MA FUITE

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CHAPITRE 3

Son père prit son sac de voyage et mit quelques affaires sans la regarder, il était agité et pressé de l'envoyer dans un endroit où elle serait en sécurité. Pourtant, elle s'inquiétait pour lui plus que pour elle.

- Papa, que fais-tu ? Où allons-nous ? Lui demanda-t-elle affolée

- Ecoute chérie, nous ne pouvons pas voyager ensemble, ce serait trop dangereux, c'est une triade puissante et redoutable, ils ont des espions partout.

- Ils me veulent vivant, donc ne t'en fais pas pour moi, ils ne me feront rien, tant que je leur serais utile.

- Mais que veulent-ils exactement ? Continua-t-elle

- Ils espèrent que je travaille pour eux afin qu'ils puissent déjouer certaines recherches policières les concernant, quelques membres de la police sont complices de leurs agissements mais dans ces effectifs, il y a aussi des hommes intègres qui font parfaitement leur travail, ils tentent à leur niveau, de freiner leur expansion.

- Mais papa, tu peux faire ça ?

- Oui ma chérie, et bien d'autres choses, mais tu dois rester en dehors de ce cercle, tu es ma faiblesse et ils le savent à présent.

- De plus, le service cyber criminalité à des nouvelles technologies performantes qui s'adapte aux méthodes de ces criminels. Ils ont besoin d'une personne qui puissent parer aux transactions illégales de cette organisation, surtout en ce qui concerne le blanchiment d'argent et la vente d'armes. Grâce à leurs informateurs, ils sont au courant que je travaille aussi pour ce service au sein de la police.

- Papa, tu vas devenir un hacker et une taupe pour les triades.

Le professeur ZHANG répondit calmement et avec assurance, à sa fille.

- Non ma chérie, cela va à l'encontre de mes principes, je vais donc te prendre un billet pour Rome (Italie), tu as toujours aimé ce pays, n'est-ce-pas ? Et puis, tu as l'avantage de maîtriser, parfaitement, cette langue.

Elle ne savait plus si c'était une question ou une affirmation, mais, son père attendait une réponse.

- Papa je maîtrise aussi le WUSHU et le SANDA (kickboxing) tout comme toi,

- S'il te plait papa, je veux rester avec toi, lui dit-elle en le suppliant des yeux.

- Non hors de question, c'est trop risqué,

- S'il t'arrivait quelque chose, je ne me le pardonnerai jamais et ta mère non plus.

- Le sujet est clos, Liya, dit-il sur un ton qui n'admettait aucune opposition.

- Dépêchons-nous,

- Je veux que tu rejoignes mon meilleur ami, Paolo FERRARI, en Italie, nous avons fait nos études ensembles à Londres. Tu verras il est adorable et surtout tu seras en sécurité chez lui.

- Liya, je n'ai plus que toi, trésor, alors s'il te plaît fait ce que je te demande.

- Et toi, je m'inquiète pour toi,

- Et moi, pour toi chérie.

- Je connais un endroit où je pourrais me cacher temporairement, ensuite, je te rejoindrais, est-ce clair ?

- Oui, promets-moi que tu seras prudent.

Sur ce, elle se lève du bord de son lit, pour serrer son père dans ses bras tout en pensant à sa vie future sans lui, ils n'avaient jamais été séparés.

Une fois ses affaires prêtes, il lui expliqua dans les moindres détails ce qu'elle devait faire pour se rendre à l'aéroport sans n'être vue ni reconnue.

- Tu vas sortir avec ta moto par l'arrière-cour sans mettre le moteur, une fois que tu te seras éloignée, tu pourras démarrer, contentes-toi de la pousser.

- Je viens de t'envoyer ton billet sur ton portable, ainsi que de l'argent sur ton compte, une fois que tu seras en Italie, retire tout l'argent et efface toutes les données informatiques te concernant, je t'ai montré certaines méthodes de piratage, afin « de passer sous le radar », tu as compris ? Ne reviens sous aucun prétexte.

- Oui, papa elle hocha la tête avec tristesse et résignation.

- Liya, dis mon cœur, ils ne t'ont pas touché

- Non mais ils m'ont prévenu que la prochaine fois... elle laissa sa phrase en suspens.

- Liya, ils ne doivent pas te retrouver, tu comprends, ils seraient capables de te faire les pires horreurs et ils m'obligeraient à regarder ensuite ils m'exécuteraient sous tes yeux, en espérant que j'emporte avec moi dans l'au-delà cette dernière vision abominable.

- Je tremble d'effroi devant cette seule pensée, tu comprends, lui dit-il d'une voix cassée

- Très bien papa, je suis prête

- Pense à m'appeler avec le portable de Paolo, je vais le prévenir, il connaît les méthodes expéditives de la mafia dans notre pays.

- Quand tu seras à Rome, essaie de te fondre dans le « paysage », lui dit-il avec un sourire.

- J'aurais du mal, avec mon physique très asiatique. Dit-elle avec une grimace

- Sois toujours fière d'être chinoise, ne laisse personne t'insulter, tu es magnifique, tu as la beauté de ta mère.

- Je vais essayer, papa mais tu vas tellement me manquer, lui répondit-elle avec un léger trémolo dans la voix.

- Toi aussi, mon cœur.

- A présent, change-toi rapidement.

Elle enfila vite fait, un slim et un tee-shirt noir, un blouson en cuir de la même couleur, sa paire de bottes, son casque et la voilà prête pour une destination et des gens inconnus.

Son père sortit en premier afin de vérifier que la rue était vide, elle poussa sa moto jusqu'à l'impasse en espérant que celle-ci ne fasse aucun caprice et qu'elle la conduise en sécurité jusqu'au parking de l'aéroport.

Elle se retourna une dernière fois pour regarder la silhouette imposante de son père jusqu'à ce que celle-ci devienne un point noir.

Elle devait ravaler ses larmes et faire ce que son père lui a demandé.

Elle « jeta » un œil à son apparence dans le rétroviseur de sa moto.

Se fondre dans la masse italienne, la bonne blague, pensa-t-elle, elle avait de très longs cheveux noirs couleur encre, qui étrangement n'étaient pas raides comme des bâtons mais plutôt ondulés. Contrairement, aux critères de beauté chinois, elle avait de belles fesses rondes et une poitrine bien ronde et elle était fière de son 90 C, même si parfois ses amis se moquaient d'elle en lui disant qu'elle avait des formes trop généreuses pour une chinoise. Ses yeux étaient noirs et ses cils bien fournis, son regard était étiré en amande plutôt que bridé, un petit nez droit et une particularité venait s'ajouter à son physique atypique, elle possédait un grain de beauté bien sombre sous son œil qui tranchait avec sa peau blanche, impossible de ne pas le voir. Elle avait des lèvres pleines et sensuelles mais surtout bien rouges.

On lui disait souvent qu'elle était très belle, pourtant, elle était un véritable « garçon manqué » et cette remarque n'était pas à son goût. Elle était juste heureuse de ressembler à sa mère pour le reste, elle s'en fichait.

Liya pouvait enfin respirer un peu, elle avait quitté l'impasse, heureuse de ne pas être suive. Elle enfourcha sa bécane, direction l'aéroport de SHANGHAI. Même dans de telles circonstances, elle appréciait de conduire sa moto, et cette « triumph » était une merveille, son père lui avait offert pour ses 22 ans. 

UNE VIE PAS A PASOù les histoires vivent. Découvrez maintenant