Chapitre 12

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- C'est bon ? T'es prêt à quitter l'hôpital ? je demande à Cole.

Après l'entraînement, je suis allé chercher Cole avec Nick.

Les documents administratifs disant que Cole sort sont signés, ses affaires sont dans un sac, dans sa main. Tout est bon pour y aller.

Une fois dehors, je respire enfin. Ça me fait ça à chaque fois que je rentre dans un hôpital. L'ambiance y est morbide. Ça me fait flipper. Si je devais choisir entre une maison hantée et un hôpital pour vivre, je préfère encore aller dans une maison hantée. Au moins, les esprits sont déjà morts et je peux me faire pote avec.

Putain c'est glauque ! Plus jamais tu penses ça mec !

Après c'est vrai ! C'est comme les gens qui ont peur de vivre à côté d'un cimetière. Tu es tranquille avec un cimetière comme voisin ! Pas de types qui viennent dans ton jardin en te disant « je te ramène de l'oseille », pas de bruits de musiques nulles à chier à 1h du matin, pas de vieux cons alcooliques qui viennent te faire peter ton crane tous les 4 matins, y'a que des morts ! À moins qu'on soit dans The Walking Dead où les macchabées te suivent en faisant des putains de bruits de feulement de chats, tu risques pas de sortir de chez toi et de te rendre compte qu'il y a une giga teuf dans le jardin des voisins, parce que leur maison, c'est un caveau.

Certains sont morts assassinés, d'autres à cause d'un accident ou encore d'un suicide. Mais dans tous les cas ils sont morts.

Je me demande comment tous ces gens sont morts, parce qu'au fond, la véritable réponse se trouve avec eux, dans une tombe en décomposition, dans un cerveau déjà desséché et mangé par les insectes nécrophages. La vérité est morte avec eux.

Comme la vérité de leur vie.

Quand leurs enfants, petits enfants voire arrières-petits enfants seront morts, plus personne ne se rappellera d'eux. Leur existence sera inconnue, personne ne parlera d'eux, aucun seront dans des livres d'histoires. Ils seront même pas dans la mémoire de leurs descendants.

Je pense que c'est ca qui me fait le plus peur. Le fait de ne plus exister. Ni dans la vraie vie, ni dans les mémoires. Mais au final, ça arrive à tout le monde. Faut juste réussir à laisser des traces là où il faut, quand il faut.

Parfois, je me demande comment je mourrai. Est-ce que ce sera de mon propre chef ? Est-ce que je vais décider de me foutre en l'air ? Ou est-ce que je crèverai dans un accident de voiture comme 78% de la population ? Est-ce qu'un malade mental va décider de me buter comme un lapin ? Ou est-ce que je vais me noyer.

Est-ce que ma mort sera lente, douloureuse et publique, ou est-ce que je crèverai seul, dans ma chambre, à cause de la vieillesse, cette putain qui te rattrape sans même te laisser le temps de te mettre à courir.

Est-ce que je vais mourir vieux, une fois que j'aurai vu ma famille mourir, ma maison brûler et les Hommes s'auto-détruire ? Ou est-ce que je vais mourir dans 2 minutes, comme une feuille qui tombe d'un arbre en quelques secondes ?

Je m'imagine mort, la peau absente a quelques endroits de mon corps, principalement les côtes et les membranes fines, rongées par les nécrophores. Je m'imagine spectateur de mon enterrement. Dont je suis aussi acteur. Comme un film. Le film de ma vie. J'en suis le personnage principal. J'imagine ma famille me pleurer. Je crois même que je vois mes parents dans l'assemblée. Dans mon esprit. Rien n'est réel.

C'est quand je vois Nate, rongé par la souffrance, que ma pensée, la réaliste, se manifeste.

Elles sont chouettes, tes pensées mon reuf ! Continue encore un tout petit peu et tu auras vraiment le parfait profiling du psychopathe en puissance !

Un jour, tu sauras (MM)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant