EXPLICATIONS

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CHAPITRE 30

Après cette mise au point, aucun d'eux ne jugea utile de parler pendant le trajet, l'appartement de Giacomo se situait dans le quartier des affaires, dans un immeuble moderne et très luxueux. C'est un quartier que ne fréquentait absolument pas Liya, n'ayant pas les moyens pour s'offrir un tel endroit. De toute façon, que se soit à Shanghai ou Rome, elle préférait la « vieille ville », les nouveaux quartiers étaient souvent sans vie et sans âme.

Il pénétra dans le parking surveillé par un gardien qui le salua, ils se dirigèrent ensuite vers les ascenseurs, il appuya sur le 20ème étage, toujours dans un silence terrifiant.

Puis, une fois dans son appartement, il retira ses chaussures, sa veste, enleva sa cravate et ses boutons de manchette, cela semblait un rituel pour lui. Il lui épargna la fumée de son cigarillo. Il se servit un verre de bourbon et se retourna enfin pour la regarder.

Il lui indiqua de la main, le canapé juste derrière elle,

- Je t'en prie, installe-toi confortablement, notre nuit risque d'être très longue !

- De plus dans ton état, je ne voudrais pas être responsable de ton accouchement prématuré. Dit-il sur un ton sarcastique.

- Alors ma précieuse Liya quel mensonge vas-tu me servir pour justifier ta fuite ?

- Tu penses vraiment que je vais te raconter un mensonge pour échapper à ta colère ou que je me suis enfuie volontairement après la nuit que nous avons passés, tu as raison sur une chose, Giacomo, tu me connais vraiment mal, voire pas du tout.

- Tu as eu peur de t'engager, c'est ça !

- C'est vrai j'ai eu peur mais pas de toi. Avant toute chose, dis-moi que ta mère est toujours en vie.

Sa voix tremblait de manière irrépressible en posant cette question.

- Oui ! Elle est restée dix jours dans le coma mais à présent, elle va beaucoup mieux.

- Je me sens soulagée, je sais combien elle est importante pour toi. Je suis sincère Como !

Son regard semblait la croire. Elle respira profondément avant de commencer ses explications.

- Au petit matin, lorsque tu t'es absenté après cet appel, j'ai cru entendre du bruit à l'extérieur, je suis donc sortie, pensant que tu étais revenu mais deux hommes, italiens m'ont frappé au visage et drogué, ils ont également coupé toutes les caméras de surveillance, et sans savoir comment, je me suis retrouvée en Calabre, dans un endroit totalement perdu, lorsque je me suis réveillée une semaine après, on m'avait drogué à cet effet pour t'induire en erreur, visiblement ça à marcher. Tu as pensé que je m'étais enfuie !

- A mon réveil, un homme se tenait devant moi, il s'est présenté comme étant Flavio FAZZOLARI, et qu'il était le chef de la mafia calabraise qu'il avait accepté un contrat de commanditaires chinois qui voulaient me voir morte, car Giacomo LUCCHESE n'avait pas honoré ce contrat. Ils ont détruit mon portable, pris mes affaires qui se trouvaient dans la chambre et écrit cette lettre pour toi afin que tu me méprises. En me précisant que tu ne me pardonnerais jamais de t'avoir quitté au moment où tu avais le plus besoin de moi.

- Je savais qu'il avait raison donc lorsque je me suis échappée, j'ai tenté de t'appeler à maintes reprises mais tu ne répondais pas à mes appels. Alors j'ai préféré te laisser tranquille, le mal était déjà fait, en pensant que c'était, peut-être, un signe du destin et que notre histoire était finie avant d'avoir commencée.

- Seulement, quelques semaines après, je découvris mon état, j'étais enceinte de toi Giacomo, je n'ai connu personne après toi. J'ai pris une décision que je n'ai jamais regretté, celle de rester à Rome, près de toi, même si tu n'étais pas au courant pour ma grossesse, te sentir à mes côtés me donnait la force de continuer.

Giacomo, vint lui prendre les mains, son toucher provoquait toujours en elle les mêmes sensations. Et, combien cet homme, lui avait manqué. A ce moment précis, une violente contraction lui rappela son état. Elle grimaça de douleur, le père de ses enfants posa avec émotion, ses deux mains sur le ventre de Liya, enveloppant totalement ses courbes.

Ses mains chaudes lui firent du bien et calmèrent la douleur, elle posa les siennes dessus. Et leurs regards s'accrochèrent l'un à l'autre, le temps semblait suspendu.

- Tu veux dire que tu étais près de moi, tout ce temps !

- Oui !

Il posa un doigt sur son tatouage,

- Tu m'expliques,

- Je ne voulais plus voir ce chiffre alors j'ai été chez tatoueur et il m'a dit qu'il pouvait effacer cette brûlure en la brûlant encore plus, pensant que ce serait disgracieux, je lui ai demandé de me tatouer la lettre d'un prénom qui me tenait à cœur. Voilà, tu sais tout !

Il la dévorait des yeux Giacomo semblait ne pas vouloir quitter son visage.

UNE VIE PAS A PASOù les histoires vivent. Découvrez maintenant