LA COLERE DE GIACOMO

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CHAPITRE 23

Alors qu'ils étaient sur point de sortir, Giacomo apparut devant eux, comme toujours furieux et rageux. Ses yeux lui lançaient des flammes. Elle tentait de déchiffrer son expression, mais c'était peine perdue. D'autres pensées lui vinrent à l'esprit, un peu moins avouables, il respirait la sensualité dans cette chemise anthracite faite sur mesure qui laissait devenir son corps ferme et sculpté sans être excessivement musclé, son regard et sa cicatrice le rendait si particulier et étrangement attirant. Sa beauté virile n'était pas seulement dans son apparence, elle l'était aussi dans ses iris, leur profondeur couleur forêt la laissait toute tremblante. Elle pouvait se l'avouer à présent, elle était aimantée par cet homme.

Son corps élancé avançait à pas rapide vers eux, une fois à leur hauteur, il s'agaça :

- Lorenzo, pourquoi ne réponds-tu pas à mes appels ? Je vous avais dit de ne pas sortir, un groupe de dix hommes est arrivé à Palerme, tous chinois. Tes informateurs ont mal fait leur travail, ils auraient dû nous prévenir. Les Triades sont sur nos terres, mec ! Et toi, tu déjeunes tranquillement avec leur cible.

- J'ai laissé mon portable dans la voiture, tu aurais pu envoyer un de tes hommes nous prévenir, tu ne peux pas t'exposer non plus, c'est trop risqué.

- Ne t'en fais pas pour moi, je suis un « grand garçon ».

Liya souhaitait s'excuser pour cette situation mais le sicilien refusait de l'écouter en levant la main pour l'interrompre, l'empêchant d'émettre le moindre mot. Il la regarda avec un certain mépris ignorant ses larmes qui perlaient au coin de ses yeux.

- Quant à vous, suivez-moi ! Revenant au vouvoiement,

Ils se levèrent rapidement pour se diriger vers la sortie, Giacomo posa sur la tête de liya, son blazer pour la faire sortir et la rapprocha de son corps, ce simple geste la troubla, et malgré la situation dangereuse, elle se sentait en sécurité près de cet homme et c'est ce qu'il lui faisait peur, elle ne voulait surtout pas qu'il arrive quelque chose à Giacomo. Elle se mit à frissonner, Giacomo le ressentit, il la serra un peu plus contre lui.

Ils se trouvaient tous les trois dans une rue lorsqu'une moto, avec 2 hommes à son bord, fonça droit sur eux, ignorant Giacomo, son instinct lui fit pousser Como sur le côté afin qu'il ne soit pas renversé mais elle chuta au sol, lorsque deux bras la soulevèrent de terre pour l'emmener dans une autre impasse. C'était Giacomo !

- Que pensais-tu faire, raggazina ? C'est à moi de te protéger et non l'inverse, continua-t-il

Elle ne répondit pas, elle préférait respirer son odeur intense et puissante, qui lui rappelait le bois précieux et le cigare. Ses lèvres pouvaient toucher sa peau à la base de son cou, il devait certainement sentir son souffle contre sa peau. Elle entendit grogner et il la reposer un peu brutalement sur ses pieds, elle manqua de chanceler.

A cet instant précis, Lorenzo les rejoignit le regard préoccupé.

- Liya, Como, vous allez bien ?

- Oui, ramène notre protégée au Palazzo, je m'occupe des deux hommes à moto.

Elle savait que le moment était mal choisi, mais elle devait lui demander :

- Giacomo, l'appelant pour la première fois par son prénom, je voudrais retourner chez Paolo.

- Quoiiiii ? hurla-t-il

- Es-tu sérieuse ?

- Oui, j'ai de l'argent avec l'aide de Lorenzo et de Paolo, je pourrais trouver un appartement, le temps que la situation se calme, je ne veux causer de tort à personne. Laissez-moi partir, s'il vous plaît, je vais sortir de votre vie ainsi personne ne sera blessé par ma faute. Dit-elle

- Pour ton information, il y a un contrat sur ta tête et c'est moi qui dois l'honorer. Ajouta-t-il d'une voix colérique.

Elle était sidérée, elle ne pouvait le croire, de nouveau, ses yeux s'embuèrent de larmes.

- Voulez-vous dire que vous avez accepté de m'exécuter pour de l'argent ? Lui demanda-t-elle d'une voix éteinte.

Elle s'était trompée sur cet homme, elle n'était rien pour lui, un simple arrangement entre mafieux, il ne lui portait aucun intérêt, il était prêt à la sacrifier pour éviter une guerre de clan sur son territoire.

La voix stridente de Lorenzo la tira de son cauchemar éveillé.

- Giacomo, qu'est-ce-que tu racontes ? Tu es totalement fou

- Pourquoi es-tu si cruel avec elle ?

- Quoi ? Tu préfères que je lui mente

- Non Liya, c'est plus compliqué que ça, les Triades étaient des « partenaires commerciaux », ils nous ont proposé un deal, la vie de ton père et la tienne contre notre marchandise.

- Nous avons « accepté » le contrat pour gagner du temps, tu comprends.

- Arrête de pleurer ma douce, je suis vraiment désolé !

- Ma vie et celle de mon père n'ont pas plus de valeur que votre marchandise illégale, je veux rentrer chez Paolo et toute de suite.

Giacomo la poussa dans la voiture de Lorenzo  sans l'écouter, il ordonna à son ami de la ramener au Palazzo.

UNE VIE PAS A PASOù les histoires vivent. Découvrez maintenant