DE GLACE OU DE FEU ?

CHAPITRE 4

Il s'est passé 6 mois avant de revoir réellement Max. Après 3 petits mois de relation, j'ai refusé la proposition de Victor d'emménager ensemble et notre relation s'est terminé (avec la permission de garder les nombreux cadeaux, pour le plus grand plaisir d'Alice !). 

"Ça te dit d'aller voir le Grand Prix ? me demande Alice allongée sur le sol de l'appartement là où le soleil brille au sol, pour bronzer. 

- Le Grand Prix ? De Formule 1 ? À Monaco ? 

- Oui, John dit qu'il peut avoir des Pass facilement.

- Tu mens !

- Non ...

- Avec les pass, on peut s'approch-

- Oui ! soupire mon amie. 

- Oh dieu !"

Je me lève rapidement et court dans le dressing. Je respire fort et mon cœur bat excessivement rapidement. J'entends Alice entrer derrière moi, et poser sa main sur mon épaule, en signe de réconfort.

︵‿︵‿︵‿︵‿︵ 

Le paddock est absolument noir de monde, il fait très chaud et mes pieds sont meurtris par les 10cm de talons qu'Alice avait pourtant suggérer que je change pour des chaussures plus confortables. Je serre les dents et scrute la foule en sirotant un jus frais. Les pilotes sont dans les voitures, je sais que je ne verrais pas Max tout de suite. Devant moi, passe une des présumées conquêtes de Max, je serre les dents et je tente de rassembler mes esprits. Je dois me concentrer sur une seule chose : voir Max et lui faire croire que cette rencontre est fortuite. 

Alors que les premiers essais sont terminés, Alice me propose d'aller marcher dans le paddock pour nous dégourdir les jambes avant la deuxième séance d'essais. J'accepte volontiers et laisse derrière moi mon siège d'observation pour souffler et penser à autre chose que le pilote néerlandais. 

Mes chaussures me brûlent les pieds et j'hésite à les enlever pour marcher pieds nus, le monde dans les allées est oppressant et je déteste chaque moment de cette promenade. La promiscuité avec des personnes qui ont chaud et qui transpirent me dégoute, et j'affiche une mine déconfite. Alice tente de me remonter le moral en me proposant une glace, mais rien n'y fait. Pour m'aider à respirer mieux, elle m'entraine dans un couloir entre deux bâtiments préfabriqués et nous débouchons sur une allée moins bondée. On avance de quelques pas, quand je sens une main étrangère glisser sous ma jupe. Quelqu'un se tient derrière moi et je me fige alors qu'Alice continue à avancer. 

"Je suis désolé de voir qu'aujourd'hui tu portes des sous-vêtements. Tu me dois toujours une télécommande"

Il me faut qu'un quart de seconde pour comprendre qu'il se tient derrière moi. Ses doigts quittent rapidement ma culotte et je suis bousculée de toute part alors que plusieurs pilotes et leurs équipes passent à côté de nous. Alice revient quelques pas en arrière.

"Ca va ? On dirait que tu as vu un monstre ...

- ...

- Max ?!! demande la jeune femme après un éclair de lucidité.

- Oui !

- Hélène, c'est ca ? me demande un jeune homme en s'approchant, alors que je tente de reprendre mes esprits. 

- Oui c'est elle, répond Alice qui voit mon état.

- Parfait, je t'attendrai ici, 20 minutes après la deuxième séance d'essai. Il veut te voir. 

- Eu- Ok, merci, j'essaye d'articuler.  

- Elle sera là, assure Alice en me prenant par l'épaule pour me ramener vers nos places. Elle sera là !"

Alors que je me rassois sur le siège quitté quelques minutes plus tôt, je vois Alice disparaitre vers le bar. Elle revient quelques minutes plus tard avec deux immenses cocktails. 

"Bois, tu vas en avoir besoin ! 

- Je dois trouver quelque chose. 

- Tu cherches quoi ?  me demande-t-elle. 

- Quelque chose pour impressionner Max. 

- Vu le décolleté de ta robe et la taille de tes jambes, tu n'as besoin de rien, crois-moi ! ricane Alice en sirotant son cocktail. 

- Non, je ne dois pas être "facile". Je dois trouver quelq-

- Attends, ça fait 6 mois que tu me saoules avec ce Max, et là quand il te donne rendez-vous, tu ne veux pas y aller ?!

- Si si, je vais y aller. Mais je vais aussi me faire désirer. J'ai une idée, tu m'accompagnes en ville ? On reviendra pour la prochaine séance."

Alice siffle son cocktail et je range mes affaires. J'ai en tête le plan PARFAIT pour faire payer à Max les mois sans nouvelles. 

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En quelques minutes, nous sommes sorties du paddock et du brouhaha incessants des VIP et des moteurs de voitures. J'entraine Alice vers la vieille ville, où on reste une petite heure dans une boutique de luxe, pour  me choisir une robe et des chaussures. 

"Tu les mets maintenant ? demande Alice en sortant du magasin climatisé.

- Non, je me changerais au dernier moment. 

- D'acc. Et maintenant ? 

- J'ai besoin de toi pour une autre boutique. 

- Laquelle ? 

- Hum ... Suis-moi, on ne la trouvera pas en centre ville celle-ci. Viens !"

Je prends Alice par la main et en moins d'une heure nous sommes revenus dans le paddock. Nos pass VIP accrochés autour du cou, nous déambulons dans l'allée centrale réduite pour trouver une place pour s'asseoir en attendant la fin de la deuxième séance d'essais. 

"Dis-donc Mademoiselle, je sais pas ce qu'il t'a fait ce jeune homme pour que tu ai des papillons comme ça quelques mois après, mais je prendrais bien le même traitement ! ricane Alice. 

- Je ne sais pas, il m'a complètement envoutée. 

- Pour réussir à monter des plans comme celui-ci, j'ai bien l'impression ! 

- Le sexe avec l-

- Hélène ! On est au milieu d'inconnus. 

- Oui. Voilà quoi ! 

- Alors Madame en redemande. 

- Madame en redemande."

La deuxième séance d'essais libre se conclue avec le meilleur temps de Max, que j'applaudis comme une enfant alors qu'il passe au stand sous nos pieds. Avec Alice, je rassemble mes affaires et je file vers le point de rendez-vous. 

J'arrive quelques secondes après le jeune homme de tout à l'heure.

"On y va ? me demande-t-il. 

- Toi oui, mais moi je reste là.

- Je ne comprend p-

- Tu donneras ça à Max, rapidement. Merci."

Je tourne rapidement les talons après avoir donné un sac en kraft au jeune homme aux couleurs de RedBull. Il est certain que Max va se mettre en colère, mais j'étale sur mon visage le plus malicieux des sourires, alors que je me dirige vers les toilettes VIP, pour enfiler ma robe et mes nouvelles chaussures.