ma plus grande souffrance, c'est de ne pas être hétéro. De ne pas aimer le sexe que je dois aimer, et que je suis incapable de désirer. J'en ai marre de me lever avec cette constante boule de stress dans la gorge et le ventre, d'avoir en permanence un océan de larmes qui attend de pouvoir s'écouler. Je ne veux plus avoir envie de vomir quand on me regarde, me parle ou juste passe à côté de moi sans faire attention à moi. J'en ai marre de cette anxiété sociale qui me pèse trop.
J'ai tout gâché avec Elijah. Il était ma seule source de bonheur et j'ai tout foiré. Je l'ai envoyer se faire foutre alors que j'avais juste envie de me coucher tout contre lui, son torse contre mon dos et ses bras m'entourant d'une étreinte sécurisante et pleine de douceur. J'ai envie qu'il soit là, avec moi, à côté de moi. Je voudrais qu'il m'aime mais surtout qu'il me pardonne. Me pardonne d'être le con que je suis, l'incapable doublé de lâche que je suis.
Ma main bouge frénétiquement contre ma peau si bien que dans un ultime coup, la lame dérape et vient se planter dans la paume de ma main. Sans ressentir trop de douleur, j'oriente le creux de ma main vers mes yeux et constate les dégâts. Me voir comme ça me plaît au début, je me dis que je le mérite, mais ça dérive vite vers du dégoût, de la honte.
T'es complètement malade. Regarde ce que tu te fais. Tu penses que c'est comme ça que ta mère voudrait te voir ?
Elle veut plus de moi, elle me l'a dit.
C'est de ta faute.
Mais j'ai rien fait moi.
Si, tu existes.
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Un jour, tu sauras (MM)
Romance/!\ romance gay /!\ Elijah Emerson a 22 ans et il est capitaine de l'équipe de football américain de l'université. Il souffre au quotidien de quelque chose dont il ne parle jamais, qui le ronge et qui le fait commettre des choses qui le pousse à avo...