CHAPITRE 29

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SPOILER ALERT : je n'ai pas touché. Et c'est pas l'envie qui me manquait ! Les choses avec Daniel sont plutôt claires, on est là tous les deux entre amis, pourtant je ne peux pas m'empêcher de le regarder. Évidemment, il est beau, même très beau. Son sourire, son aura, ses yeux : il me captive. Et quand il enlève son tee-shirt, me prend dans ses bras ou encore me tend la main pour m'aider, je ne peux m'empêcher de vouloir faire durer le moment.

Je sais que son corps réagit aussi. Je l'ai vu s'écarter dans la piscine après avoir bataillé avec moi, je l'ai vu me regarder quand je détache mes cheveux ou quand je prends ma douche dehors. Lui aussi établit des contacts physiques longs parfois pas nécessaires avec moi. Il me propose le bras alors que ce n'est pas nécessaire, il met son corps en opposition quand il ressent un danger, il attrape souvent ma main, mon bras, ma taille. Souvent, il me dit que je suis belle, que mon sourire est contagieux et que j'ai rien à envier à personne.

Si ces vacances ne finissaient pas demain, je ne donnais pas cher de la peau de la tension sexuelle grandissante qu'il y a entre nous. Et pourtant malgré cette tension, Daniel n'a jamais tenté quoi que ce soit, n'a jamais dépassé une limite ou franchi une ligne. Il est resté un ami, un soutien dans cette drôle de période que je traverse. Quand je le regarde longuement, je peux voir son regard flancher le premier, comme pour m'échapper. S'il voulait plonger avec moi, il l'aurait déjà fait. Daniel n'est pas du genre timide, c'est certain.

Je m'installe à côté de lui en lui tournant le dos et je lui souhaite rapidement bonne nuit. Rapidement il éteint aussi la lumière et me souhaite une bonne nuit.

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La nuit est très calme, je sens Daniel gigoter au petit matin. Et alors que je m'apprête à me retourner pour dire Bonjour. Je sens son bras se glisser sur moi. Il attrape délicatement ma hanche, bouge légèrement son corps vers moi et semble se rendormir.

J'ai le souffle coupé. Je n'ose pas bouger. Son geste, d'une extrême douceur semble avoir été amorcé dans un demi-sommeil. Délicatement je me repositionne et je pose ma main sur celle de Daniel. Je sens son souffle paisible dans ma nuque et je finis ma ressombrer dans un sommeil très doux mais peu profond.

Un petite heure plus tard, Daniel gigote à nouveau. J'entrouvre les yeux et je le sens lever la tête. Il embrasse très chastement mon épaule et regarde si je suis réveillée. Je fais mine de dormir avec un joli sourire aux lèvres.

"Je pourrais m'habituer à ce genre de réveil, chuchote Daniel en se redressant. Tu es si jolie."

Sa main glisse doucement pour ne pas me réveiller et je le sens se retourner. Sans un bruit il quitte le lit et file vers la cuisine. Je souris, bêtement. Cette heure passée dans ses bras était délicieuse. Je m'assois sur le bord du lit et réajuste mon pyjama. Je mords mes lèvres pour qu'elle rougisse et je profite de la salle de bain de Daniel pour passer de l'eau sur mon visage.

Quand j'ouvre la porte de sa chambre pour le rejoindre au salon, je suis frappée par la merveilleuse odeur de café et la luminosité du salon, qu'on avait oublié après la tempête de hier. Daniel est debout au milieu de la cuisine, torse nu et s'affaire à réchauffer quelques pancakes.

"Donc ca y'est ? On ne met plus de tee-shirt ? je demande amusée.

- Non, d'ailleurs le tien est un infraction au code du dernier jour de vacances.

- OK ! je rigole en enlevant le teeshirt blanc dévoilant une brassière noire de sport. Plus d'infraction.

- Et donc on ne dit plus Bonjour ?

- Bonjour Daniel.

- Bonjour Hélène !

- Viens !"

Daniel attrape mon bras et me fait tourner sur moi-même avant de m'accueillir pour un câlin des plus agréable.

"Daniel !

- Quoi ?

- Non, rien ! je réponds en souriant et en m'écartant de lui, en touchant son torse.

- Si tu savais comme j'ai bien dormi, m'annonce le pilote.

- Moi aussi !"

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Le retour en Europe a été long et fatiguant. Même si nous voyageons en classe affaire, les jambes sont lourdes à l'arrivée à Rome et nos visages creusés. Dans la salle d'attente du dernier vol de Rome à Nice, Daniel s'assoit à côté de moi et m'attrape l'épaule pour me tirer vers lui. Je pose ma tête contre son torse.

"J'en peux plus !

- C'est pour ça que je ne rentre pas souvent chez moi, en Australie.

- Quel enfer.

- On y est presque. Tu dors à l'appartement ce soir ou tu veux que je te redépose chez toi ? me demande Daniel. Et ne réponds pas 'j'ai suffisamment profité de blablabla'. En faite, j'aimerais que tu restes ce soir.

- J'imagine que je reste alors ...

- Super !"

En arrivant à l'appartement, Daniel propose de me faire couler un bain que j'accepte volontiers. Quand c'est son tour de passer dans la salle de bain, je commande deux pizzas et je sers deux verres de vin. Il est déjà 19h30, et même si j'ai dormi dans l'avion je sens mon corps au bout de l'épuisement.

J'ai prévenu Alice de mon retour par message. Elle passera boire un café demain après-midi. Daniel a aussi hâte d'entendre son histoire de mariage. Il repart dans 3 jours en Angleterre pour quelques réunions techniques et une reprise en douceur avant la fin de la "campagne européenne" comme il aime l'appeler.

Je pianote sur mon téléphone. Sur Instagram, Max s'affiche avec une grande blonde. Il a la langue au fond de sa gorge sur une photo sur deux et sur les autres : ses mains dans des positions beaucoup trop suggestives.

"Arrête de regarder ça, tu te fais du mal, rouspète Daniel qui débarque dans la cuisine en boxer.

- Non, non, je réponds alors que mon cœur manque un battement et que je lutte avec ma langue pour ne pas baver devant ce corps si bien dessiné.

- Ça ne te fait rien ? demande Daniel en secouant ses cheveux mouillés sur moi.

- Ça me rassure. Il est passé à autre chose ...

- Il ne t'écrit plus ?

- Il m'écrit moins.

- Bonne nouvelle !

- Tu sais je n'y pense pas. Il n'occupe pas mon esprit. Il m'indiffère. J'aurais probablement envie de le tuer ou de l'étrangler si je le voyais en vrai, mais pour moi : c'est loin. C'est derrière moi.

- Regarde ce que tu as devant toi ! Forcément !

- Daniel ! je réponds amusée, alors qu'il plante un baiser sur ma joue.

- On mange ?

- Bien sûr !"

DE GLACE OU DE FEU ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant