FLAVIO FAZZOLARI

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CHAPITRE 25

Pressée de retrouver Giacomo, elle choisit de porter un pantalon en velours beige avec une chemise blanche cache-cœur pour trancher avec la couleur de ses cheveux noirs.

Un bruit furtif derrière la porte attira son attention, elle alla vérifier car après tout, elle était seule dans cette aile.

A peine, la porte ouverte, elle reçoit un violent coup au visage, ensuite, elle se sentit portée puis plus rien le black-out absolu elle venait de s'évanouir.

Elle refusait d'y croire, sa vie ne ressemblait à rien. Les kidnappeurs furent extrêmement méticuleux, ils ont soigneusement pris son portable et son sac, effaçant toute trace de sa présence dans ce domaine.

Elle tenta d'immerger avec difficulté, sa tête la faisait terriblement souffrir, elle ouvrit les yeux dans une pièce froide, sur un lit de fortune et elle prenait peu à peu conscience de la situation.

Elle avait la gorge sèche, l'impression d'avoir été droguée, mais combien de temps, elle l'ignorait. Visiblement l'effet de la drogue commençait à s'estomper, elle tenta de se relever lorsque la porte s'ouvrit sur un homme d'une quarantaine d'années, un italien, il s'adressa à elle, d'une voix mielleuse.

- Vous êtes enfin réveillée Melle ZHANG, lui dit-il tout en s'approchant d'elle.

Elle se redressa vivement, malgré la douleur, pour lui siffler au visage,

- Depuis combien de temps suis-je ici ? Qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ?

- Cela fait prêt d'une semaine que vous dormez, belle demoiselle.

- Dormir ? Vous m'avez drogué, espèce d'enfoiré.

- Une grossièreté dans une aussi jolie bouche, quel dommage !

- Je ne veux rien de vous, Melle ZHANG ceux sont mes commanditaires qui souhaitent vous voir morte, et puisque la Cosa Nostra n'a pas respecté le contrat, les Triades se sont adressées à un autre syndicat du crime.

- Vous connaissez la Ndrangheta, princesse,

- De nom seulement, et quelle effroyable organisation ! Lui répondit-elle sèchement

- Et bien, vous savez au moins combien on peut être cruel et sans pitié. Mademoiselle !

Elle venait de rappeler que cela faisait une semaine que Giacomo n'avait pas de ses nouvelles. Son cœur se serra lorsqu'elle pensa à lui. Va-t-il la rechercher ou l'abandonner à son sort qui semble scellé. Il devait lire dans ses pensées, car il expliqua :

- Giacomo LUCCHESE ne viendra plus vous chercher, sa mère a fait une crise cardiaque, elle est en soins intensifs, de plus, je lui ai laissé une lettre de votre part, il pense que vous vous êtes enfuie au moment où il avait le plus de besoin de vous. Dit-il méchamment

- Non ce n'est pas possible, vous n'avez pas fait ça, dit-elle à travers ses larmes.

Elle savait combien Giacomo aimait sa mère, elle voulait être avec lui pour le consoler et le soutenir, mais cette fichue mafia venait de briser ses rêves.

Il s'approcha d'elle, afin de toucher son visage, elle recula, l'idée qu'il puisse poser ses doigts sur elle, la révulsait

- Ne me touchez surtout pas, lui cria-t-elle

- Je n'avais pas remarqué à quel point, vous étiez belle un vrai rayon de soleil.

Elle ne lui répondit pas se contentant de lui réclamer un verre d'eau. Il ignorait l'agilité de Liya, et d'un simple coup à la nuque, elle réussit à maîtriser ce petit homme. Elle le maintenait fermement d'une seule main, si elle le souhaitait elle pouvait l'endormir en quelques secondes, mais elle avait encore besoin de lui pour s'enfuir de cet endroit.

- Combien de vos hommes se trouvent dans cette usine ?

- Quatre, vous pensiez que j'avais besoin d'une armée pour surveiller une frêle jeune femme.

