Quelques jours plus tard :
Je me réveille à neuf heures. Comme tous les jours, c'est le réveil qui me tire de mon sommeil. Je me lève, enfile un short et un T-shirt. J'attache mes cheveux en une queue de cheval haute, et sors de la maison pour aller courir. C'est ma morning routine depuis ma « prise de conscience ». Je cours environ trois quart d'heure sur la plage, puis je rentre.
Une fois de retour, je mange un bon petit déjeuner, puis pars me doucher. En restant sous l'eau chaude, je pense aux évènements de ces derniers jours. Rien de bien passionnant. J'ai passé mon temps entre le sport, la piscine et les écouteurs vissés dans mes oreilles. En effet, Laura et Alejandro avaient du travail toute la semaine. Je suis donc restée seule dans cette grande maison.
Enfin, j'exagère un peu, j'ai passé du temps avec les jeunes du coin. On est allé tous les jours à la crique, où nous nous sommes baignés, et racontés des tonnes d'histoires. Je ris encore de leur réaction quand ils ont appris que j'allais bientôt avoir dix-huit ans, alors qu'ils partent presque tous sur leurs vingt et un ans. J'ai quand même passés de bons moments cette semaine, alors qu'elle avait si mal débutée.
Certes, il y a eu quelques passages marquants, qui ont terni quelques peu le calme apparent de celle-ci. La fois ou mon père m'a dit que je devrais commencer à lire des bouquins de droit pour « être en haut du classement » sur les premiers examens, et que je lui ai répondu qu'il pouvait se foutre ses désirs au cul... Oui je sais j'ai été vulgaire.
Le rendez-vous avec la psychologue en groupe a été assez gênant aussi. Personne n'osait parler, alors la conversation s'est essentiellement faite entre Laura et la spécialiste. Le peu de questions qu'elle a posé à mon père, s'est soldé par des réponses très courtes. Apparemment, il était peu enclin à parler. Et moi je n'osais pas réitérer l'exploit de la séance passée, où mon père m'a fait regretter mon « ouverture ». Il a même eu le culot de partir en plein milieu de la séance parce qu'il avait une « urgence » à gérer au boulot. Remarque, une fois qu'il est parti, l'ambiance s'est faite moins pesante, nous avons abordés tout un tas de sujets, contenant mon malaise de l'autre jour. Je n'ai même pas été gênée et en ai parlé librement. Nous avons pu avoir un dialogue à trois. Bien que je fusse moins loquace que Laura.
Oh, et la dernière anecdote qui me vient en tête, c'est la demande plutôt calme et attentionnée de mon père le lendemain de mon malaise, quand il m'a demandé ce que je voulais pour mon anniversaire. Je lui ai répondu sur un ton très neutre : « Rien, je ne veux pas que tu dépenses ton argent pour la profiteuse qui te sert de fille ». J'ai vu qu'il a accusé le coup. C'était trop tentant de lui rappeler que même si je ne lui crie pas dessus, je n'ai en aucun cas oublié ce que nous nous sommes dit avant la gifle.
A part ça, rien de bien marquant. Ça me rappelle qu'aujourd'hui, nous sommes dimanche. C'est mon anniversaire d'ailleurs. Il s'y est effectivement pris un peu tard pour me demander ce que je voulais. De toute façon, je vais encore recevoir une carte cadeau ou un chèque. Un truc très impersonnel, comme d'habitude. Ça ne m'étonne plus. Je sors de la douche, une serviette autour du corps, et vois un mot sur mon lit avec une robe.
« Pourrais-tu mettre cette robe pour me faire plaisir, il va faire chaud aujourd'hui, et je suis sûre qu'elle t'ira à ravir. Ps : Bon anniversaire. Laura »
Pff, je n'aime vraiment pas les robes... Si elle ne me l'avait pas offert pour mon anniversaire, je n'en aurais sûrement fait qu'à ma tête. Mais ma mère m'a bien élevée, quand on nous offre un cadeau, il faut l'accepter et remercier, même lorsque le présent ne nous plait pas.
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La Reine des Glaces
Fiksi RemajaAnna Falioni, bientôt 18 ans, voit sa vie changer du tout au tout. Suite à la mort de sa mère, elle est contrainte de vivre avec son père, un riche homme d'affaires. Leur relation n'est pas au beau fixe, c'est peu de le dire. Anna est une jeune fem...