Chapitre 43 : Le monde de la mode

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     Je suis arrivée juste avant que mon père ne rentre du boulot. La gare étant située non loin du travail de ma tante, j'ai directement été chercher mon frère. Ma tante m'a questionné du regard, je lui ai fait un pouce en l'air, et me suis éclipsée. Nino et moi sommes arrivés à l'appartement, puis à peine une demi-heure plus tard, Laura pointait le bout de son nez. Bien évidemment, elle voulait connaitre tous les détails de mon concours de chant. Je lui ai raconté vaguement que le jury avait apprécié ma prestation, et que j'étais fière de moi. Je lui ai dit que je n'avais pas gagné, mais que c'était une très bonne expérience. Elle était ravie pour moi.


– Quand vas-tu nous faire écouter le son de ta voix ? On t'entend parfois, enfermée dans ta chambre... Mais c'est si rare que tu nous gratifie de ta voix, dit-elle un peu triste.

– C'est que... Je ne chante pas si bien que ça, je trouve ça un peu gênant de chanter sans raison devant vous... Je n'aime pas être le centre de l'attention tu le sais bien, souriais-je faiblement en baissant les yeux.


     Laura me sourit, et récupère son fils. Elle me parle un peu de sa journée avec ses jeunes élèves. Elle m'informe également que ses parents voudraient avoir Nino pour deux semaines à la fin du mois. Elle espère que je ne suis pas vexée de ne pas être payée pendant cette période. Au contraire je m'en réjoui, ça tombe pile sur le moment où je dois passer une semaine à Paris pour la prochaine étape du tournage de The Voice. L'univers est avec moi. Je lui affirme donc que tout ira bien et que j'en profiterai pour prendre des vacances avec Soraya.


– Ce qui implique que dans deux semaines tu vas annoncer à ton père que tu sors avec elle... me rappelle-t-elle logiquement.

– Oui je sais... soufflais-je. Ce n'est vraiment pas simple.

– Je sais. Tu sais, depuis que ton père a débuté ses séances « d'introspections », comme il dit, il se contrôle de mieux en mieux. Ses accès de colère sont rares.

– Depuis quand a-t-il pris des rendez-vous ? m'étonnais-je.

– Lors de votre première dispute à table pour savoir si tu avais un petit copain. Lui et moi, nous avons discuté, et je lui ai dit que c'était une très mauvaise façon de réagir, elle ne dit rien, comme si elle se remémorait toute la conversation qu'ils ont eu. Il a eu sa première séance le lendemain.

– Il n'a pas dû faire de gros progrès vu sa réaction au repas avec Soraya... soulignais-je.

– Je sais, Rome ne s'est pas construite en un jour... Mais il voit son psy toutes les semaines et je le sens plus apaisé à chaque séance. Peut être qu'il sera... Il sera un meilleur père pour Nino.

– Ouais, je n'en doute pas, acquiesçais-je sincèrement. J'entame la montée des escaliers menant à ma chambre et chuchote un peu pour moi-même. Mais c'est peut-être trop tard pour moi.


     Incapable de me coucher tôt ce soir, la tête bien trop pleine d'images de ma journée bien remplie, j'attrape ma guitare et gratouille doucement une bonne heure. Je m'endors ensuite, des étoiles plein les yeux.


Le lendemain :


     C'est le branlebas de combat ici. L'appartement de Soraya s'est transformé en vente de tissu au kilo. Je vous jure c'est un bordel monstre. Elle est dans un état de stress inimaginable. Même notre partie de jambe en l'air curative n'a eu aucun impact. Après les dernières retouches sur tous les mannequins, elle a enrobé soigneusement toutes les tenues dans de grandes housses, et est partie sur le lieu du défilé. Les autres mannequins et moi-même devons nous présenter deux heures avant celui-ci.

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