L'AMI DE MON PERE

24 0 0
                                    


CHAPITRE 8

Aéroport LEONARD de VINCI (Rome)

Elle avait dormi durant 11 heures de vol, pensa-t-elle. Pourtant elle se sentait encore épuisée, vivement l'atterrissage, elle avait besoin d'air frais et de marcher un peu.

Elle se sentait tellement loin de chez elle, de son père. Elle espérait qu'il avait réussi à fuir, Liya connaissait le sort qui était réservé aux personnes qui osaient tenir tête aux Triades et ce Monsieur WU était sûrement la tête du serpent.

Un froid envahit son corps, elle commença à ressentir une douleur au niveau de sa hanche, et l'effet des médicaments avait diminué au fil des heures.

Ses poignets étaient douloureux et les traces de son ligotage avaient laissé des marques rougeâtres et creusées autour de sa peau. Elle avait retiré ses bandages et son blouson cachait en grande partie ses blessures. Les entailles étaient profondes et elle devait absolument faire les soins afin d'éviter que les cicatrices ne soient définitives.

Elle n'avait pas d'autre choix que d'attendre d'être à Rome pour se soigner.

Enfin, ils amorçaient l'atterrissage, à travers le hublot, elle pouvait apercevoir les lumières de la ville, la beauté du Vatican, Rome était une ville magnifique. Elle ne pouvait s'empêcher de verser des larmes en pensant à son père, elle aurait tellement aimé qu'il soit à ses côtés.

En Italie, ils auraient tout oublié, même cette menace constante qui pesait sur eux.

La voix du commandant de bord la sortit de sa léthargie, de ce vide qui menaçait de l'engloutir à tout instant.

Après avoir quitté le sas de sécurité, elle avança le long de la coursive lorsqu'elle aperçut son nom sur une pancarte, un bel homme de l'âge de son père la tenait.

Elle retira sa casquette puisqu'à présent, elle se trouvait loin de Shanghai, une fois à sa hauteur, elle lui demanda :

- Scusi, êtes-vous Paolo ?

- Oui, Liya ? Mio Dio ! Ton père a oublié de me dire que tu étais si belle.

- Merci, je suis heureuse de vous rencontrer et surtout merci de m'accueillir.

- Je t'interdis de me vouvoyer, ton père et moi avons le même âge et tant que tu vivras dans mon pays, je serais ton père de substitution.

Il lui prit le bras pour la conduire en direction de la sortie.

- Viens allons récupérer tes bagages, Shan et moi, nous sommes comme des frères, malheureusement, nous sommes veufs tous les deux, notre seule différence et que, je n'ai pas d'enfant donc je suis heureux de pouvoir l'aider à protéger sa fille.

- Tu verras mon appartement est spacieux et bien situé, tu vas t'y plaire. Lui dit-il avec un clin d'œil.

Elle lui sourit, c'était donc ça le charme « à l'italienne  ». Elle lui répondit

- J'en suis sûre, papa et moi avons toujours voulu visiter l'Italie.

- Liya, dis-moi !

- Oui ?

- Tu conduis une moto, tu portes des bottes de motard.

- Bien vu, c'est mon moyen de transport à Shanghai pour me rendre à ma Fac, voilà, tu sais tout. Lui dit-elle

- Mais toi, ma jolie Liya, tu ne sais pas tout !

- Visiblement nous avons des tas de points communs, je suis également un motard et je possède une moto, que tu pourras utiliser si tu le souhaites.

- Vraiment, avec plaisir merci beaucoup !

Mais ses blessures lui faisaient vraiment mal, l'empêchant d'apprécier sa conversation avec Paolo. Sa hanche et sa poitrine la faisaient souffrir au point que des gouttes de sueur perlaient sur son front. Elle risquait de faire de nouveau de la fièvre si elle ne prenait pas les antibiotiques que son père lui a recommandé.

Une fois dans la voiture, Paolo vit sa grimace. Elle pouvait à peine attacher sa ceinture de sécurité sans suffoquer.

- Liya, que se passe-t-il, tout va bien ?

- Oui, j'ai juste besoin de rentrer afin de pouvoir changer mes pansements.

- Quels pansements ? Tu es blessée. Lui demanda-t-il, inquiet

- Il y a deux jours, j'ai été enlevé par les Triades, ils m'ont marqué avec un tisonnier, le chiffre « 3 » sur la hanche et sur la poitrine pour effrayer et menacer mon père.

Elle retira son blouson pour lui montrer ses poignets tailladés.

- Quelle horreur, s'écria Paolo

- Je n'ose imaginer le chagrin que mon ami a dû ressentir en te voyant dans cet état. Quelle bande de salopards.

- As-tu une ordonnance ?

- Non, papa m'a soigné avec la trousse médicale de maman, il ne souhaitait pas qu'on aille à la pharmacie.

- Il pensait qu'on pouvait être suivi, mais je peux t'écrire le nom des médicaments.

- Perfetto.

Un silence gêné s'installa entre nous, pourtant, le trajet lui parut court, tant elle était subjuguée par la beauté de cette ville.

Après quelques minutes, Paolo s'arrêta devant un bel immeuble de la renaissance, il lui remit les clefs et lui indiqua l'étage de l'appartement.

- Liya, monte te reposer, je vais acheter les médocs pour soigner tes plaies, ça ne doit surtout pas s'infecter.

- Grazie !

Elle savait que Paolo prenait d'énormes risques pour les aider et elle lui en était reconnaissante.


UNE VIE PAS A PASOù les histoires vivent. Découvrez maintenant