*Entretiens et plus si affinités*

Chapitre 53

Chapitre 53 :

Il me contemple avant de poser son portable sur une des tables de chevet.

-Dis-moi que veux-tu faire aujourd'hui ? Me demande-t-il.
-Ce que tu veux. Du moment qu'on soit ensemble, répondis-je.

Il se met à réfléchir puis me propose de passer la journée sur son bateau. Je me rappel de Saint-Barthélémy... ces vacances ont été extraordinaires. Nous étions si insouciants. Nous étions à mille lieux de savoir qui nous étions et ce qui allait se passer par la suite. J'aurai aimé continué cette insouciance. C'était si naturel. J'acquiesce à sa proposition. Je me lève doucement. Mon corps ne veut pas coopérer. J'ai beau lui dire de se mouvoir, de se déplacer il ne veut pas s'y résoudre. Nathan me regarde avec amusement.

-Tu n'es pas très motivée, constate-t-il.
-Je suis motivée, c'est juste mon corps qui fait des siennes, affirmée-je.
-On peut faire autre chose si tu veux ?
-Le bateau c'est très bien, dis-je.
-Ton corps a peut-être raison. Il est fatigué. Il a besoin d'une activité plus douce.
-Si tu parles de hier soir, c'est vraiment à l'opposé de ce que tu proposes, poursuivis-je un sourire en coin.

Il se met à sourire à son tour. Je me rappel de cette nuit. Une nuit mémorable. Une nuit fantastique. Chaque baiser me donne encore des frissons. Dans mes souvenirs on ne m'avait jamais embrassé ainsi. Le dernier qui m'a marqué a bien été celui de Tim. Mais ceux qui ont bien voulu essayé n'ont été d'aucun intérêt. Il n'y a que Nathan qui déclenche autant de sensations en moi. Quand je le regarde tous mes problèmes s'envolent. Et à ce moment précis mon regard croise le sien.

-Tes yeux sont magnifiques au levé du soleil. Ces nuances sont incroyables, me complimente-t-il.
-Pas autant que les tiens, dis-je à mon tour.

Nous sourions tous les deux. Un peu déconcertés par tant de compliments. Allongés côte à côte, sur le ventre nous, le drap qui couvre nos corps dénudés...

-Je n'ai pas envie de rentrer à Paris, me confesse-t-il.
-Les affaires, les affaires ! M'exclamée-je.
-Je ne veux pas rentrer...sans toi, murmure-t-il.

Je reste sans voix. J'ai fuis Paris à cause de mon passé, à cause de lui... j'ai été blessée. Je sais que ce n'est pas une bonne idée. Je sais que les choix que j'ai fais sont les bons. À quoi cela sert de revenir avec lui, sachant que je ne serai pas heureuse. Sachant qu'il ne sera pas heureux.

-Tu sais bien que je ne reviendrai pas, dis-je en baissant la tête.
-Pourquoi ? Ça va mieux, tu es plus sereine, je suis là, admet-il.
-Tout va bien tant qu'on restera ici, loin de tout. Tu le sais très bien. Mais nous allons reprendre le cours de nos vies, fais-je réaliste.
-La vie à Paris sans toi ne sera plus là même, souffle-t-il.

Je pose ma tête sur son épaule.

-C'est mieux ainsi. Nous devons faire nos chemins séparément. Toi à Paris et moi à New-York.
-Doit-on rester loin de l'autre le soir du mariage ? Me demande-t-il sérieusement.
-Ça dépendra de qui te tiendra le bras, répondis-je.
-Si je suis accompagné tu m'ignoreras ? Questionne-t-il.
-Je ne veux pas interférer dans votre relation. Être proche de moi ne serai pas sain. Ni pour ta nouvelle compagne, ni pour moi. Je ne pourrai pas me tenir devant elle sachant ce qu'on a vécu, confessée-je.
-Alors pourquoi tu ne veux pas que je reste près de toi ?
-C'est compliqué ! Marmonnée-je.
-C'est à cause d'elle ?S'insurge-t-il.
-Tu sais ce que j'en pense. Je sais ce que tu ressens pour elle, par quoi vous êtes passé. J'ai vue comment ton regard s'est posé sur elle, j'ai vue la manière dont tu la contemple. Tu ne m'as jamais regardé ainsi. Je ne vais pas te laisser gâcher cette deuxième chance que tu as avec elle, expliquée-je.