CHAPITRE 9

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Max est ponctuel. La voiture est garée devant son immeuble à 5h30. Je monte sur le siège passager et lui adresse un grand sourire. Il a le regard fatigué, mais il me rend la politesse avant de démarrer. En quelques minutes on arrive en haut de la corniche, il sort de la voiture pour m'ouvrir la porte et me propose sa main pour m'aider à sortir. Malgré la nuit, je le vois me dévorer des yeux. 

"Attrape dans le coffre la glacière, je m'occupe du reste, me dit-il. On fait une pause ici !"

Alors que je porte la (très) lourde glacière, Max attrape une immense caisse. Il referme le coffre et la voiture et nous marchons silencieusement pendant quelques minutes. Je manque plusieurs fois de me tordre la cheville, malgré mes converses (adaptées à la conduite !). 

"Voilà, annonce Max.

- Max, je suis ...

- Magnifique, non ?"

La ville de Monaco se dessine sous nos pieds, au loin l'horizon commence à changer de couleur : le levé de soleil est imminent. En quelques gestes, Max nous installe un petit coin pour s'asseoir et sort une thermos de café. Il sert deux tasses et me fait signe de le rejoindre au sol. Il cale son dos contre un immense rocher alors que je me faufile entre ses jambes pour me poser contre son torse. Une tasse de café dans une main, il m'enlace de son bras libre. 

Max m'embrasse sur la tempe et le soleil apparait sur la ligne d'horizon. Le spectacle est magique. Les secondes défilent lentement et le poids du bras de Max agit sur moi comme un patch de chaleur. Mon corps tout entier se détend et je profite de chaque instant de ce spectacle formidable.

"Max ?

- ...

- Max ? Tu dors ?

- Non !

- C'est magique, ici. Merci. 

- ...

-Max ?"

Calé contre le rocher, accroché à moi comme si sa vie en dépendait, le jeune homme s'est endormi derrière moi. Il sert ma taille et son café s'est renversé à côté de nous. Je me retourne légèrement et pose ma tête contre sa poitrine. Son rythme cardiaque est lent, il est apaisé. Je souris en détaillant son visage. 

C'est la première fois que Max a un réel geste doux envers moi. L'enveloppement de ses bras résonne comme une première fois dans ma tête. Je voudrais que ce moment de douceur ne se termine jamais. 

︵‿︵‿︵‿︵‿︵ 

Max a dormi pendant plus d'une heure, me tenant toujours dans ses bras, pour mon plus grand plaisir. La thermos de café n'était pas trop loin de moi, alors j'ai pu me ravitailler en regardant le soleil monter dans le ciel. Après le réveil de Max, nous avons déjeuner. L'assortiments de mignardises et de sucreries avait été préparé avec grands soins, probablement pas un assistant que Max a gardé éveillé toute la nuit. 

Avec la voiture, j'ai conduit une soixantaine de kilomètres, sur la corniche reliant Monaco à Cannes. Max n'a cessé de me dire d'accélérer et en quelques minutes, j'ai trouvé le bon rythme de croisière. J'ai jubilé quand Max a attrapé l'accoudoir suite à quelques freinages tardifs et j'ai pu pousser la voiture jusqu'à ses limites sur l'autoroute du retour. Avec cette sortie à deux, j'ai pu mettre de côté toutes mes questions et ressentiments du weekend. J'ai envie de revoir Max et mon cœur est lourd quand il me dépose devant un immeuble, qui n'est pas le mien, à Menton. Je refuse de lui montrer où se situe mon taudis ! 

Garé en double file, il fait le tour de la voiture de collection et m'ouvre la porte. Il me plaque contre la carrosserie chaude pour m'embrasser fougueusement. Mes lèvres sont injectées de sang tant ce baiser m'a excitée.

"On se revoit quand ? 

- T'inquiète, je t'écris vite ! crie le pilote en rejoignant le siège conducteur. 

- A très vite alors !

Je le regarde redémarrer en caressant du bout du pouce mes lèvres gonflées. Je reste sur le trottoir quelques secondes en le regardant partir au loin, puis je marche quelques minutes pour retrouver mon appartement. 

︵‿︵‿︵‿︵‿︵

"Hélène, ça fait que 3 jours ...

- Il est partout en photo dans la presse en train de fêter sa victoire et il n'a pas le temps de m'écrire ? 

 - Tu sais comment ils sont ...

- "ils" ? 

- Hélène, tu me fais rire et en même temps peur, m'assure Alice d'un ton très sérieux. Tu pensais vraiment qu'il allait être plus qu'un divertissement ? Ce mec t'a demandé ton prénom au bout de 3 mois !!!

- Non, je sais pas. Je pensais que- Oublies. On sort où ce soir ? 

- Cannes !

- Pourquoi ? 

- Parce qu'il reste encore des célébrités qui ne sont pas rassasiée du Festival de Cannes ! 

- Bien vu, tu t'habilles comment ?"

Dans l'éventualité que des paparazzis soient là je décide de sortir tous mes atouts en même temps, pour que si jamais une photo sorte dans la presse, Max sache ce qu'il perd. 

J'opte pour une robe en cuir ; décolleté plongeant, chute de reins XXL et naissance des fesses apparentes. J'y ajoute une paire de sandale à talons vertigineux qui dévoilent mes pieds et mettent en valeur mes longues jambes bronzées. Aucun bijou, aucun accessoire : mon corps est la pièce maitresse de ce look. Quand je sors de la salle de bain, même Alice est subjuguée. 

Mon amie a tout prévu, ce sont deux jeunes gens rencontrés hier soir qui nous emmènent jusque Cannes, en hélicoptère. Je m'assois à côté d'Alice et je vois instantanément le regard des deux hommes se porter sur mon entre-jambe. Je les croise pour garder un peu de surprise pour la soirée. 

"T'es la meuf de Verstappen ?

- La meuf ? 

- Tu as été prise en photo avec lui. 

- J'aimerai bien, mais-

- N'en dis pas tant, rigole Alice. Elle n'est pas avec lui. 

- Ah bien, donc la soirée commence à merveille."

Un des jeunes se déplace et s'installe entre Alice et moi. Il pose les mains sur nos cuisses et écarte les jambes, comme pour marquer son territoire. Je vois le regard de mon amie qui dit clairement "C'est le prix du trajet jusque Cannes" et je rentre dans mon personnage en lui faisant un clin d'œil. Je rigole fort à ses blagues, je touche son épaule et son torse quand je lui parle : la machine est en marche. Hors de question de payer la première bouteille de champagne ! 

︵‿︵‿︵‿︵‿︵

Je me réveille le lendemain complètement éblouie par la lumière. Après rapide inspection, je suis presque nue. Dans un lit qui n'est pas le mien. Je me redresse et je vois Alice, couchée sur le canapé au bout du lit, elle aussi en culotte. Je cherche mes sous-vêtements de la veille que j'enfile et je réveille doucement mon amie. 

"On y va ? 

- Oh non, on leur a promis une sortie en mer ... Souviens-toi. 

- C'est bien là le problème : je ne me souviens que de l'hélicoptère."

DE GLACE OU DE FEU ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant