Chapitre 28

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Chapitre 28 :

Lorsque Nathan gare la voiture dans le parking, je ne suis plus apeurée. Mes yeux sont toujours aussi rouges mais mes larmes ont cessé de couler. Je suis soulagée d'avoir pu me ressaisir et de ne pas avoir laissé mes émotions prendre plus longtemps le dessus. Je me presse de sortir et je suis surprise quand il me prend la main. Rassurant et apaisant il entremêle ses doigts aux miens me procurant cette sérénité que j'ai tant besoin. J'oublie les dernières heures qui viennent de s'écouler. J'oublie mes préjugés, et surtout j'oublie de le voir comme quelqu'un de froid et sans cœur. Il est exactement tout le contraire. Aigri par un passé douloureux et par un manque d'amour, il était évident que ses relations avec autrui allaient être compliquées. Surtout avec le sexe opposé...
En arrivant je me dépêche de me préparer un thé, enfin peut-être être n'étais-ce pas assez fort pour tant de nouveautés. Nathan s'est isolé, je n'ose pas le rejoindre. Je pense qu'il a besoin d'être seul un moment. En y pensant j'ai désormais des tonnes de questions à lui poser...
« Pourquoi n'a-t-il jamais parlé de tout ça avec Noah et Naomi ? »
« Comment a-t-il fait pour s'en sortir ? »
« Pourquoi n'a-t-il aucunes rancœurs pour sa mère ? »
Je devrai peut-être boire quelque chose de plus fort pour noyer toutes ces questions. J'inspecte la cuisine de fond en comble à la recherche de ce fameux breuvage. Il a dû ranger ses boissons hors de prix dans un prestigieux bar, en bois rare et orné de dorure étincelantes. Des verres en Crystal doivent accompagner ces précieuses bouteilles.

-Tu cherches quelque chose peut être ? M'interrompt-il de sa voix suave.

Sa voix mélancolique mais ferme me fait sursauter. Vêtu uniquement d'un bas de pyjama bleu, je savoure l'exhibition de son torse musclé. Sa peau satinée et ses abdos sculptés me font oublier ce que je cherchais. Mais bon sang arrête de me troubler autant... Les cheveux en bataille, son regard persistant me transperce de l'intérieur. Je perçois sa tristesse et sa peine. Je me perds littéralement dans mes pensées, laissant en suspens sa question.

-Mila ? Reprend-il doucement.
-Je cherche juste une boisson...comment dire...plus adéquate à la situation, bredouillée-je.
-Un cognac te conviendrait-il ? Je pensais justement en boire un dernier avant de dormir, propose-t-il en souriant timidement.
-Pourquoi pas c'est assez fort pour me faire dormir ? Demandée-je.
-Je pense que oui, affirme-t-il en éclatant de rire.

Je le suis, enjouée par ce regain de gaieté. La démarche assurée je le contemple nous servir. Comme prédit, le cognac est soigneusement rangé dans un bar en bois très rare. Les verres en Crystal scintillent. L'odeur est exquise, ce qui me surprend. J'ai toujours détester cet alcool mais j'avais dit que je détesterai vivre avec un autre homme que mon père ou Adam, et me voilà qui emménage chez un bel inconnu qui rend ma vie quelque peu compliquée. La première gorgée enflamme littéralement mon corps, ce qui me vaut un toussotement. Mais ce n'est pas si mauvais à la deuxième gorgée. Le temps que je me familiarise au goût, Nathan a déjà englouti son verre d'une traite. Le regard dans le vague il ne remarque même pas que j'ai failli m'étouffer il y de ça quelques secondes. Fort heureusement je me serai senti encore gênée, face à son assurance.

-Je n'aurai peut-être pas dû t'avouer tout cela de suite Mila, tu as été tellement bouleversée je ne recherchait pas cela, finit-il par dire.
-Je me suis mise dans cet état parce que ton histoire me rappel des souvenirs, avouée-je. Certes je suis touchée par ton passé et je te suis reconnaissante de me faire autant confiance, mais ce n'est pas seulement cela qui m'a plongée dans ce tremplin d'émotions, confessée-je.
-Que veux-tu dire ? Interroge-t-il.
-J'ai vécu certaines choses qui ne sont pas avouables, dis-je honteuse.
-Tu ne me fais pas confiance ? Questionne-t-il.
-Je ne suis seulement pas prête c'est tout, soufflée-je en buvant une autre gorgée de cognac.
-Personne ne sait ce que ma mère m'a affliger, à part mon père et Christina, avoue-t-il en s'asseyant sur le fauteuil le visage dans les mains.

*Entretiens et plus si affinités*Où les histoires vivent. Découvrez maintenant