- Appelez-les, attention ne faite aucune erreur, n'oubliez pas je suis chinoise je peux vous briser la nuque en deux secondes, je ne vous tuerais pas mais vous ne pourrez plus jamais remarcher. Dépêchez-vous !

Flavio obéit à Liya, ayant compris qu'elle ne plaisantait pas et qu'il avait sous-estimé cette femme.

Les hommes de FAZZOLARI déposèrent les armes sans difficulté, ne voulant pas risquer la vie de leur chef. Ils se ligotèrent mutuellement et elle fit la même chose à Flavio.

- Vous n'avez aucune chance Melle ZHANG, vous êtes en Calabre.

- Ne vous inquiétez pas pour moi ! La prochaine fois, ne vous fiez pas aux apparences. Une faible femme en apparence peut cacher une forte femme, Monsieur FAZZOLARI.

- Vous permettez que j'emprunte votre portable puisque visiblement vous avez détruit le mien.

- J'espère ne plus jamais vous revoir ! Lui lança-t-elle

Après les avoir enfermé, elle récupéra son sac, prit l'une de leur voiture pour sortir des terres, elle n'apercevait que des champs à perte de vue. La main tremblante, elle composa le numéro de Giacomo aucune réponse, il devait certainement la haïr, si seulement il décrochait elle pourrait lui expliquer. Elle savait que Giacomo était un homme de principe, il n'admettait aucune trahison.

Elle se résigna à appeler Paolo.

- Liya, où es-tu ma chérie ? Tu peux parler ?

- Oui,

- Je ne te poserais aucune question, d'accord ! Mais sache que Giacomo LUCCHESE a tenté de m'appeler plusieurs fois malheureusement, je n'ai pas pu répondre à ses appels.

- Je suis actuellement à Paris, je risque d'y rester plusieurs mois pour des travaux de recherches. Je t'ai laissé la clef de l'appartement chez le gardien.

- Tu peux y rester autant que tu veux, ma douce

- Merci Paolo !

- Arrête ma chérie, tu es comme ma fille, j'ai également une certaine somme d'argent dans le coffre de ma chambre, tu peux la prendre, je vais t'envoyer la combinaison.

- Non, j'ai suffisamment d'argent, ne t'inquiètes pas pour ça.

Une seule chose la préoccupait,

- Paolo, as-tu des nouvelles de mon père ? Un silence gênant s'installa entre eux

- Je ne peux rien te dire sans te mettre en danger, mais saches qu'il va bien !

- Merci encore, je suis soulagée.

C'est sur cette bonne nouvelle que leur conversation prit fin.

Après une fuite mouvementée, mais grâce à des personnes bienveillantes, elle finit par rentrer à Rome.

Elle décida d'aller récupérer ses affaires chez Paolo et de se trouver un petit logement dans Rome. Elle avait longuement réfléchi, elle préférait prendre un nouveau départ, elle voulait également protéger Paolo, grâce à ses connaissances en informatique, elle réussit à faire disparaître LIYA ZHANG, pour se créer une nouvelle identité, à présent, elle était JIA WANG. Personne n'était au courant, sauf Paolo !

Malheureusement certains évènements ont détourné sa trajectoire de vie, elle devait s'approprier de sa nouvelle existence et en faire quelque chose de positif, et si sa relation fut brisée avant d'avoir commencé, elle devait donner du temps au temps, peut-être que Giacomo finira par lui pardonner, pour l'instant tout était contre elle.

Elle ne pourra jamais oublier son amant d'une nuit, même si elle avait changé de nom, elle restait au fond d'elle, la même Liya celle qui était tombé amoureuse de Giacomo dès leur première rencontre.

Un coup violent au cœur qui lui fait très mal en échange d'un véritable coup de foudre.

Adieu Giacomo, sois heureux !

UNE VIE PAS A PASOù les histoires vivent. Découvrez maintenant