GIACOMO LUCCHESE, LE SICILIEN !

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CHAPITRE 6

PALERME (Sicile)

Giacomo LUCCHESE (33 ans), assis à son bureau, aspira une bouffée de son cigarillo, il faisait face à sa mère Bianca qui lui parlait, encore, des préparatifs de mariage de son frère Gianni, qui était plus jeune que lui (28 ans).

Il se détendit tel un félin du haut de son 1,90 m, et il se leva pour rejoindre sa mère afin de calmer les inquiétudes de celle-ci. Tout en lui respirait l'autorité, la dureté et la détermination, il ne souriait quasiment jamais, ses beaux yeux verts s'adoucissaient uniquement lorsqu'ils se posaient sur Bianca LUCCHESE. Ses responsabilités mafieuses l'aspiraient de l'intérieur, il s'était persuadé que le bonheur, c'était pour les autres. Lui, il avait hérité d'une charge trop lourde pour construire quelque chose avec une femme.

- Maman, tout va bien se passer, Gianni va épouser une gentille fille et nous connaissons sa famille depuis de nombreuses années, ce n'est pas une étrangère. Dit-il à sa mère

- Oui, tu as raison chéri, Alba est adorable !

- De plus, ils te donneront les petits-enfants que je ne veux avoir, continua-t-il d'une voix déterminée.

- Oh ! Giacomo comment peux-tu dire cela, mia vita (ma vie)

- Mon souhait serait de te voir devenir père, continua Bianca LUCCHESE

- Maman, tu sembles oublier ma charge, et même si je n'ai rien demandé, je reste le parrain de la mafia sicilienne COSA NOSTRA, une organisation qui ne me laisse aucun répit.

- Sans parler de mes ennemis et de la police qui attendent en embuscade, que je fasse un faux-pas pour m'achever, dit-il dans un souffle.

- Non, non, je t'interdis de dire cela Como. Je tremble à l'idée de te perdre et je ne te survivrais pas.

Ignorant la dernière réflexion de sa mère, il poursuivit :

- De plus, je dois vous protéger, toi, Gianni et Alba et ce, au péril de ma vie

- Maman, ne pleure pas !

- Papa m'a fait promettre de reprendre le clan et de veiller sur vous tous, je me dois de respecter cette promesse faite dans ses derniers instants de vie.

- D'ailleurs quelle femme accepterait d'être constamment exposée au danger et au risque de perdre l'être qu'elle aime, c'était ça, sa réalité, aucune femme ne l'avait suffisamment aimé pour lier sa vie à la sienne.

- Sans parler de ça....

Giacomo porta sa belle main hâlée sur une cicatrice d'environ 5 cm qui coupait en deux son sourcil gauche. Cette marque avait une histoire, elle ne le gênait pas, une fois la surprise passée, il plaisait à de nombreuses femmes. Ce qui l'attristait surtout, c'est la perte visuelle de son œil gauche, heureusement, grâce à de très bons chirurgiens, il avait pu conserver son globe oculaire cependant il ne voyait quasiment rien de cet œil, il portait des lunettes pour travailler et lire. C'est un véritable handicap surtout dans son milieu.

Seuls sa mère et Lorenzo son meilleur ami étaient au courant.

Il appartenait à un puissant clan mafieux, cet accident qui a eu lieu, il y a 17 ans ne devait en aucun cas devenir une faiblesse.

Il avait fini par accepter son état, et cette balafre le rendait encore plus terrifiant et il s'en réjouissait, rien ne comptait plus que ses actes. Il était un « LUCCHESE » fils de gangster, pour son grand malheur, il était devenu un mafieux par son histoire familiale. Personne ne peut échapper à son destin et il s'était fait une raison, pensa-t-il.

- Et Andréa ? Elle t'aime, non ?

- Maman, Andréa aime notre grande bâtisse, le prestige des LUCCHESE, mon physique malgré ma cicatrice, pour le reste, elle est froide, superficielle et insipide. Elle observe parfois ma marque avec dégoût même si elle fait d'énormes efforts pour le cacher et pour finir elle ne te rend jamais visite lorsque je suis en voyage.

Sa mère caressa tendrement cette balafre qui barrait son sourcil gauche et venait se finir en haut de sa pommette. Bianca repensa le cœur serré au jour où ils avaient transporté son fils à l'hôpital dans un sale état, il avait 16 ans, triste souvenir d'une querelle entre adolescents pour les beaux yeux d'une lycéenne plus âgée. Une nouvelle fois, la voix de son fils la sortit de ses pensées.

- Alors non maman, Andréa ne m'aime pas, elle aime le nom des « LUCCHESE », rien d'autre.

- De plus, je ne l'aime pas, je ne veux surtout pas d'enfant avec elle et je ne veux pas enchaîner ma vie à la sienne. Il se redressa.

Bianca LUCCHESE regardait avec fierté et tristesse l'ainé de ses enfants. Il était très beau malgré cette cicatrice disgracieuse qui lui donnait des faux-airs de pirate, ces cheveux bruns étaient coupés très courts comme un militaire, il possédait un regard vert céladon absolument magnifique qui pouvait vous déstabiliser en quelques secondes, la couleur de ses yeux étaient identique à celle de son père. Il avait le teint hâlé qui ne laissait aucun doute sur ses origines méditerranéennes, son sourire carnassier le rendait dangereux pourtant il savait être juste, intègre et généreux.

Il était son fils et elle faisait totalement confiance à son jugement, ses décisions étaient toujours réfléchies et sans appel, il ne revenait jamais dessus.

Au même moment, Giacomo pensait intérieurement, il se sentait profondément italien et seules les femmes italiennes l'attirait, il aimait les femmes aux courbes généreuses et à la peau bronzée. Parfois, il se faisait peur, était-il nationaliste ?

Non, il était certain d'être un homme bien, cependant pour lui, l'amour avait la couleur de l'Italie, de sa chaleur, de ses grandes tablées familiales et amicales de ses belles filles brunes et dorées par le soleil chaud de la Sicile.

Et même s'il voyageait beaucoup, il n'avait jamais eu de relations intimes avec des étrangères, les italiennes lui suffisaient.

Sa mère et lui étaient plongés dans leurs réflexions respectives, lorsque son associé et meilleur ami, Lorenzo fit irruption dans la pièce.

- Bonjour Bianca, puis-je vous emprunter Giacomo, quelques minutes ?

- Bien sûr, Cher Lorenzo, nous avions fini, répondit sa mère en quittant son bureau.

UNE VIE PAS A PASOù les histoires vivent. Découvrez maintenant