MONSIEUR WU

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CHAPITRE 3

Elle décida donc d'appeler son père, il était 18 heures, ses cours se terminaient à 19 heures, peu importe, elle attendait fébrilement qu'il décroche son téléphone. Après de longues minutes, elle entendit la voix douce et rassurante de son père, au bout du fil.

- Papa ! dit-elle d'une voix épuisée,

- Bonjour ma fille, comment vas-tu et tes cours ? Tu paraissais inquiète ce matin, concernant tes résultats, tu es la meilleure toujours en haut du tableau et tu deviendras une brillante chimiste.

Tous ces compliments lui faisaient du bien, son père a toujours été son soutien et son socle face à l'adversité mais là, elle devait absolument l'interrompre, ils n'avaient pas beaucoup de temps.

- Papa, écoutes-moi s'il te plaît, tu dois rentrer à la maison, le plus vite possible, je dois te parler c'est urgent.

- Chérie, j'ai une réunion importante avec le doyen, je serais chez nous vers 21h30, et nous pourrons discuter.

- Non papa, lui dit-elle d'une voix lasse, tu dois rentrer MAINTENANT, lui répéta-t-elle en pleurant.

- Liya, ça va mon ange ?

- Non, rien ne va, connais-tu un certain Monsieur WU ?

Après avoir prononcé ce nom, il eut un long silence, elle n'entendait plus que la respiration saccadée de son père, elle prit réellement peur. C'est seulement après de longues minutes qu'il reprit enfin la parole. Elle ressentait dans la voix de son père, de la rage et de la colère lorsqu'il lui ordonna,

- Liya, reste à la maison, n'ouvre à personne, n'appelle personne avec ton portable, j'arrive immédiatement !

Il continua,

- Où se trouve ta moto ?

- Si tu l'as laissé à l'extérieur, pose la bâche dessus

Elle interrompit son père afin de le rassurer,

- Ne t'inquiète pas papa, elle est à l'intérieur de la cour.

Elle ne voulait pas lui parler de ses blessures, il se serait affolé et elle ne souhaitait pas qu'il est un accident sur la route. Elle attendait avec impatience son retour lorsqu'elle reconnut le moteur de sa voiture, c'est à ce moment-là, qu'il fit irruption dans le salon. Il était blême et l'espace d'un appel, il semblait avoir vieilli de dix ans.

Le professeur ZHANG prit sa fille dans ses bras, mais, elle devait faire un effort surhumain pour ne pas hurler de douleur, tellement elle avait mal.

Lorsque son père aperçut le tee-shirt tâché de sang, il la repoussa en douceur, à cet instant, elle ne pouvait plus réprimer les larmes devant l'homme qu'elle aimait le plus au monde.

Il fixa avec effroi ses poignets tailladés, elle tenta de le rassurer mais il paraissait tétanisé par tant de cruauté et un flot de larmes se mit à couler sur ses joues.

- Papa, ça va, je vais bien maintenant que tu es là

- Pardon, mon trésor, tout est de ma faute, je n'ai pas pris au sérieux leurs menaces, et voilà le résultat, soupira-t-il.

- Attends, je vais te soigner comme le faisait ta défunte mère.

- Après tout, je suis toujours le mari d'un médecin.

Il alla chercher la trousse médicale de sa femme, même après sa mort, il ne s'était jamais résolu à donner ses instruments médicaux. Son père lui retira lentement son tee-shirt, elle était en brassière devant son père, il prit la pince pour appliquer avec la gaze hydrophile le désinfectant ensuite avec une parfaite maîtrise, il lui appliqua la crème antiseptique et lui fit des bandages à chaque poignet.

Cependant, le plus dur restait à venir, soigner les brûlures sur sa hanche et le haut de sa poitrine. On apercevait, à présent, distinctement, le « 3 » laissé par le fer, il mesurait environ 5 cm. Son père nettoya les deux marques, avec douceur, il appliqua les produits nécessaires pour atténuer la douleur et éviter l'infection et il donna ensuite un comprimé pour ne pas qu'elle fasse de fièvre.

Une fois, les soins terminés, il se dirigea d'un pas rapide et déterminé, vers la chambre de sa fille. 

UNE VIE PAS A PASOù les histoires vivent. Découvrez maintenant