Chapitre 41 : Montagne russe

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– Tourne toi Anna.


     Soraya est très concentrée. Une aiguille à la main, et une autre dans sa bouche, menacent de s'écraser sur mes fesses, si j'effectue le moindre mouvement. Je me tourne tout doucement, en priant pour qu'aucune douleur ne me lacère la peau. Heureusement, la suite des mouvements de ma couturière sont assurés et ne me blessent pas.

     Quelle mal polie je fais ! Vous devez vous demander pourquoi Soraya me menace avec ses épines. Nous sommes au milieu de mon salon, et des tonnes de tissus s'empilent sur les canapés. Je suis au milieu, surélevée par un petit marche pied, tandis que Soraya me fait une tenue sur mesure ! Comme vous le savez, celle-ci m'a demandé de défiler pour elle, pour son devoir de fin d'année.

     J'avoue que je n'avais pas imaginer combien de temps cela prendrait pour que les tenues soient parfaites ! Et encore, selon la spécialiste, lorsque l'on choisi des mannequins qu'on ne connait pas trop, c'est encore plus long. Soraya connait un peu ma morphologie, elle a donc une idée de ce qui m'ira. Elle a d'ailleurs insisté pour faire des dernières vérifications sur mon anatomie quelques temps auparavant, dans l'intimité de ma chambre à coucher. Enfin bref... Je dois rester concentrée pour ne pas bouger.


– Aie ! m'exclamais-je après qu'une épingle se soit pas plantée dans le tissu.

– Ne crie pas, ton frère dort, chuchote-t-elle

– Ça t'arrange bien, souriais-je en me frottant la cuisse à l'endroit de la piqure.


     Après une petite demi-heure de mannequin chalenge, Soraya me libère enfin. Elle me demande de défiler devant elle. La robe me va à ravir ! C'est un savant mélange de dentelle et de soie bleu roi. Cette couleur me va magnifiquement bien. Elle s'est surpassée, elle me va encore mieux que la combinaison rouge qu'elle m'a confectionnée auparavant.

     Je tourne sur moi-même. Je sens encore des bouts de métal sur ma peau, qui servent à bien tenir la robe. Mais elle va être parfaite ! Aux yeux de Soraya, je sais qu'elle est fière de son travail. J'arrive à déceler l'hésitation dans ses yeux, de débuter un second round. Si elle n'avait pas autant travaillé sur son œuvre, elle m'aurait surement arraché mes vêtements. J'en rougis quelque peu.


– Si tu pouvais rougir comme ça pendant le défilé, ça serait super ! lance Soraya. Tu seras à croquer ! Les gens ne pourront que valider tes tenues, et par conséquent, mon travail.

– Je ne veux pas être à croquer, je veux être sexy, la taquinais-je en relevant un peu le pli de la jupe.

– C'est ce que les gens penseront, mais au final, il n'y a que moi qui sait ce qu'il y a sous le tissu, s'amuse-t-elle en se rapprochant de moi.


     Avec une infinie précaution, elle dépose un doux baiser sur mes lèvres. Alors que nos lèvres se détachent, je lui glisse ma main derrière la nuque, et l'attire à nouveau. Je suis déjà en manque de son goût. Nos yeux se font fiévreux, mais un bruit de clef nous ramène à la réalité. Nous nous éloignons instantanément l'une de l'autre. Mon père apparait dans l'encadrement de la porte. Il semblait avoir un visage fermé en entrant, lorsqu'il nous voit, son visage se détend, et un sourire apparait.


– Salut les filles, il jette un œil à son salon, remplis de divers tissus. On a été bombardés en mon absence ?

– Parle moins fort Papa, Nino dort encore, l'informais-je.

– Bonjour Monsieur Falioni, désolée pour le désordre, je viens de terminer je vais ranger, commence à se presser Soraya.

La Reine des GlacesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant