La Reine des Glaces

Chapitre 31 : J'adore l'eau

     Presque une semaine est passée depuis notre discussion. J'ai repris la fac, pour mon plus grand malheur. J'aimais beaucoup quand le droit ne faisait plus partie de ma vie, même pour deux semaines. Mais heureusement pour moi, les messages de Soraya et Henri tous les jours me font tenir la cadence.

     Nous sommes vendredi. La fin de ma semaine de cours a sonné. Je respire enfin. Ce soir nous sortons boire un verre avec Henri. Soraya nous rejoindra plus tard avec une de ses amies. Ça risque d'être sympa. Mais peut être aussi un peu bizarre. C'est la première fois que je revois Soraya depuis notre mise au point.

     J'arrive devant le bar où nous devions nous rejoindre. J'aperçois Henri qui me fait un signe de main. Je rentre dans la devanture et m'assoie en face de lui. Nous discutons rapidement de notre journée à la faculté, ainsi que des TD que nous avons terminés pour la semaine suivante. Puis nous balayons vite le sujet, désireux de laisser nos études de côté pour ce soir.

– Comment s'est passé ton rendez-vous avec Audrey ? m'empressais-je de lui demander.

– Très bien, elle est venue chez moi. On s'est fait livrer italien et... il se penche vers moi pour un faux secret. On s'est embrassés.

– Génial ça ! souriais-je. Tu pourrais lui proposer de venir si elle veut. Enfin, si tu le souhaite, rajoutais-je en le sondant.

– Pas aujourd'hui, c'est encore tout récent alors je ne veux pas l'embarrasser, il sourit et ajoute malicieusement. Surtout que ça ferait trop de personnes qui se mangeraient du regard...

– Ah, ah, riais-je sarcastiquement. Très drôle...

– Non mais sans rire, Soraya et toi ça suffit déjà. Pas besoin d'avoir plus de tension sexuelle à la même table.

– De la tension peut-être, sexuelle je ne sais pas... signifiais-je. C'est la première fois que l'on se revoit, je ne suis pas sûre qu'elle me drague ouvertement.

– Tu n'as qu'à la draguer, annonce-t-il en haussant les épaules.

– Je t'ai déjà dit que je n'étais pas sûre de mes sentiments, répétais-je pour la énième fois.

     Au même instant, Soraya et Anne-Lise, son amie, passent la porte du bar. Je lance un regard à mon ami qui signifie clairement « tu fermes ta gueule ». Il rit à gorge déployée. Nos deux amies s'approchent et ôtent leurs manteaux. Soraya porte un pull hyper moulant. Il n'y a pas à dire, son haut rend vraiment justice à sa poitrine.

     Je n'ai pas forcément d'envie particulière en voyant ce genre de formes. Ce n'est qu'un corps après tout, et j'ai le même. Enfin... Pas totalement le même, je ne peux pas me vanter d'avoir ce type d'atout.

     Elle se rapproche pour me faire la bise. Elle pose délicatement ses lèvres sur chacune de mes joues. A l'accoutumée, nous claquons seulement nos pommettes, comme tout le monde quoi... Elle s'assoie ensuite à côté de moi, et pose délicatement sa main sur mon avant-bras en me posant une question. Tout est comme au ralenti. Je sens chaque cellule de mon corps se réchauffer au contact si doux de sa main.

– Anna, Anna ? Tu vas bien ? me demande-t-elle un peu inquiète.

– Je... Oui ça va et toi ? essayais-je de me reprendre.

– Ca va... Mais ça ne répond pas à ma question, sourit-elle.

– Que... Quelle question ?