CHAPITRE 11

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Je suis en photo sur tous les comptes gossips du Rocher, impossible de passer à côté de cette photo de Louis et moi sur le balcon. Et pour ceux qui n'arrivent pas à nous identifier, pas de problème les articles joignent des images du photocall et nous marquent sous tous les posts. 

"𝘼𝙥𝙧𝙚̀𝙨 𝙑𝙚𝙧𝙨𝙩𝙖𝙥𝙥𝙚𝙣, 𝙚𝙡𝙡𝙚 𝙨'𝙖𝙩𝙩𝙖𝙦𝙪𝙚 𝙖̀ 𝙥𝙡𝙪𝙨 𝙧𝙞𝙘𝙝𝙚" 
"𝙅𝙚 𝙨𝙪𝙞𝙨 𝙙𝙞𝙨𝙥𝙤 𝙖𝙪𝙨𝙨𝙞, 𝙨𝙞 𝙟𝙖𝙢𝙖𝙞𝙨 ... 𝙟'𝙖𝙞 𝙪𝙣 𝙗𝙖𝙡𝙘𝙤𝙣 𝙖𝙫𝙚𝙘 𝙫𝙪𝙚."
"𝙀𝙣 𝙫𝙤𝙞𝙡𝙖̀ 𝙪𝙣𝙚 𝙦𝙪𝙞 𝙣'𝙖 𝙥𝙡𝙪𝙨 𝙛𝙖𝙞𝙢."

Les commentaires sont atroces. Et il faut dire que la photo n'est pas mieux. Dans la nuit de Monaco, on me distingue clairement en train de faire plaisir à Louis, les deux genoux à terre et lui la main sur ma queue de cheval et la tête en arrière. Le cliché est republié par des dizaines de comptes et je ne sais plus où donner de la tête. Alice sort un pot de glace et vient s'installer à côté de moi. 

Cela fait déjà deux jours que la tempête médiatique est à son paroxysme, et j'ai l'impression que ça n'en finira jamais. Un livreur sonne à la porte et Alice rapport un énorme bouquet de fleurs. Je me relève sur les coudes pour le voir de plus près. 

"Y'a au moins 100 fleurs là-dedans, hurle Alice en me tendant la petite carte.

- Max m'envoyait les mêmes ... 

- Max n'est pas là ! Que dit la carte ? "

─━━━━─━━━━─━━━━─━━━━─━─━━━━━─╮
𝙷𝚎́𝚕𝚎̀𝚗𝚎,
𝚜𝚒 𝚌̧𝚊 𝚙𝚎𝚞𝚝 𝚝𝚎 𝚛𝚎𝚍𝚘𝚗𝚗𝚎𝚛 𝚕𝚎 𝚜𝚘𝚞𝚛𝚒𝚛𝚎 : 𝚜𝚊𝚌𝚑𝚎𝚜 𝚚𝚞𝚎
𝚌'𝚎́𝚝𝚊𝚒𝚝 𝚕𝚊 𝚖𝚎𝚒𝚕𝚕𝚎𝚞𝚛𝚎 𝚙𝚒𝚙𝚎 𝚚𝚞'𝚘𝚗 𝚖'𝚊𝚒𝚝 𝚓𝚊𝚖𝚊𝚒𝚜 𝚏𝚊𝚒𝚝𝚎.
𝙻𝚘𝚞𝚒𝚜
─━━━━─━━━━─━━━━─━━━━─━─━━━━━─╯

"Quel poète ...

- Oh allez, souris !

- Alice, cette "pipe" est étalée sur tous les réseaux sociaux ... 

- Elle a rapporté bien plus que tu ne crois ...

- Comment ça ? 

- Regarde la boite avec le bouquet ..."

J'ouvre le sac qui contient une boite rouge. Il s'agit d'un bracelet, entièrement serti de diamants. Les bras m'en tombent tant le bijou est magnifique. Alice m'aide délicatement à l'accrocher autour de mon poignet. Je suis abasourdie. 

"Meilleur Lundi de toute ma vie, j'annonce entre deux respirations. 

- Meilleure pipe de toute ta vie !"

Je lui lance un regard noir. Il est évident qu'Alice et moi ne comptons pas revoir Louis et Jacob, mais le bijou est un très beau mot d'excuse de la part du jeune homme dont la réputation n'a pas été entachée une seule seconde après l'incident du balcon et qui s'est déjà affiché aux côtés d'une jeune femme très respectable du Rocher dès le lendemain, pour écarter la tempête de son nom.

Alors qu'Alice lance un film à la TV, je sens mon téléphone vibrer. Je n'y accorde aucune importance, tout ce dont j'ai besoin se trouve là avec moi : Alice et un toit. Mon téléphone se remet à vibrer 5 minutes plus tard, puis 1 minute puis toutes les 10 secondes. Dans un râle de douleur, je me relève pour attraper l'horrible chose vibrante posé sur la table basse alors qu'Alice enlève ses pieds qu'elle avait posé sur moi. 

"C'est Max, je chuchote. 

- Max ? 

- Hum hum. 

- Qu'est-ce qu'il veut ? 

- Que je descende. 

- À Barcelone ? 

- Non il est revenu. En bas. 

- De l'immeuble ?"

On se précipite à la fenêtre. Une énorme berline est garée en double file en bas. Plusieurs voitures klaxonnent tant elle a laissé peu de place pour passer. 

︵‿︵‿︵‿︵‿︵

S'en suit une bagarre silencieuse avec Alice, digne des plus grands films muets. Alors qu'elle appuie sur mon épaule pour me faire baisser et écarter de la fenêtre, je lui fais des grands signes pour lui montrer mon incompréhension. 

Dans la précipitation, je trébuche sur le câble de la coiffeuse et j'entraine Alice dans ma chute. Alors qu'elle atterrit sur mon torse et me coupe la respiration, quelqu'un toque à la porte. De nouveau nos regards se croisent et Alice pose sa main sur ma bouche, pour que je ne dise rien. Je me débats et mords le bras de mon amie pour dégager son emprise. 

"J'arrive, je crie en direction de la porte. 

- NON, riposte Alice. On est pas là ..."

Je lance un regard interrogateur à Alice et je me relève en réajustant l'élastique de mon pantalon. Je frotte mes genoux et je marche les quelques mètres en direction de la porte. Alors que j'ai la main sur la poignée, Alice saute sur mon dos en chuchotant "Ne fais pas ça", alors que j'ouvre la porte. 

L'homme qui se tient devant ma porte, qui n'est pas Max, est étonné de voir une bête à deux dos lui ouvrir la porte. Solennellement il s'adresse à toutes les deux, ne sachant pas qui est qui. 

"Je viens chercher Hélène. 

- Elle n'est pas là, répond Alice.

- Je suis là, je réponds sous l'œil étonné du steward. Pourquoi Max n'est pas là ? Il a qu'à venir s'il veut me voir. Et puis comment avez-vous retrouvé ma vraie adresse ??

- Monsieur Max est dans le Jet, il atterrit dans 20 minutes. Tout ce sait Mademoiselle Martin. "

Je grince des dents, quand l'armoire à glace prononce mon nom de famille. Je regarde Alice et j'attrape mon sac posé sur la table derrière nous.

"Hélène ? Tu sais même pas ce qu'il te veut. 

- Je suis pas sortie depuis 3 jours, ça me fera du bien. 

- Mais ...

- Je ne prends pas les transports en commun, personne ne me verra. 

- Mais ... 

- Alice ! T'es pas ma mère et j'ai bien besoin d'un peu de distraction. Je t'appelle si j'ai besoin de toi. On y va ? "

Avant qu'Alice est pu réagir réellement, je franchis le pas de la porte et je suis le steward envoyé par Max. Je referme délicatement la porte derrière chez moi et je descends les escaliers. En bas, l'homme m'ouvre la porte du grand SUV derrière lequel une file de voiture klaxonnent. J'ai le sourire aux lèvres de ce traitement VIP. "Ceinture, Mademoiselle".

Je m'attache et commence à réaliser que je rejoins Max, de qui je n'ai aucune nouvelle depuis une semaine et qui n'a pas pu passer à côté de mes déboires dans la presse people. Je regarde mon téléphone qui a cessé de vibrer au moment où j'ai mis le pied dans la voiture. 

J'espère que Max est de bonne humeur. 

DE GLACE OU DE FEU ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant