Chapitre 26

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Cole

Je ne comprends rien. Elijah est allé faire à manger, de bonne humeur et quand je me suis dirigé vers la cuisine après ne plus avoir rien entendu, il était au sol, en train de s'arracher les mains.

Je m'approche de lui, sans pour autant le toucher, et un sentiment dont j'ai honte s'empare de moi. Je ne peux pas m'empêcher de le ressentir. J'essaye de le refouler, de calmer mon esprit, rien n'y fait. Je suis tétanisé. J'ai peur. De lui.

Je sais qu'il peut devenir violent. Ses yeux ne mentent pas. Je sais qu'il lutte tous les jours pour ne pas se laisser envahir par la rage. Mais je sais aussi qu'il devient imprévisible. Ça aussi, j'ai honte de le penser. Ce n'est pas un animal. Et pourtant, là, tout de suite, j'ai l'impression de faire face à un animal sauvage qui pourrait me sauter à la gorge à n'importe quel moment.

— Elijah ? Tout va bien ?

Il relève la tête et ce que j'y vois amplifie cette peur que je ressens. Son visage est rouge, ses yeux aussi. Évidemment que non, il ne va pas bien. J'ai tellement l'impression d'être con que je ne sais même plus quoi faire. Je reste cloué sur place, les sourcils froncés d'incompréhension. Je cherche toutes les raisons qui auraient pu le faire réagir comme ça mais n'en vois aucune. Je ne comprends rien.

Finalement, il me répond. Et sa voix me donne des frissons. Mais là où avant, elle m'en donnait d'agréables, je ne ressens que de la tétanie. Sa colère, son dégoût et la violence présente sur son visage me paralysent.

— Tu comptais me le dire quand qu'un mec était rentré dans ta chambre d'hôtel ? À moins que tu pensais le garder pour toi ? En fait depuis le début, je suis juste le dindon de la farce et toi le putain de menteur ! Tu pensais quoi ? Que je l'apprendrais jamais ? Que tu allais pouvoir m'utiliser comme mouchoir pour vider tes putains de boules ? TU M'AS PRIS POUR UNE SALOPE ET TU PENSES POUVOIR REVENIR COMME UNE FLEUR EN ME DEMANDANT SI ÇA VA ?! Et moi j'ai été trop con pour penser que quelqu'un pouvais s'intéresser à ma gueule... C'est tellement pathétique. Sois honnête une fois dans ta vie, Cole. Est-ce que je suis au moins un plan cul ? Parce qu'à défaut de compter pour toi, je préfère être ça plutôt que d'être une pute.

J'ai envie de répondre mais l'incompréhension mélangée à ma détresse ne m'aident pas. J'ai envie de lui rétorquer qu'il se trompe, que je ne me suis jamais servi de lui, qu'il n'est pas une pute, un plan cul ou encore un mouchoir que j'utilise pour « me vider les boules ». Qu'il est bien plus que tout ça, qu'il n'est pas pathétique. Je voudrais lui dire à quel point je l'aime, mais la seule chose qui parvient à sortir de mes lèvres, c'est un stupide « Elijah... je comprends rien. Qu'est-ce qu'il se passe ? » suite auquel il se lève et part en courant avec Typhon.

Je le suis sans même réfléchir, sans même fermer la porte derrière moi, et hurle son prénom. Mais il ne m'entend pas. Il continue jusqu'à ce je ne puisse plus le suivre, faute à un cardio défaillant que je n'ai pas travaillé depuis des jours.

—   Elijah, hurlé-je une dernière fois, les mains sur les genoux pour tenter de retrouver une respiration convenable.

Le voyant s'éloigner, je retourne dans l'appartement. Je tente de calmer la vague de peur, de honte et de tristesse qui débarque en moi, sans grand succès. Alors pour m'occuper l'esprit, je décide de tout ranger et nettoyer.

Je commencer par le salon où les poils de Typhon volent un peu partout dans l'air, où la couverture de cette nuit traîne encore en boule sur le canapé même pas fermé, où les chaussures de Nate traînent en vrac par-ci par-là.

Un jour, tu sauras (MM)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant