INVITATION DE LORENZO

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CHAPITRE 19

Le jardin offrait un spectacle magnifique, ce bout de terre, représentait pour elle la liberté. Brusquement, elle pensa à Paolo, et voulait le rejoindre, elle n'était pas à sa place dans cette demeure auprès de cet homme si sûr de lui et qui commençait à lui faire peur.

Les mouvements du Taï chi était un excellent palliatif pour se changer les idées et oublier sa triste situation. Elle se détendit, en faisant le vide dans sa tête afin de se concentrer sur le peu d'énergie positive qui lui restait. Le contact de ses pieds nus avec l'herbe lui fit un bien énorme, ses gestes devenaient de plus en plus fluides et circulaires comme son père lui avait appris.

Tout en effectuant ses exercices, elle avait l'étrange sensation d'être épiée, observée ; elle continua ses étirements tout en restant sur ses gardes, prête à réagir.

De l'autre côté du jardin, derrière un énorme chêne, Giacomo regardait Liya faire des gestes lents et précis. Il ne pratiquait aucun art martial, d'ailleurs il ne connaissait rien aux sports de combat venus d'Asie, il n'était pas assez « zen » pour ça, il était beaucoup trop « sanguin », il préférait les vieilles méthodes, les coups de poings et les revolvers pour régler un litige.

Il était là depuis une demie heure et il ne se lassait pas de la regarder, il refusait de quitter sa cachette, lorsqu'il aperçut Lorenzo traverser à grands pas le jardin pour rejoindre Liya.

Il s'approcha d'elle de près, trop près à son goût, il lui proposa :

- Liya, c'est la première fois que tu viens en Sicile,

- veux-tu faire une balade avec moi, demain ?  Je te ferais visiter Palerme.

- Tu verras c'est une ville incroyable.

- Tu as raison c'est ma première visite en Sicile, mais aussi en Italie alors,

- J'accepte à plaisir ton invitation

- Je viendrais te chercher à 10h on déjeunera à Palerme, ensuite je te montrerai ma ville.

- Et si tu le permets, on ira à l'hôpital, faire contrôler tes blessures et être sûr que tu cicatrises bien.

- Ça te va, comme programme !

- C'est parfait mais est-ce que Giacomo sera d'accord ?

- Non, je ne suis pas d'accord, répondit l'intéressé sortant de nulle part.

- Voyons, Giacomo, nous sommes en Sicile, personne n'osera attaquer Liya sur notre territoire.

- Nous allons juste déjeuner.

Liya ne pouvait pas quitter des yeux les rétines de Giacomo, elle se sentait attirée par ce regard si étrange. Elle voulait connaître les secrets de cet homme, il remarqua sa façon de l'observer, il remit instantanément ses lunettes.

- Molto bene, je vous accompagnerai.

- Tu plaisantes, mec, tu penses qu'on a besoin d'un « chaperon ».

- Tu m'as déjà entendu faire de l'humour ?

- A présent, rentre chez toi Lorenzo ! Il restait imperturbable.

- Au revoir Liya, à demain

- Oui à demain Lorenzo

Elle ramassa ses sandales et se dirigea vers sa chambre, lorsqu'elle sentit un bras lui enlacer la taille et l'attirer contre lui.

La main hâlée de Giacomo s'était posée sur son ventre découvert, et elle sentait son souffle soulevait ses mèches. Il murmura contre son oreille.

- Je n'ai pas fini avec toi ma poupée de porcelaine.

- Comment m'avez-vous appelé ? Tout en tentant de se dégager.

- Tu peux me tutoyer comme tu le fais avec Lorenzo

- Toutes les chinoises ne sont pas des poupées fragiles. Alors, arrêtez, s'il vous plaît !

- De plus, vous n'êtes pas Lorenzo, vous me mettez mal à l'aise.

Ignorant sa remarque blessante, il continua :

- Je sais que tu es très douée pour les arts martiaux, mais face à moi, tu es si petite, tu parais si   vulnérable.

Elle tenta une ultime tentative pour se libérer de son étreinte, mais cet homme faisait un effet dévastateur sur son corps, sur sa raison et surtout sur son cœur, qui battait à une folle allure. Il était si proche que tous ses sens étaient annihilés. Aucun homme ne l'avait approché d'aussi près, le corps de Giacomo épousait le sien à la perfection, elle pouvait sentir l'effet physique qu'elle lui faisait. Cette position érotique devenait trop révélatrice.

La main de Giacomo se déplaça de son ventre à ses épaules, qu'il caressa sensuellement, elle interrompit son geste.

- Lâchez-moi Monsieur LUCCHESE !

Elle souhaitait mettre de la distance entre leurs deux corps qui semblaient s'attirer comme des aimants. Il refusa de la lâcher, au contraire, il resserra son étreinte, pour lui murmurer dans le cou :

- Liya, tu es si belle que je me perds en toi, et j'ai le sentiment que c'est irréversible.

- Je vous en prie lâchez-moi !

Il relâcha sa prise et elle partit en courant, se réfugier dans sa chambre, elle devait mettre de la distance entre eux, son cœur était sur le point de cesser de battre. Elle était bouleversée, dans sa culture, les hommes n'étaient ni entreprenants ni fougueux, elle ne comprenait plus ses émotions.

Giacomo ne tenta pas de la retenir, il était encore imprégné de son odeur, elle le faisait chavirer. Il avait désiré et satisfait quelques femmes, toutes des italiennes, mais c'était avant qu'il ne pose son regard sur Liya ZHANG. Elle le rendait fou et sensible, il n'avait plus aucune maîtrise sur lui-même.

Tout son corps brûlait de désir pour elle, même son cœur refusait de l'écouter. 

UNE VIE PAS A PASOù les histoires vivent. Découvrez maintenant