CHAPITRE 6

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"Mais tu n'as pas une course demain ?

- Si justement, c'est pour ça qu'on ne va pas manger au restaurant et aller droit au but. 

- Il est où le but ? je demande, curieuse de connaître les envies de Max, tandis qu'il démarre sa voiture. 

- Tu parles un peu trop à ma guise. 

- Ah oui, je ricane, alors que Max s'engage sur la route principale. Et qu'est-ce que tu vas faire ? 

- Je pourrais te laisser là, au milieu de nulle part. 

- Foutaises !

- Surveilles donc ton langage, jeune femme. 

- Je me tais. 

- C'est comme ça que je te préfère."

Calée dans mon siège, je suis étonnée de cet échange. Max me parle comme si on se connaissait depuis toujours, j'ai l'impression de lire dans son âme, et d'un coup le signal se brouille et je fais face à un étranger ! Une seconde il est mon âme sœur, et la suivante il est un drôle d'étranger. J'ai beaucoup de mal à poser les mots sur cette relation naissante, et sur toutes les émotions qu'elle implique. 

Au bout de quelques minutes de voiture, Max se détend et retrouve son sourire. Je reconnais rapidement la rue de son appartement, il entre dans le parking sous-terrain et se gare à côté de voitures de luxe bâchées. On monte rapidement, et l'ascenseur s'ouvre sur son appartement. 

"On mange d'abord ? demande Max gentiment. 

- D'abord ?! 

- Si tu te demandes dans quelles mesures le sexe influe sur ma préparation, la réponse est Zéro. On mange et ensuite je te montre à quel point cet "œuf" est moins bon que moi !"

Il est 22h quand on se met "à table", l'assiette de Max est pesée au milligramme près et la mienne ressemble à un restant du repas de hier. Qu'importe, on discute de tout et de rien, et rapidement la montre de Max se met à sonner. 

"C'est l'heure du dodo ! annonce-t-il fièrement. 

- Quoi ?"

Ravi de sa blague Max m'annonce qu'il a tout de même une légère marge de manœuvre pour me faire hurler avant de s'endormir et sans crier gare, il m'attrape et me charge sur son épaule. Alors il avance vers la chambre, je sens l'œuf recommencer à vibrer. Entre deux respirations saccadées, je me félicite de l'achat et je penserai clairement à en toucher deux mots à Alice, pour ses prochaines soirées. 

Max me propulse au dessus de l'épaule pour m'allonger sur le lit. En quelques gestes, il remonte ma robe et une fois passée au dessus de ma tête laisse mes bras emprisonnés dedans. Je suis nue, étalée sur son lit, les bras emprisonnés dans le tissu de ma propre robe. Max jubile, il sort de sa poche la télécommande et joue avec les boutons pour augmenter et diminuer les vibration. 

Mon corps ondule et Max reste debout en humidifiant ses lèvres. Des soupirs incontrôlés commencent à m'échapper et de nouveau je sens la jouissance approcher doucement. Rapidement, il prend conscience de mon état second et s'approche doucement de moi, je sens son souffle chaud contre mon sexe humide et gonflé. Alors que l'œuf s'arrête de vibrer, je sens la langue de Max qui commence son exploration méticuleuse de mon intimité, tantôt entre mes lèvres, parfois dehors, puis dedans : c'est un feu d'artifice de sensation pour moi. L'œuf se remet à vibrer au bout de quelques secondes et l'orgasme explose alors que je suis dans la bouche de Max. Je hurle si fort qu'il remonte et plaque sa main sur ma bouche.

"Hey Mademoiselle, les voisins vont croire que je torture quelqu'un ! 

- C'est pas le cas ? je demande en reprenant mon souffle. 

- Tu ne sais encore pas ce qu'est la torture ma belle, lâche Max en libérant mes mains de ma robe.

- Alors, peut-être que tu peux m'apprendre ? 

- On va d'abord gentiment finir ce qu'on a commencé, on avisera pour les leçons plus tard ..."

Vidée physiquement, je laisse Max finir en lui offrant ses positions préférées, à la place de l'oeuf. Mon corps est absent et mon esprit est complètement embrumé. Je finis par m'endormir en sentant sa main caresser mes reins en formant des toutes petites spirales. J'apprendrais bien plus tard qu'il s'endort en traçant du doigt le circuit dont il rêvera la nuit. 

