*Entretiens et plus si affinités*

Chapitre 38

Chapitre 38 :

Ma décision est prise et je ne reviendrai pas sur cette dernière. J'étouffe ici. Je ne suis plus moi-même. J'ai besoin de me ressourcer. De prendre du recul. Je vois défiler sous mes yeux les rues parisiennes. Je n'ai pas mal au cœur. Je crois que c'est un soulagement. Mon portable n'arrête pas de vibrer entre mes mains. Je ne suis pas capable de répondre. De parler à qui que ce soit. Miguel me regarde avec étonnement. Il ne sait pas lui-même ce qui se passe.

-Tu pourrais faire en sorte que toutes mes affaires soient déménagé du Penthouse ce soir ? Demandée-je a Miguel.
-Ce soir ? Reprend-Il abasourdi.
-Oui ce soir ! Acquiescé-je.
-C'est un peu compliqué, bredouille-t-il.
-Nathan a réussi à ce que mes affaires atterrissent chez lui en à peine 24h00! M'énervée-je.

J'ai haussée le ton. C'est la première fois que je suis autant sur les nerfs. Mais tout m'exaspère à ce moment précis. Je serai plus détendue quand je serai dans l'avion.

-S'il te plaît Miguel j'aimerai qu'on fasse mieux. J'exige qu'on fasse mieux ! M'exclamée-je.

Miguel reste silencieux. Je n'ai jamais été aussi exigeante et pointilleuse. Je sais que sa position est délicate mais la situation n'est pas des plus plaisantes. Je veux que cette histoire se termine le plus vite possible.

-Je fais le nécessaire, assure-t-il.
-Je te remercie, par la même occasion tu peux faire le transfert de tes affaires à New-York, les frais seront payés par l'entreprise, précisée-je.

Il acquiesce sans dire aucun mot. Nous arrivons à l'aéroport dans un silence pesant. Je n'ai qu'une hâte c'est de partir d'ici. Je m'empresse de prévenir les pilotes. Je veux partir dès que possible. La seule personne à qui j'ai envie de parler à ce moment précis c'est mon père. Mon pilier. Je ne vais pas m'enfuir comme une voleuse sans lui dire ce que je ressens. Je sais qu'il me comprendra. Il me comprend toujours.
J'hésite encore. J'ai peut-être honte de l'appeler. Qu'il soit déçu de ma décision, de mon comportement. Qui ne le serait pas ? Voir son enfant quitter son cocon familial pour vivre à l'autre bout de la planète n'est pas ce que l'on souhaite. Mes doigts survolent mon écran tactile. J'ai la peur au ventre. Je prends mon courage à deux mains et tapote son numéro. Une sonnerie, deux sonneries, à la troisième il répond...

-Mila tout va bien ? Me demande-t-il en répondant.
-Ne m'en veut pas je t'en prie, le suppliée-je.

Mon cœur va lâcher. C'est trop dur de lui dire au revoir. Je sens monter les larmes. Mes mains deviennent moites. J'ai la respiration saccadée.

-Mila, s'inquiète-t-il.
-Je t'en prie papa ne m'en veut pas ! Répétée-je apeurée.
-Tu vas partir c'est ça ? Me demande-t-il doucement.

Je savais qu'il allait comprendre. Oui papa je m'en vais et c'est vitale pour moi de quitter Paris.

-Oui, soufflée-je.
-Je ne t'en voudrai jamais. Si tu sens le besoin de quitter Paris, fait-le. La seule chose que je veux c'est que tu sois heureuse, me rassure-t-il.
-Je t'aime papa.
-Je t'aime aussi. Nous t'aimons ta mère et moi et nous accepterons tes choix quels qu'ils soient.
-Merci de me comprendre, dis-je soulagée.
-Où vas-tu ? Questionne-t-il.
-New-York, informée-je.
-J'aurai dû m'en douter, répond-Il.
-Je ne veux pas lâcher mon travail tu sais, assurée-je.
-J'aurai dû le faire depuis le début, rétorque-t-il.
-De quoi parles-tu ? M'inquiétée-je.
-Je n'aurai jamais dû te dire de revenir. J'aurai du te donner les rênes des filiales américaines. Et c'est ce que je vais faire. Je te mets à la direction de mes filiales étrangères, m'annonce-t-il.

J'en reste bouche bée. C'est un poste que je rêve d'avoir mais que je n'osais pas l'atteindre. C'est une bombe ce qu'il vient de m'annoncer. Je ne sais pas quoi dire. Quoi faire. Accepter ? Refuser ? Tout se bouscule dans ma tête. Déjà qu'elle était bien embrouillée avec Nathan il ne manquait plus que cela.