La Reine des Glaces

Chapitre 21 : L'importance de la musique

     Je fais un signe de main à Soraya, qui rentre chez elle avec son père. Quant à moi, je me retourne vers le mien, qui part vers l'arrière de notre terrain. Je m'empresse de le rejoindre et lui demande :

– Depuis quand tu es pote avec le voisin ?

– Depuis environ un quart d'heure. Tu sais on a un point commun, nous nous demandions tous les deux, quand est-ce que nos filles allaient se décider à rentrer, signifie-t-il d'un ton quelque peu ferme.

– On n'avait pas vu l'heure, l'informais-je

– On va dire que j'accepte cette forme d'excuse... dit-il en levant les yeux au ciel. Mais la prochaine fois, préviens-nous. Tu as un téléphone je te rappelle...

     Je ne dis rien. Je comprends très bien qu'un parent puisse s'inquiéter quand il n'a pas de nouvelles de son enfant. Mais mon père ? Je sais qu'il essaie de changer, mais entre essayer et changer réellement il y a un pas. Je commence à être convaincue qu'il le franchira un jour. Mais honnêtement, j'ai toujours une part de moi, qui se protège d'une certaine déception. J'espère sincèrement qu'elle a tort.

     Nous rentrons dans la maison. Comme souvent à cette heure-ci, Laura est aux fourneaux. Mine de rien, nous sommes à plus de la moitié de l'été maintenant. Cette vision qu'est devenue mon quotidien va disparaitre. J'avoue que ça me fait un peu peur. Devoir créer encore une fois de nouvelles habitudes.

     Je devrais vraiment essayer de penser à autre chose. Ça ne sert à rien de me faire du mouron à l'avance. Je dois profiter de la fin de mon été. Il me reste quelques amis en plus ici. Enfin, Soraya surtout. Mais également Zac ! J'ai reçu un message de lui durant l'après-midi, où il disait qu'il ne prenait pas partie dans cette histoire, et que si j'avais besoin de quoi que ce soit, il serait là. Il est vraiment gentil !

– J'ai invité les voisins à manger vendredi soir, ça sera l'occasion de les connaitre, signale mon père à l'attention de Laura.

– C'est génial ça ! Maintenant qu'ils sont rentrés, on va enfin pouvoir apprendre à les connaitre, se réjouit sa dulcinée.

– T'as invité les voisins à manger ? m'étonnais-je.

– Oui, je ne pensais pas que ça te poserait de problème, étant donné que tu t'entends très bien avec leur fille du même âge.

– Je n'ai aucun problème avec ça, c'est juste inattendu... avouais-je.

     Je pose les yeux sur mon écran de téléphone qui vient de s'allumer. Quand on parle du loup.

SORAYA : J'ai appris qu'on viendrait chez toi vendredi soir, je suis trop contente !

ANNA : J'espère bien qu'on aura l'occasion de se voir avant quand même !

SORAYA : Tu croyais pouvoir te débarrasser de moi aussi facilement ?

ANNA : JAMAIS !

     J'adore Soraya, on a vraiment une relation assez complice elle et moi. Elle a une joie de vivre constante et un sourire communicatif sur le visage. Sans oublier qu'elle est magnifique, elle doit vraiment faire tourner des têtes ! Rien que cet après midi, j'ai pu voir presque tous les garçons se retourner sur son passage, pour contempler encore un peu plus longtemps son aura.