Chapitre 23

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Chapitre 23 :

Ses derniers mots me font l'effet d'une bombe. Je n'arrête pas de relire son sms : « Elle est chez toi et elle fait un scandale ».
Je bondis du lit. J'accoure dans ma nouvelle chambre et m'habille à la hâte. Nathan est sur mes pas ne sachant pas ce qu'il se passe.

-Je peux savoir ce qui te prend ? Demande-t-il encore endormi.
-Ta mère est dans le hall de mon immeuble, elle fait un scandale car elle ne me trouve pas, admis-je quelque peu énervée.
-Hey merde, jure-t-il en disparaissant. Je viens avec toi, s'écrit-il depuis la chambre.

Je ne réponds pas et préfère continuer à m'habiller aussi vite que possible. Une toilette et me voilà prête en quelques secondes. Mon sac sur l'épaule et mon portable à la main, je m'empresse de rejoindre la sortie. Nathan déboule essoufflé à côté de moi. Les portes de l'ascenseur s'ouvrent, nous nous engouffrons aussitôt. L'atmosphère n'est plus aussi sensuelle que la veille. Elle est plutôt lourde et pesante. Mes mains ne cessent de s'ouvrir et se fermer comme jamais. Elles cachent mon anxiété et la colère qui commence à m'habiter. Tant qu'à Nathan je n'ose pas le regarder. La chaleur qui émane de lui, me donne un aperçu de l'état dans lequel il se trouve. Ces quelques secondes qui s'écoulent me paraissent des heures. Mais bon sang, je me demande si prendre les escaliers n'était pas plus rapide. Lorsque les portes s'ouvrent, les rayons du soleil me réchauffent. A l'inverse de Nathan qui est d'une froideur. Je me permets de le scruter tout en me dirigeant à toute enjambée vers mon immeuble qui est à quelques mètres. La mâchoire crispée, les yeux sombres, ses iris qui ont viré au noir par la colère. Je reste sans voix, son allure déterminée et sa démarche assurée me fait froid de le dos. Il ne parle pas , ne souri pas, ne me regarde pas. Je ne l'ai jamais vu dans un tel état... Son silence n'arrange pas les choses. Au contraire elle ne fait que décuplé l'appréhension de la rencontre fatidique avec cette mère que tout le monde redoute. Plus que quelques petits mètres et je pourrai enfin mettre un visage sur un nom.
Une agitation incomparable habite le hall de mon entrée. J'entrevois des formes qui se déplacent à une vitesse folle. Quelques cris se font entendre. Plus j'approche et mieux je distingue le visage des protagonistes. Adam, toujours aussi athlétique, uniquement vêtu d'un bas de survêtement bleu et d'un marcel blanc, essaie tant bien que mal de calmer une hystérique à la chevelure dorée. Brillante et soyeuse, on comprend immédiatement qu'elle prend régulièrement soin d'elle. Lorsque l'agent de sécurité nous ouvre les portes, les cris se tuent. Tous les regards sont braqués sur nous. Adam me supplie du regard de le laisser partir. Je ne vais pas le retenir plus longtemps. Que peut-il faire de toute manière ? Rien de plus que maintenant. C'est moi qu'elle veut, je suis là, j'attends impatiemment la suite.
Ses yeux d'un bleu pénétrant s'émerveillent en voyant son fils. Ils le sont beaucoup moins en m'apercevant. Les lèvres pincées elle ne baisse pas le regard. Ses yeux me dévisagent de la tête au pied. Son tailleur gris clair laisse entrevoir son chemisier en satin de couleur crème, et son collier de perles. La classe incarnée je dois avouer. Ses longs doigts fins se posent sur sa taille fine.

-Il était temps que tu arrives Nathan, lâche-t-elle à l'encontre de son fils.
-J'ai un portable mère, tu aurai pu m'appeler, répond-il du tac au tac.
-Je voulais te voir en personne, s'enquit-elle.
-Alors pourquoi venir ici ? Tu n'as pas honte d'habitude de te faire remarquer en bas de mon penthouse. Pourquoi venir ici ? Poursuit-il.
-Ici j'étais sûre que tu allais venir. Et puis je dois avoir une discussion avec elle, continue-t-elle en me pointant du doigt.
-Pourquoi donc ? Tu ne t'intéresses pas à nos vies. Pourquoi précisément elle ?
-Parce que tu fais souffrir Amelia. La femme qui t'aime comme jamais. Et tu es sur le point de faire une erreur monumentale en restant avec elle.
-Elle a un prénom mère, gronde Nathan.

Sa voix me fait tressaillir. Je me retrouve dans une altercation qui n'a rien de très plaisante. Coincée entre eux je n'ai aucune défense. Mila réfléchis, il ne faut pas te laisser malmenée et intimider. Ce n'est pas ton combat, tu es juste une arme.

*Entretiens et plus si affinités*Où les histoires vivent. Découvrez maintenant