Chapitre 51

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Chapitre 51 :

Viens, dit-il en me prenant la main.

Nous nous dirigeons vers nos moniteurs. Une dernière photo à quatre. Je les remercie et nous nous dirigeons vers l'accueil. Nous attendons nos clés usb. Cette journée restera gravée à jamais. Mon portable se met à sonner. C'est mon père... je réponds immédiatement.

-Papa ! Répondis-je enjouée.
-Milla ? Fait-il étonné.

Il n'a pas l'habitude que je sois d'aussi bonne humeur en cette période.

-Tout va bien, lui dis-je.
-À ce que j'entends. Je suis très surpris et heureux de savoir que tout va bien, poursuit-il.
-Je viens de sauter en parachute, lui annoncée-je.
-Tu as fait du parachute ? Répète-t-il.
-Oui du parachute. Activité proposée par Nathan. J'ai adoré, avouée-je.
-Pleins de resources ce Nathan, me taquine-t-il.
-Je confirme, rigolée-je.
-Je suis tellement heureux de t'entendre rire, avoue-t-il.
-Je suis heureuse aussi de pouvoir le faire, poursuivis-je.
-J'aimerai que l'on dîne ensemble la semaine prochaine si tu es disponible, me propose-t-il.
-Je serai toujours disponible pour toi papa. C'est avec grand plaisir que nous puissions dîner ensemble, acceptée-je.
-C'est parfait je m'occupe de tout, s'empresse-t-il de dire.
-Je te laisse organiser notre dîner, dis-je enjouée.
-Ta mère et tes sœurs arrivent lundi soir, m'informe-t-il.
-Pour les essayages me semble-t-il. J'espère que la belle-mère de Melinda ne lui causera plus de problèmes, marmonnée-je.
-Ne t'en fais pas, je la contiens pour l'instant. Tu reprendras le relai la semaine prochaine, plaisante-t-il.
-Elle ne me fait pas peur. Je m'en charge, souris-je.

Nous discutons encore un moment. Je sens qu'il est détendu. Savoir que je vais bien semble lui tenir à cœur. Ça faisait longtemps que je n'avais pas parler aussi aisément avec lui. C'est fluide et je n'ai pas peur de parler de ce qui pourrai nous mettre mal à l'aise tous les deux.

-Quand on se verra j'aimerai que nous discutions enfin de ce qui s'est passé il y a huit ans, lâchée-je posément.

Il se tue. Je sais que l'on redoutait tous les deux cette discussion. Aujourd'hui il faut que l'on puisse se dire les choses réellement. Ce que je ressens, ce que j'ai vécue, le travail que je fais sur moi... j'ai toujours mis de côté leur ressentis. Parce que c'est à moi que c'est arrivé et pas à eux. J'ai envié leur insouciance, leur sérénité... ce n'était pas du tout mon cas. Mes sœurs ont dû vivre en fonction de mes humeurs. En fonction de mes choix. Je les ai quasiment banni de ma vie pendant mes études. Je voulais qu'on me laisse dans ma bulle. Dans ma bulle de souffrance. J'ai peut-être mal agit mais c'est ma manière de me protéger et de les protéger. Je ne pouvais pas voir mes sœurs... c'est elles qui m'ont abandonné ce soir-là. Je sais que ce n'est pas de leur faute. Nous étions jeunes. Très jeunes. Insouciantes et voulant découvrir le monde. Nous avons joué avec le feu. Malheureusement je suis la seule à avoir été brûlée. Des brûlures à vif. Qui ne sont pas guéris. Peut-être que discuter avec mon père, m'aidera à continué à guérir...

-Si tu es prête, je le suis aussi, ajoute-t-il.

Je ne veux pas le mettre plus mal à l'aise alors je change de sujet. Mon absence se remarque mais je tiens à garder quelques jours pour moi avant de reprendre. Je le rassure et c'est à sa manière qu'il fait de même. Nathan me fait signe que c'est l'heure de partir. J'en informe mon père et lui promet de le rappeler prochainement.

-Tout va bien ? Demande Nathan à me prenant par la taille.
-C'était mon père, murmurée-je.
-Il m'appelle tous les jours pour avoir de tes nouvelles, me dit-il.
-Je crois que je suis prête à discuter avec lui. D'avoir une discussion sérieuse et non pas éphémère comme nous avions l'habitude. J'esquive constamment ce sujet mais aujourd'hui je me sens en mesure de le faire, indiquée-je.
-Tu m'en vois ravis, sourit-il.
-Mais assez parler de ça. J'ai extrêmement faim, soufflée-je.
-Moi de même.

*Entretiens et plus si affinités*Où les histoires vivent. Découvrez maintenant