*Entretiens et plus si affinités*

Chapitre 59

Chapitre 59 :

Je sursaute à son intervention. Je n'ose pas me retourner. Je peux sentir son souffle chaud sur ma nuque.

-Ah tiens voilà Nathan, accentue Melinda.
-Quand on parle du loup, murmurée-je.

Elles se mettent à sourire. Je sais ce qu'elles cherchent à faire...je me retourne et m'écarte pour laisser Nathan se placer entre de nous.

-Que disais-tu lorsque je suis arrivé ? Demande Nathan.
-Je disais juste , quand on parle du loup, répétée-je.
-Je suis un loup ? Interroge-t-il amusé.
-Visiblement, répondis-je.
-Un loup affamé, murmure-t-il.
-Et donc le loup que tu es, attaquera-t-il un autre loup s'il approche de cette proie ? Questionne Malya en me pointant du doigt.

Nathan est surpris. La situation est cocasse. Je fais les gros yeux en regardant mes sœurs. Le moment est mal choisi pour une poussée de testostérones. Je ferme les yeux pour essayer de réfléchir. Je prends une grande inspiration. Si nous devons jouer, alors jouons. J'aimerai bien savoir ce qu'il fera...
Je me retourne et fais face à Nathan. J'arbore un sourire en demi-teinte.

-L'autre loup s'appellerait-il Benjamin Ardford ? Demande Nathan le regard ténébreux.
-Le loup est très observateur, admet Melinda.
-Le loup est juste observateur, il n'agit pas vraiment, ajoutée-je.

-Et que fera le loup en ce qui concerne son autre adversaire ? Questionne Malya.
-Ça dépend de ce que l'adversaire compte faire, souffle Nathan.
-Il compte dîner en tête à tête avec la proie à Dubaï. Loin de tout le monde. Rien que tous les deux à l'abris des regards, insiste Melinda.

Je peux sentir le sang de Nathan bouillir dans ses veines. Il est nerveux. Il n'a pas le contrôle sur la situation. Tout l'échappe. Mes décisions. Mes opportunités. Le fait que je quitte New-York... Dubaï l'effraie. Savoir que je serai loin de lui l'angoisse. Je dirai même que cela l'énerve. Ne pas savoir ce que je pourrai faire sans qu'il puisse être au courant le déconcerte... Benjamin Ardford sera dans mon sillage. Il le sait très bien et je ne le cache pas. Comme je sais qu'Elisabeth papillonne autour de lui. Nous serons à égalité. À lui de décider quelle proie il choisira...
Nathan reste silencieux. Les poings fermés, la gorge nouée, la tension est palpable. J'aime énormément le voir dans cet état. Mes sœurs adorent cela également. Le voir cerner par ses propres décisions attise ma curiosité.

-La proie a-t-elle acceptée sans conditions ? Interroge-t-il en me regardant.
-Elle a acceptée sans conditions, admis-je.

J'ai l'impression qu'il va s'enflammer littéralement. Malya et Melinda nous scrutent avec attention, un verre de champagne à la main. La scène est attrayante. Je ne le lâche pas du regard...

-La bataille sera féroce, indique-t-il.
-Pas si le loup en question est trop gourmand. Attraper deux proies en même temps c'est impossible. Soit il est très chanceux, soit elles sont très naïves. De nos jours les proies sont beaucoup plus intelligentes, sifflée-je entre deux gorgées de spiritueux.

Ça devient électrique. Ça devient même sarcastique.

-Il faudra bien choisir la proie la plus adéquate à son appétit, continuée-je.
-La proie devra se laisser prendre, affirme-t-il.
-Une proie se fera toujours attraper si elle se sent en sécurité. Elle se laissera prendre parce le loup aura adapté son approche à cette dernière. Qu'il l'aura étudier, parce qu'il n'y avait qu'elle et pas une autre, expliquée-je.

J'appuie là où ça fait mal. Et peu importe ce qu'il peut en penser je veux qu'il sache à quoi il devra faire face.

-Que compte faire cette proie ? Le loup est intéressé de savoir à quoi s'attendre, Interroge Nathan.
-Les proies s'adaptent à leur environnement. Elles sont plus malignes que les loups..., susurrée-je.
-Vraiment ? Demande-t-il intrigué.
-La situation peut vite se retourner. Il peut y avoir un loup pour deux proies, mais une proie peut avoir deux loups ! Lâchée-je.
-Est-ce la deuxième option qui se se présente en ce moment ? Questionne-t-il intéressé.
-Je ne choisirai pas un loup. Ça sera au plus méritant qui aura la proie, murmurée-je en lui assénant mon plus beau sourire.