LE CHAGRIN DE GIACOMO

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CHAPITRE 26

500 kms plus loin, Giacomo se démenait pour ne pas sombrer, il se sentait chaque jour, un peu plus, happé par le néant. Il n'avait goût à rien depuis que Liya l'avait quitté sans explication, si ce n'est cette lettre d'adieu :

« Como, nous sommes trop différents, je retourne à Shanghai je dois retrouver mon père, choisit une femme de ton monde, oublie-moi je te souhaite d'être heureux. Dis-toi que j'ai été une simple parenthèse dans ta vie, il te suffit de refermer cette parenthèse. Pardonne-moi si tu le peux ! »

Cette lettre, Giacomo l'avait lu une vingtaine de fois, en espérant changer les mots, mais rien n'y fait.

- Como ?

- Hum ! Tiens mon ami, dit-il d'une voix alcoolisée. Entre, je t'en prie !

- Arrête de boire, il est 9 heures du matin et tu es déjà ivre, tu ne peux pas aller voir ta mère dans cet état alors qu'elle sort aujourd'hui de l'hôpital. Elle s'inquiète beaucoup pour toi, alors ressaisis-toi.

- Demande à Gianni d'aller la chercher !

- Et tes informateurs à Shanghai, aucune nouvelle. Demanda-t-il

- Como, la Chine est un grand pays. Il leur faudra du temps pour trouver le moindre indice.

- Molto bene Lorenzo, laisse-moi encore quelques minutes, je veux juste être seul.

Lorenzo quitta le bureau de Giacomo, préoccupé par l'état de santé de son ami.

- Où es-tu, Liya ?

- Tu me manques tellement, je n'arrive pas à te haïr, j'ai surtout besoin de comprendre.

Giacomo se parlait à lui-même, ils s'étaient rencontrés dans d'étranges circonstances mais leur rencontre n'était pas un hasard. Il devait se raisonner afin de pouvoir continuer à vivre, sa mère avait besoin de lui. Il ne cessait de ressasser, il n'avait pas pu se tromper à ce point sur une personne.

Depuis le départ inexpliqué de Liya, une constante lassitude l'enveloppait et ne le quittait plus. Alors dans un ultime effort, il se dirigea vers la chambre de sa mère, pour lui faire une surprise.

Il s'installa dans le fauteuil de son père, et attendit patiemment que sa mère rentre de l'hôpital. Il ferma les yeux, et retourna dans les souvenirs de cette merveilleuse nuit.

UNE VIE PAS A PASOù les histoires vivent. Découvrez maintenant