Chapitre 30 : Sage décision ?

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     La porte s'ouvre sur une Soraya habillée d'un simple T-shirt, et d'une culotte que l'on distingue à peine, tant son haut est long. Je me rends compte que je la détaille un peu trop et remonte mon regard à son visage. Il est blafard. Elle a des cernes noirs et ses yeux sont rougis.

      Ses cheveux sont réunis en chignon lâche. D'habitude j'adore quand elle fait ce genre de coiffure. Aujourd'hui pas du tout. C'est un chignon qui montre le désespoir, qui montre l'énergie molle avec laquelle on l'a fait. Qui montre que même cet effort est insurmontable et ne vaut pas le coup.


– Qu'est-ce que tu fais là Anna ? dit-elle en fuyant mon regard.

– Tu ne me répondais pas alors, je suis venue... Je voulais te parler, déclarais-je en prenant mon courage à deux mains.

– Si je ne t'ai pas répondu, il y avait une raison, lance-t-elle sèchement.


     Ok ça fait mal. Elle a délibérément ignoré mon message. Donc l'option deux était la bonne : elle me fait la gueule. Je le mérite en même temps. Je la fixe toujours. Je ne sais pas si elle peut lire ce qu'il se passe à travers mes yeux, mais elle finit par déclarer en me tournant le dos :


– Maintenant que tu es là, rentre.


     Alors que mon cerveau tourne à plein régime pour essayer de trouver les mots justes, Soraya me coupe dans mon élan en m'informant.


– Reste dans le salon, si on doit avoir une discussion il faut que je me change, elle disparait dans sa chambre et je l'entends m'adresser. Histoire d'être un minimum habillée cette fois avant de me faire humilier...


     Il est vrai qu'elle était en sous-vêtements quand elle m'a embrassé. Et lorsque l'on s'est fâchées. Lorsque je suis partie en lui brisant le cœur aussi... Elle s'est mise à nu dans tous les sens du terme.

     Elle revient quelques minutes plus tard. Elle a enfilé un jean et a rentré son T-shirt dans son pantalon. Ses cheveux sont différents. Son chignon est haut et bien serré. Elle est prête à en découdre je le sens. Il n'y a plus de tristesse dans ses yeux. Une flamme a pris la place de ses pupilles. Elle est trop fière pour se dévoiler une deuxième fois à moi, d'autant plus après ce qu'il s'est passé.


– Tout d'abord, je suis venue m'excuser. J'imagine comme ça doit être dur. Et ce que j'ai dit... Je suis désolée... dis-je confuse.

– Ca tu l'as déjà dit avant de partir, dit-elle en serrant les dents. A moins que tu n'aies d'autres choses à me dire, que je n'ai pas déjà entendu, tu peux partir.


     Je vois, ça va être très difficile. Et si je l'embrassais là maintenant ? On dit que les actes valent plus que les mots... Non. FBI, fausse bonne idée. Vu la tête qu'elle fait là maintenant, impossible de l'approcher. Premièrement parce que ce ne serait pas sympa de l'embrasser sans lui donner d'explications avant. Et deuxièmement, parce qu'elle me fait peur quand elle me regarde comme ça.

     Je me remobilise, afin d'éviter qu'elle ne perde patience. Je ne peux pas, et ne veux surtout pas essuyer une de ses colères. Je respire un grand coup et déclare.


– Je ne t'avais jamais envisagée comme ça. Je ne savais même pas que tu aimais les filles. Et je ne me suis jamais posé la question, de ma préférence... je lève les yeux vers elle et continue. Je pensais même que je n'étais pas faite pour aimer, que toutes ces conneries, c'étaient pour les autres. Alors quand tu m'as embrassée... Je n'ai pas su réagir, je n'étais clairement pas prête.

La Reine des GlacesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant