*Entretiens et plus si affinités*

Chapitre 64

Chapitre 64 :

Après ce délicieux déjeuner nous flânons dans les rues de New-York. Pleines d'entrain nous prenons la pause tels des touristes. C'est sûrement le cas pour certaines d'entre nous. Nous rejoignons le salon privé de la grande enseigne que Melinda a choisi pour ses robes de demoiselles d'honneurs. Elle n'est pas encore arrivée alors les managers ont décidé de nous offrir des coupes de champagne pour nous faire patienter. Nous passons un très bon moment. Une coupe s'ensuit d'une deuxième et puis d'une troisième...même l'équipe est enjouée de nous voir aussi enthousiastes. Nous sommes euphoriques à l'idée de réessayer nos robes. Alors sans attendre nous décidons d'enfiler nos tenues même si la future mariée n'est pas encore arrivée. Nous ne savons même pas si elle viendra. Mais nous ne voulons pas mettre un terme à ce moment. Le plus excité est bien Miguel. Toutes ces robes l'émoustillent et je ne sais pas pourquoi. D'ordinaire il adore flâner devant les beaux magasins de vêtements pour homme. Cela doit être le champagne qui lui monte à la tête.
Les robes sont plus belles les unes que les autres. Les retouches sont parfaites. Nous sommes toutes sublimes. Nous nous regardons dans le miroir, admiratives des femmes que nous observons dans les immenses miroirs du salon privé. Ma mère a même la larme à l'œil. Miguel n'en perd pas une miette. Il nous mitraille avec son smartphone. Enjoués nous jouons le jeu. Il se permet même de faire quelques selfies. Le rendu est sublime. Malya et moi essayons d'autres robes car nous souhaitons changer de tenue le soir venue comme Melinda et notre mère. Un défilé est alors déclaré. Les robes sont splendides. Les textures, les tissus, les couleurs, tout est merveilleux. J'ai l'impression d'être une princesse héritière. Malya et moi enchaînons les essayages. Nous devons en choisir deux autres pour la soirée. J'ai déjà mes préférées. Et je trouve que Malya est divine dans deux robes également.

-Je te trouve splendide dans celle-là, admis-je en regardant ma sœur.

Les épaules à moitié dénudés, la couleur vive qui va parfaitement à son teint. Elle est rayonnante.
Miguel est aux aguets. Il est comme un paparazzi qui n'arrête pas de s'acharner sur sa cible. Je me regarde dans ces immenses miroirs. Le teint hâlé, les cernes qui font leurs apparitions, les yeux lumineux, le sourire qui gagne de nouveau mon visage. J'ai été affaiblie par la vie. J'ai survécue à des horreurs. Mais je suis toujours là. Debout et débordante de joie. Je sais que j'ai encore du chemin à parcourir mais à ce stade je suis heureuse de la femme que je regarde dans le miroir. Je tournoie sur moi-même. Le tissu virevolte et épouse mon mouvement. Je me sens tellement bien. Je prends mes propres décisions. Je suis téméraire. La vie que je mène c'est celle que j'ai toujours voulue. Centrée sur ma vie professionnelle qui va à cent à l'heure. L'amour passe mais ne s'immisce pas. Je me rends compte que je ne suis pas prête à aimer. À laisser quelqu'un m'aimer alors que je suis tourmentée par les bourreaux qui m'ont pris le seul amour que j'éprouvais à l'époque. Perdue dans mes pensées je ne remarque même pas que tout le monde me scrute.

-On dirait un mannequin, souffle Sophia.
-Tu es radieuse dans cette robe, dit avec fierté ma mère.
-La couleur te va à ravir, me complimente Lucie.

Je suis flattée. Je ne sais pas pourquoi je rougis. J'aime énormément ce que je porte mais je ne suis pas encore décidée. J'ai encore le temps d'y réfléchir.
Je retrouve Miguel qui me montre les nombreux clichés qu'il a réalisé. Une en noir et blanc attire mon attention. J'ai le sourire quand je tournoie sur moi-même. Le tissu virevolte et ce tulle avec cette transparence rend la photo si belle. Je ne me rendais pas compte que je ne souriais pas souvent. Si je le faisais ce n'était pas un franc sourire. Celui-là il reflète vraiment la personne que je suis. Je suis authentique, avec mon passé, mes épreuves mais je veux rester debout pour avancer.
Je ne sais pas ce que me réserve demain mais j'ose espérer de meilleurs moments. L'ombre de Tim et de ses frères planent toujours sur moi. Ils seront toujours un point sensible. Quiconque veut me faire croire que le contraire, se trompe.
Miguel sourit à tout va. Je ne sais pas pourquoi mais il me semble que je devrai m'inquiéter.