Quarante-cinq

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Paris,
juillet 2022

𝗗𝗲𝗻𝗶𝘇

Allongée dans mon lit, je commence à imaginer mille et un scénario pour demain quand Mathieu et moi allons annoncer qu'on a menti pendant trois mois au sujet de notre fausse relation qui est maintenant vrai. Je soupire et me met sur le ventre avant d'enfoncer mon visage dans mon coussin et de crier dedans mais je me relève vite quand quelqu'un toque à ma porte. Je regarde l'heure et fronce les sourcils avant de quitter sur la pointe des pieds ma chambre. Je traverse le couloir puis le salon avant d'aller à la porte mais je sursaute quand cette personne toque une nouvelle fois. Je déverrouille la porte et l'ouvre de quelques centimètres avant de soupirer de soulagement.

- Putain tu m'a fais peur. Je lance et Mathieu rigole avant d'entrer chez moi. Pourquoi t'as pas appelé ?

- Je l'ai fais p'tite tête et tu répondais pas alors je suis venue te voir. M'explique t-il avant de me prendre dans ses bras.

- J'ai pas entendu, pardon de t'avoir inquiété doudou. Je lui dis en le serrant contre moi.

- Tout va bien ? Me demande t-il en prenant mon visage en coupe.

- Non, j'ai peur pour demain. Je lui avoue et il penche la tête sur le côté avant de m'emmener sur le canapé.

- T'as peur qu'ils t'en veuilles d'avoir menti ? Me demande t-il en caressant doucement ma cuisse.

- J'ai surtout peur que ma mère me dise « Ta sœur elle aurait jamais eu l'idée de faire ça Deniz ! Tu me déçois. ». Je lui dis en imitant la voix de ma mère.

Mathieu me regarde avant d'exploser de rire et je le suis aussi.

- T'imite mieux ta daronne que elle, même si c'était un peu exagéré la voix. Lance t-il toujours en rigolant.

- Je sais, je l'ai fais exprès. Je lui dis avant de soupirer avec drame. C'est comme ça que je l'entend dans mes cauchemars.

Il passe son bras autour de mon cou et me ramène contre son torse et je lies mes doigts aux siens.

- Je pense pas que ta mère dira ça, elle dira peut-être qu'on a été cons mais pas que tu la déçois. Me rassure t-il.

- Au moins le côté positif c'est que cette fois je serais pas seule à me faire engueuler puisque tu seras là avec moi mon cher Mathieu. Je lui dis en souriant et il rigole contre les cheveux.

- J't'ai pas dis ? Demain j'ai un empêchement j'peux pas venir au dîner de répétition. M'annonce t-il et je me lève du canapé.

- S'il faut que je te traîne par la peau du cul je le ferais Mathieu ! Je m'exclame en le pointant du doigt.

Il rigole et attrape mon doigt avant de me tirer sur lui.

- Je serais là pour me faire engueuler avec toi p'tite tête, j'te laisse pas tomber t'en fais pas. Me dit-il en souriant.

- Merci Mathieu. Je souffle avant de sourire. T'as faim ? Je lui demande.

- Il est minuit passé. M'annonce t-il en regardant sa montre.

- Je sais quelle heure il est. Je rétorque et il sourit.

- Alors oui j'ai faim. Finit-il par me répondre en souriant.

Je me lève et lui attrape la main avant de le tirer jusque dans la cuisine, j'ouvre ensuite le frigo et sort le reste de poulet et de pommes de terre qu'il me reste de ce midi et je mets tout dans le micro-onde. Je vient ensuite poser mon dos contre le torse de Mathieu qui pose ses mains sur ses épaules et je garde les yeux poser sur l'assiette qui tourne dans le micro-onde.

- Il faudrait que demain il se passe quelque chose qui fasse de l'ombre à notre révélation. Je lance soudainement en me tournant vers Mathieu.

- Tu veux qu'il se passe quelque chose de grave au dîner de répétition de ta reuss ? Me demande t-il.

- Non pas forcément quelque chose de grave mais je sais pas, une embrouille entre ma grand-mère et ma tante, un enfant qui court et qui se casse les dents, une intoxication alimentaire générale sauf pour nous deux bien sûr. Je lui dis et il rigole. Quelques chose comme ça quoi. Je finis en haussant les épaules.

- Rien de grave t'as raison. Répond t-il avant de rire.

Le bip du micro-onde retentit et je me décolle du blond pour aller récupérer notre assiette, Mathieu prend ensuite deux fourchettes et on quitte ensemble la cuisine pour retourner dans le salon puis je pose l'assiette sur la table basse avant qu'on viennent s'assoir autour.

- T'as pas peur toi ? Je demande avant de prendre une petite cuisse de poulet.

- Non j'm'en fou de ce que t'es parents pourront dire sur notre relation. Me répond t-il et je soupire.

- Moi j'arrive toujours pas à m'en foutre de ce qu'ils peuvent dire. Je lui dis la bouche pleine. J'veux dire en soit oui on a menti pendant presque trois mois mais c'est pas non plus la chose la plus grave et pourtant j'ai peur de leur réaction comme si j'avais commis un crime !

Mathieu me regarde avant de se déplacer jusqu'à être complètement à côté de moi et je pose ma tête sur son épaule tout en continuant à manger ma cuisse de poulet.

- Te traçasse pas trop Deniz, comme tu l'a dis c'est un tout p'tit mensonge et j'suis sûr qu'ils vont pas non plus exploser. Me rassure mon copain.

- Tu veux bien rester dormir ici cette nuit et même demain soir ? Je lui demande et il lâche un rire.

- J'suis pas venu ici pour manger du poulet puis repartir chez moi p'tite tête. Lance t-il et je relève la tête vers lui en souriant.

- Tu veux pas rester toute la semaine plutôt ? Je demande et il tourne sa tête vers moi un sourire en coin.

- Je reste dormir aussi longtemps que tu le veux d'accord ? Me dit-il et je souris avant de lui faire un gros câlin. Fais gaffe à pas me mettre de la sauce du poulet sur moi Deniz !

Je souris et recule avant de poser mes doigts plein de sauce sur sa joue, il ouvre grand les yeux et j'éclate de rire avant de me lever et de partir en courant dans la cuisine, je me planque derrière le plan de travail avant de crier de peur quand la tête Mathieu apparaît à côté de moi.

- Trouvé. Lance t-il et je rigole avant de me relever.

- Sans rancune doudou ? Je demande en lui tendant la main et il l'a regarde avec dédain avant de poser ses yeux sur moi.

- Non. Répond t-il avant de repartir dans le salon.

Je souris et me lave les mains puis je le rejoins avant de me rassoir à côté de lui, je prend une des deux fourchettes et commence à manger mes pommes de terres en feintant d'être triste pour attirer son attention ce qui marche si j'en crois son soupir.

- Boude pas p'tite tête. Souffle t-il. J't'en veux pas d'accord ?

- Je sais je voulais juste que tu l'admette à voix haute. Je lance en relavant mon visage vers lui et il lâche un rire.

- Evidemment, j'aurais dû m'en douter. Lance t-il et je souris avant de venir lui faire un p'tit bisou sur la joue.

- Tu dors toujours à la maison hein ? Je demande et il rigole avant de passer son bras sur mes épaules.

- Bien sûr Deniz. Répond t-il avant d'embrasser mon front.

nous deux c'est mieux | plkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant