Neuf

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Paris,
mai 2022

𝗠𝗮𝘁𝗵𝗶𝗲𝘂

Je m'assois sur une chaise au fond du bar en regardant autour de moi quand soudain la chaise en face de la mienne recule puis Deniz s'assoit dessus en me regardant tout sourire.

- Que me vaux le plaisir de ta visite Polak ? Me demande la brune. 

- Je viens te voir évidemment. Je répond et elle penche la tête sur le côté.

- Me voir hein ? Et pourquoi ? Me demande t-elle. 

- J'ai besoin d'une raison pour venir voir ma meuf à son taff ? Je demande avant qu'on grimace tout les deux.

- C'est trop bizarre quant tu me qualifie comme ça. Rigole t-elle et je souris. Bon je vais devoir te laisser, c'est l'heure où il y'a le plus de monde et Quentin n'arrive que dans une heure et demie.

- C'est qui lui encore ? Je demande et elle rigole en se levant.

- C'est mon collègue et entre tout est platonique alors ne t'inquiète pas Mathieu. Me dit-elle un sourire en coin et je hausse les épaules.

- Je m'inquiète pas, aucune vrai relation ne peut rivaliser avec notre fausse relation. Je lui dis et elle me regarde avec un sourire.

- Je vais vraiment finir par trouver toutes mes futurs relations extrêmement fades si tu continue comme ça Polak. Lance t-elle et à mon tour je souris.

- J'te ramène toute à l'heure ? Je lui demande et elle hausse les épaules.

- Je termine tard Mathieu. Dit-elle et à mon tour je hausse les épaules.

- Ça me dérange pas de t'attendre p'tite tête.

- Dans ce cas, j'veux bien que tu me ramène, merci Mathieu.

- C'est normal t'inquiète. Et sinon avec ta sœur ? Elle continue de désapprouver notre relation des plus passionnées ? Je demande et elle explose de rire.

- En ce moment, elle a pas trop la tête à critiquer notre relation, les préparatifs du mariage seront sûrement la causes de sa mort. M'explique t-elle.

- À ce point ? Je demande étonné.

- J'te jure, elle qui de nature assez calme et sereine, c'est une tout autre histoire là. Elle se plie en quatre pour que tout soit parfait quitte à ne pas dormir la nuit, elle essaye d'appeler en vain notre tante pour la convaincre de venir au mariage malgré les tensions avec notre grand-mère, fin bref elle est à deux doigts de l'implosion.

- J'aimerais pas être à la place de Max en ce moment. Je souffle et Deniz rigole.

- Il essaye de gérer le plus possible pour pas que Calypso stresse trop mais ma sœur aime pas déléguer, elle préfère tout faire elle même quitte à s'épuiser émotionnellement ou physiquement. M'explique t-elle le visage triste. Mais bon pour le moment elle gère assez bien son stresse donc on s'inquiète pas sinon ça l'énerve.

Je rigole et elle m'offre un sourire avant de revenir s'assoir sur la chaise en face de moi.

- Et toi ça va ? Je demande en la voyant un peu blasée.

- Ouais ça va, c'est juste qu'avant j'avais super hâte d'être au mariage de ma sœur mais maintenant je redoute un peu.

- Pourquoi ? À cause de nous ? Je demande et elle hoche doucement sa tête.

- Ouais parce que après ça on devra inventer une fausse rupture et même si en sois ça nous fait rien je sais que ma mère sera déçue tout comme ma sœur.

- Y'a que ton père qui sera content. Je lance et Deniz éclate de rire.

- Ouais y'a que lui malheureusement.

- Si jamais tu préfère attendre quelques semaines pour leur dire ça me dérange pas de continuer à être ton faux mec. Je lui dis et elle pose ses mains sur les miennes.

- T'es gentil Mathieu, merci. Mais bon si on continue éternellement à mentir on arrêtera jamais.

- Pour l'instant on s'inquiète pas de cette rupture ok ? On profite et on continue de s'éclater ensemble et faire chier ton père et ta soeur. Je lui dis et elle acquiesce en souriant.

- Ça me va, bon cette fois je retourne travailler, tu veux boire un truc ? Me demande t-elle en se levant et en rangeant la chaise.

- Juste un coca s'te plaît p'tite tête. Je répond en souriant.

- Tout de suite. Lance t-elle en s'éloignant vers le bar.

Quelques minutes plus tard, le bar est entièrement rempli, un mec archi costaud s'approche de moi avec un verre de coca et il le pose sur ma table avant de tirer la chaise et de s'assoir en face de moi.

- C'est toi le petit Mathieu ? Me demande t-il avec un fort accent espagnol.

- C'est moi monsieur. Je répond.

- Moi c'est Pedro, le proprio du bar et le boss de Deniz, et je te préviens que si tu lui fait le moindre mal je te broie toi et tes mèches blondes c'est comprît ?

- Reçus cinq sur cinq Pedro. Je répond un peu terrifié.

- Je sais pour votre arrangement et que vous êtes juste amis mais je connais Deniz depuis presque cinq ans maintenant et c'est une jeune femme sensible avec un énorme cœur qui n'aura aucun mal à tomber pour un jeune homme comme toi alors fais attention à elle. Me prévient-il avec un peu plus de douceur.

- J'ferais jamais d'mal à Deniz vous en fait pas. Je lui dis avec sincérité et il hoche la tête.

- Je sais je voulais juste te prévenir et te montrer à qui tu as affaire. Lance t-il en se levant. Et le coca est offert par la maison, régale toi petit.

Il range la chaise puis retourne derrière le comptoir, Deniz tourne sa tête vers moi puis parle à Pedro qui lâche un rire, elle secoue la tête puis revient vers moi avant de s'assoir de nouveau.

- Il t'as fait peur ? Me demande t-elle en souriant.

- Il m'a prévenu que si jamais je te faisais du mal il me broierait. Je lui dis et elle lâche un rire.

- Même s'il a l'air de faire peur, au fond c'est un nounours.

- Il ressemble à un catcheur mexicain. Je lance en regardant Pedro vite fait.

- Parce que c'était un catcheur mexicain avant. Me répond t-elle et je hausse les sourcils.

- Vraiment ? Et c'était quoi son nom de catcheur ? Je demande et elle sourit.

- El Triturador. Me répond t-elle toujours en souriant.

- Et ça veut dire quoi ? Je demande.

- Ça veut dire « le broyeur ». Me répond t-elle avec un sourire amusé.

J'acquiesce d'un signe de tête en regardant Pedro de l'autre côté du bar.

- Il est encore catcheur par curiosité ? Je demande et Deniz rigole.

- Il a arrêté avant d'avoir l'opportunité d'être pro, sa défunte femme Florence est venue au Mexique pour des petite vacances et elle est revenue en France avec Pedro qui a laissé sa carrière de catcheur derrière lui pour suivre la femme qu'il aimait. M'explique t-elle tristement.

- Tu l'a connue, sa femme ? Je demande en voyant qu'elle est émue.

- Non il a acheté le bar après son décès, il avait besoin de quelque chose pour tenir le coup et ne pas sombrer. Elle regarde autour d'elle puis se lève. J'y retourne, on se voit tout à l'heure.

- Bon courage p'tite tête. Je lance en souriant et elle m'envoie son majeur avant de repartir servir les clients.

nous deux c'est mieux | plkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant