Chapitre 54 : La fin d'un chapitre

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      Le retour à ma vie étudiante a été des plus difficile. Me motiver à travailler sur un sujet qui ne me passionne pas plus que ça, consacrer ma vie à cette matière... Je suis quasiment sûre d'avoir un aperçu de ce qu'est l'enfer. Laissez-moi vous dire que je vais me comporter excessivement bien à l'avenir, pour éviter d'y séjourner. Si tant est, que ces conneries existent. Pardon maman, je sais que tu y croyais beaucoup.

       Si le fait de ne pas consacrer ma vie entièrement à la musique a été un dur retour à la réalité, l'absence de Soraya dans mon quotidien a pesé plus que je ne le pensais. Avoir passé une semaine et demie en sa compagnie, en vivant comme si son appartement était le nôtre, m'a donné une vision de ce que pourrait être notre futur. Qu'est-ce que cette idée est tentante !

     Bien évidemment, je suis très heureuse d'avoir retrouvé ma famille. J'adore m'occuper de Nino, c'est une bouffée d'air frais chaque jour. Laura et mon père sont très heureux de m'avoir et font de chaque moment banal que nous vivons, un souvenir agréable et chaleureux. Je sais, et eux aussi je pense, que je ne resterai pas longtemps dans cet appartement. Ma décision commence à se faire de plus en plus claire.

     Pourtant je suis bien au sein de ma famille, mais je sens que je grandis, et que d'autres horizons m'attendent. Soraya ne peut pas en dire autant. Elle essaie de me le cacher, mais je vois bien qu'elle ne se sent pas bien. Le rejet de sa famille a été très dur à encaisser. Elle n'y pensait pas trop lorsqu'elle était entourée de ses frères et moi, mais la réalité lui est revenue en pleine figure. Sofyan me donne des nouvelles régulièrement. Il parait qu'elle a pris un peu de poids, et qu'elle fume plus qu'avant. Je n'aime pas la savoir dans cet état.

     Je termine mon dernier devoir pour la semaine suivante. J'ai essayé de m'avancer le plus possible, sachant que j'ai un rendez-vous visio vendredi après-midi avec Arthur pour l'avancée de l'album et la prévision de l'enregistrement studio. De plus, Soraya vient ce week-end, et je compte lui changer les idées.

     Je range mes affaires de cours, et descends. Nous sommes jeudi et il est 17H30. J'ai rendez-vous avec le docteur Cohen dans une demi-heure. Je croise Nino qui fait du quatre pattes dans son parc. Il se tape des sprints constamment. Lorsque je m'approche, il se précipite vers moi et s'aide de la barrière du parc pour se dresser sur ses jambes et me tendre les bras. Il va bientôt marcher c'est sûr.


– Viens là mon grand, dis-je en le prenant contre moi.

– Nana ! babille-t-il.

– C'est Anna, chouchou, l'informais-je tout en priant qu'il continu de m'appeler comme ça encore quelque temps, ça me fait toujours fondre.


     Je traverse le salon en fredonnant, tandis que Nino se blottit contre moi. Je trouve Laura dans la cuisine et l'embrasse sur la joue. Je me dirige vers le frigidaire, et me sers un jus de pomme. Je bois une grosse gorgée, et tends mon verre à mon petit frère qui en raffole.


– Pas trop de jus de pomme Anna, il ne dormira pas ce soir sinon, signifie doucement sa mère.

– C'est pas sans sucre ? demandais-je.

– Si mais la pomme c'est naturellement sucré, m'apprend-elle.


      Je finis donc le jus, et pose le verre dans le lave-vaisselle. Mes mois à garder Nino m'ont permis d'acquérir une habileté à faire toutes les taches de la maison, tout en le tenant contre moi. Je l'emmène ensuite dans son espace de jeu, lui allume un de ses jouets, et le laisse après un petit bisou sur son front.

La Reine des GlacesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant