Chapitre 15

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Cole

Quand je me suis enfin calmé, Elijah m'a demandé si j'étais près à affronter les policiers et à parler de mon passé. Je n'ai pas su répondre, bien que je veux y aller plus que tout. Même encore maintenant, dans la salle d'attente du commissariat, je ne parviens pas à savoir si mon cerveau est près ou non à ce qui va se passer dans une très peu de temps.

Heureusement, Elijah est à côté de moi, sa main sur ma cuisse qui ne peut s'empêcher de trembler frénétiquement. La seule chose pour laquelle je suis sûr, c'est que j'ai besoin de sentir sa chaleur. La seule chose que j'ai trouvé pour sentir discrètement sa peau est de croiser nos doigts entre eux. Elijah me serre légèrement la main tout en les laissant reposer sur ma jambe.

Son regard sur moi me provoque des sensations tellement paradoxales qu'il me donne la migraine. Ou alors, elle est due au stress qui ne fait qu'évoluer rapidement de manière croissante dans mon ventre.

Le même policier qui nous avait enregistrer à l'accueil rentre dans la pièce et son regard se pose sur nous, me faisant hyperventiler de peur et d'angoisse mêlée.

— Monsieur Jefferson ? C'est à vous, suivez-moi, m'indique-t-il.

Je regarde Elijah qui fixe le policier, une question muette dans les yeux et la pression monte d'un cran. Je ne peux m'abstenir de me dire qu'il ne pourra pas m'accompagner, qu'il va devoir m'attendre ici et ces pensées me donnent juste envie de pleurer.

— Excusez moi, je peux l'accompagner, demande-t-il à l'officier.

— Oh excusez-moi, oui bien sûr vous pouvez l'accompagner s'il est d'accord.

Je n'ai même pas besoin de le regarder pour qu'il se mette à marcher avec nous ni de lui demander pour qu'il attrape ma main et se mette à la caresser de la pulpe de son pouce.

On arrive dans un bureau et nous indique de nous asseoir après avoir fermer la porte et s'être dirigé vers son fauteuil.

— Ok, donc là, je vais remplir tout le formulaire pour vous identifier et identifier le dépôt de plainte, puis ensuite, on passera aux questions. Je vous demanderai d'être le plus précis possible dans vos réponses et de ne dire que la vérité, avez-vous des questions, commence l'agent.

Après un petit instant de réflexion, je secoue la tête et le questionnaire d'identité commence.

— Alors, votre nom, prénom, date de naissance et lieu.

— Cole Jefferson, je suis né 27 mars 2004 à Atlanta.

— Ok, le reste je le ferai quand on aura fini, c'est toute la partie juridique et pénale de la plainte. Donc on va commencer. Pourquoi vous êtes là aujourd'hui ?

Ça commence. Les questions commencent et je ne sais même pas quoi dire, comment ramener les faits, quels mots dire. Et comme si le policier était dans ma tête, il répond à toutes mes questions silencieuses.

— Dites juste ce qu'il s'est passé, on s'en fiche de la forme, je reformulerai pour qu'il n'y ait pas d'insultes ou d'expressions familières dans tous les cas. Je vous poserez des questions plus précises après, pour l'instant, c'est juste ce pourquoi vous êtes ici devant moi, dans un commissariat de police, près à déposer une plainte.

Rassuré par ses mots et les doigts de Elijah qui me caressent délicatement, je me lance.

— Quand mes parents ont appris que- que j'aimais pas les femmes, ils m'ont viré de la maison et je me suis retrouvé à vivre chez mon copain de l'époque avec qui je sortais depuis 1 ans et demi. Au début, tout se passait bien. Il était doux et attentionné et une fois que j'ai été vivre chez lui, les premières insultes et les premiers coups sont arrivés. J'avais nulle part où aller et je me disais que je le méritais, alors je suis resté. Ça dure depuis que j'ai 16 ans. Je vais en avoir 20.

Un jour, tu sauras (MM)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant