Chapitre 60

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Chapitre 60 :

Je suis sans défense et terriblement affectée par la situation. Tout se bouscule, tout s'écroule dans ma tête, dans ma vie. Je suis complètement perdue. Pourquoi tout doit être si compliqué. Je suis tellement épuisée. Je me tiens à une rembarre et je sais que ce ne sera pas assez pour me retenir. J'ai le cœur qui a explosé en éclats. J'ai repoussé l'homme que j'aime. J'aurai pu accepter la situation. Lui laisser du temps... je me connais... je n'aurai pas pu accepter une telle situation. Il n'est pas honnête avec elle, avec moi et avec lui. Je suis consciente que la décision que j'ai prise aura des répercussions sur l'avenir.
À ce moment précis je suis tourmentée pas bien autre chose. Le vent se lève. La brise s'engouffre dans ma robe et dans ma chevelure. Je grelotte. Dans le noir je suis totalement seule. À la merci de quiconque voudrai me faire du mal.
Mon portable vibre entre mes mains. J'ai une boule au ventre. Je ne veux pas répondre. J'ai tellement peur. Je n'ose pas regarder qui m'appelle. Je prends mon courage à deux mains et aperçois le nom de mon père apparaître sur l'écran de mon portable. Je suis soulagée. Je réponds immédiatement en lâchant prise...

-Milla où es-tu ? Demande-t-il inquiet.

Je n'arrive pas à parler. Je fonds littéralement en larmes. Aucun son ne peut sortir de ma bouche. Je suis complètement figée. Je ne peux ni avancer, ni reculer.

-Milla où es-tu je viens te chercher immédiatement ! S'exclame-t-il.
-Dans le jardin, sanglotée-je.

Mon père ne coupe pas l'appel. Il veut s'assurer que je reste là où je suis. Il me trouve quelques minutes plus tard. Je m'écroule dans ses bras. Je suis à bout. Tout s'abat en même temps sur moi. Mes épaules n'en peuvent plus. Il me recouvre de sa veste et m'aide à marcher, tout en me serrant contre lui. Ni ma mère, ni mes sœurs ne sont avec lui. Je suis couvée par ce père protecteur. Il m'entraine vers une de nos berlines. Je m'y engouffre sans poser de questions. Je suis presqu'inerte. Je refuse la situation.
La voiture démarre sans attendre. Mon père me tient la main. J'ai le regard dans le vide. J'admire le paysage qui défile sous mes yeux.

-Ma chérie dis-moi tout, chuchote mon père.

Je ne dis rien...

-C'est avec Nathan ? Benjamin ? Questionne-t-il.

Il y a un peu des deux. Mais il n'est pas prêt à entendre ce qui me tourmente. Je lui tends mon portable.

-Peux-tu demander à nos experts de retracer l'appel masqué que j'ai eu tout à l'heure, dis-je
-Qui t'as appelé ? Interroge-t-il.
-Peux-tu demander à nos avocats de se renseigner s'il y a eu des demandes d'appel concernant mon dossier, murmurée-je.

Le regard de mon père se fige. Il a compris. Il est effondré. Il est même effrayé. Il compose immédiatement un numéro. J'entends à demi-mots leur conversation. Je pense déjà à ce qui pourrai m'arriver.
Mon père élève la voix. Il est nerveux. Il est énervé. Il est désemparé. Les nouvelles qu'il réceptionne ne sont pas celles que j'attendais. L'attente est longue et insoutenable. Lorsque mon père met fin à son appel il reste silencieux pendant de longues minutes. L'heure est grave. Je sais que ce qui m'a été rapporté est véridique...

-Milla, chuchote mon père en me prenant la main.
-Ils ont demandé un recours c'est ça ? Demandée-je.
-Pour bonne conduite et ils s'investissent dans beaucoup de projets de réintégration. Leurs demandes semblent être sur la bonne voie, explique-t-il.
-C'est un cauchemar, m'exaspérée-je.
-Nous allons changer d'avocats. De tels avancées et demandes doivent être annoncé ! S'exclame-t-il.
-Je veux qu'on renforce ma sécurité papa. Je ne me sentirai pas en sécurité et s'ils sortent. Je souhaite qu'on sache où ils se trouvent à tout moment. Que les injonctions d'éloignement soient effectives dans tous les pays où je me trouve, indiquée-je.
-Dès que le nouveau cabinet d'avocats sera trouvé nous aurons une réunion, dit-il.
-S'il faut que mon dossier ne soit plus classé confidentiel je donnerai mon accord ! Lâchée-je.
-Tu en es bien sûr ? C'est une décision qu'il ne faut pas prendre à la légère Milla. Réfléchis-y encore, insiste mon père.
-Je le suis, assurée-je.
-Comment as-tu su ? Questionne-t-il.
-J'ai reçu un appel inconnu. Au bout du fil personne ne parlait au début, mais avant de raccrocher une femme a lâché « ils vont bientôt être libérés », relatée-je.
-Jim, essaie de retrouver d'où partait l'appel, ordonne mon père à un des agents présent dans la berline.
-Je m'y mets immédiatement, répond Jim.
-Je ne veux pas que maman et les filles soient au courant. Je dois en parler avant à Adam, exigée-je.
-Elles vont remarquer que l'effectif des agents de sécurité a augmenté, fait remarquer mon père.
-On trouvera une excuse. Je ne veux pas qu'elles aient peur, assurée-je.
-Et moi je ne veux pas que tu aies peur, poursuit mon père.
-C'est déjà trop tard. Papa j'ai peur, j'ai extrêmement peur. J'avais fait tellement de progrès. Nathan a été d'une grande aide. Et là, c'est comme si tous les efforts que j'avais produit se sont envolé, me lamentée-je.
-Nous allons tout faire pour qu'ils ne sortent pas ! S'exclame-t-il.

*Entretiens et plus si affinités*Où les histoires vivent. Découvrez maintenant