*Entretiens et plus si affinités*

Chapitre 41

Chapitre 41 :

J'ai la pression. Encore plus depuis que j'ai retrouvé Nathan. La situation est tendue. La dernière fois que nous nous sommes vus l'ambiance était électrique. Il m'a vue pleuré, et moi j'ai vue son vrai visage...
Je ne veux pas y penser sinon ça perturberai le bon déroulement de la soirée. Et je n'ai pas envie de me montrer en spectacle. Mais je veux qu'il sache que ce n'est pas parce que je lâche prise ce soir que les choses s'arrangeront. Demain nous reprendrons notre vie là où nous l'avons laissé avant d'enfiler notre tenue de soirée. Je serre son bras, et enfonce mes ongles dans sa peau.

-Aïe, souffle-t-il.
-Juste pour te spécifier que la rose a des épines et qu'elle n'hésitera pas à s'en servir, dis-je en souriant.

Il me regarde avec insistance. Un de ces regards qui ferai fondre n'importe qu'elle fille. Je reste néanmoins réaliste et je reste fidèle à ce que je m'étais fixée. Je ne céderai pas. Je ne céderai plus. Il a choisi Elisabeth et je respecte son choix. Cette soirée est purement professionnelle. J'espère que dans l'avenir mon père ne me réservera plus des surprises du même genre.
Je desserre peu à peu mon étreinte. Je dois laisser mes rancunes à la maison.

-Je suis désolé, murmure-t-il sincèrement.

Je le regarde aussitôt. Il est frustré. Il est stressé....

-Mila, je..., balbutie-t-il avant d'être interrompu.
-C'est à vous, dit une jeune femme du staff.

Tout s'enchaîne et tout se complique. Les lumières et les regards sont rivés sur nous. Je m'agrippe un peu plus à Nathan. Il l'a compris et me rassure en me soufflant un « tout ira bien ».
C'est ce que l'on me dit tout le temps. Mais la plupart du temps tout ne se passe pas bien.
Nous sourions et découvrons avec émerveillement la salle de réception. C'est somptueux. Les lustres. Les tables fleuris. La décoration est magnifique. Je suis en extase.
Sur l'estrade les musiciens jouent une douce mélodie. Les violons, le piano...ça me rappel mon enfance. J'ai longtemps jouer du violon. Quand j'étais au conservatoire j'ai fais énormément de représentations. Je pouvais jouer un soir du violon et le lendemain du piano. J'aimais cette sensation. Sentir l'instrument vibrer entre mes mains. Me laisser porter par la musique. Ça a toujours été ce qui pouvait m'apaiser. Je m'évadais au contact de ces instruments. Et puis quand tout est arrivé... j'ai tout laissé tomber. Je n'ai plus jamais rejouer. Peut-être qu'un jour...
Tout le monde nous observe. J'ai la gorge nouée. Mes mains qui deviennent encore une fois moites. J'ai chaud. Je ne me sens pas bien. Fort heureusement nous arrivons à notre table. Et quelle table... moi qui désirais être en retrait ce n'est pas du tout le cas. Nous sommes placés sur la plus somptueuse. Placée au milieu, nous sommes à ce que j'ai pu comprendre sur la table d'honneur. Ethan et notre entreprise sommes d'importants donateurs, et initiateurs des dernières missions, l'association ne voulait en aucun cas nous mettre à l'écart. Nous sommes les invités d'honneurs, et ils ont tout fait pour que tout le monde nous remarque.
D'ordinaire j'aurai mieux géré la situation. Mais devant faire équipe avec Nathan, la tâche est beaucoup plus compliquée.
Comme un gentleman, Nathan m'aide à m'assoir en tirant ma chaise et soulevant délicatement ma robe. Je n'aurai pas pensé qu'il puisse le faire de nouveau. La situation est ambiguë. Je n'arrive pas à le cerner. Je n'y arrivais déjà pas à la base, s'il faut rajouter son premier amour à l'équation je préfère abandonner.

-Merci mais ce n'était pas nécessaire, lâchée-je froidement.

Il ne répond pas. J'ai l'impression qu'il fait comme s'il n'avait rien entendu. Au fond de moi j'aurai aimé ne rien entendre moi aussi...mais le mal est fait. Et je pense sincèrement que c'est mieux ainsi.
Je ne suis pas à mon aise assise près de lui. Je ne sais même pas comment me comporter. De nombreux photographes font le tour des tables. Et je trouve qu'ils passent un peu trop de temps à la nôtre. J'affiche mon sourire le plus hypocrite. Je n'ai pas envie de sourire. Je n'ai même pas envie d'être ici en faite. Mais quand je pense à cette association. A ces victimes je ne peux pas penser qu'à moi. C'est pour eux...