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Quand je me réveille, mon corps tout entier est meurtri. Je pense sincèrement à me rendormir tant j'ai l'impression d'être abimée. Au travers des épais rideaux, je devine le soleil déjà haut dans le ciel. Je tâtonne à côté de moi : personne. Max s'est déjà levé. 

J'attrape un tee-shirt sur une pile dans l'armoire devant moi et j'ouvre les rideaux. La journée est sublime, le radio réveil de Max indique qu'il est déjà 11h, je soupire en sachant que lui est déjà dans sa voiture. J'aère quelques minutes sa chambre en regardant la ligne d'horizon, au loin. Adossée au montant de la fenêtre, j'inspire par le nez et j'expire par la bouche bruyamment. Si physiquement je suis fatiguée, je suis heureuse. 

Je referme délicatement la fenêtre et les rideaux et je me fais couler un café dans la cuisine. Sur la table basse un sac rose pâle attire mon attention. Il n'était pas là hier soir, j'en suis certaine. J'attrape la tasse bouillante et je m'assois sur le canapé. "HÉLÈNE" dit le paquet. Je souris. 

J'ouvre la petite carte accrochée en haut du sac, qui au vu de l'écriture ronde et très régulière est écrite par une femme :

─━━━━─━━━━─━━━━─━━━━─━─━━━━━─╮
𝙸𝚕 𝚙𝚊𝚛𝚊𝚒𝚝 𝚚𝚞𝚎 𝚝𝚞 𝚊𝚒𝚖𝚎𝚜 𝚕𝚎𝚜 𝚌𝚊𝚍𝚎𝚊𝚞𝚡, 𝚎𝚗 𝚟𝚘𝚒𝚕𝚊̀ 𝚞𝚗 𝚚𝚞𝚒
𝚍𝚎𝚟𝚛𝚊𝚒𝚝 𝚝𝚎 𝚙𝚕𝚊𝚒𝚛𝚎 !
𝚃𝚞 𝚝𝚛𝚘𝚞𝚟𝚎𝚛𝚊𝚜 𝚊𝚞𝚜𝚜𝚒 𝚞𝚗 𝙿𝚊𝚜𝚜, 𝚙𝚘𝚞𝚛 𝚖𝚎 𝚛𝚎𝚓𝚘𝚒𝚗𝚍𝚛𝚎
𝚌𝚎 𝚜𝚘𝚒𝚛 𝚊𝚙𝚛𝚎̀𝚜 𝚕𝚎𝚜 𝚚𝚞𝚊𝚕𝚒𝚏𝚒𝚌𝚊𝚝𝚒𝚘𝚗𝚜, 𝚜𝚒 𝚝𝚞 𝚎𝚗 𝚊𝚜 𝚎𝚗𝚟𝚒𝚎.

𝙹'𝚊𝚒 𝚑𝚊̂𝚝𝚎 𝚍𝚎 𝚛𝚎𝚝𝚛𝚘𝚞𝚟𝚎𝚛 𝚝𝚊 𝚋𝚘𝚞𝚌𝚑𝚎,

𝙼𝚊𝚡
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J'ai des papillons dans le ventre alors que j'ouvre le sac, dans lequel je trouve un magnifique ensemble de lingerie griffé. Il est composé d'une dentelle si légère qu'elle file entre mes doigts, le soutien gorge laisse rien à l'imagination, les armatures sont les seules pièces qui dissimulent la peau, les bonnets sont délicats et absolument bien travaillés. Le bas est composé d'un porte-jarretelles délicat et d'un string toujours de la même dentelle. Le dernier morceau de luxe m'arrache un sourire quand je m'aperçois qu'il est fendu volontairement à l'entre-jambe. Sexy et pratique, je pense. 

Je regarde le programme noté à la main sur un papier accompagnant le PASS VIP, les qualifications commenceront à 16h, j'ai donc largement le temps de prendre une douche et d'aller acheter une tenue pour aujourd'hui. 

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Je quitte l'appartement de Max vers 14h, le soleil tape très fort dans le ciel. J'achète un simple short noir et une chemise que je laisse légèrement ouverte pour dévoiler subtilement la dentelle de mon soutien-gorge, qui se devine au travers du tissus. J'accompagne ma tenue de chaussures plates. Alice me rejoint en ville vers 15h, je lui donne mes affaires de la veille et débriefe rapidement de ma soirée. 

"J'imagine que je ne t'attends pas ce soir ... 

- Non, pas ce soir !"

DE GLACE OU DE FEU ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant