Le SUV ralentit et je me penche en avant pour voir où nous sommes. Max est à quelques mètres de moi, il discute avec quelqu'un. Il a le regard sévère et la discussion semble animée. Je prends le temps de détailler l'endroit où nous sommes, le Jet de Max est garé à une cinquantaine de mètres de là. Mes mains deviennent poisseuses : avec Max, je ne sais jamais sur quel pied danser. Je ne sais même pas pourquoi je suis là.
"On y va, dit-il au conducteur en s'attachant à l'arrière avec moi.
- Oui, Monsieur."
Je n'ose pas bouger, peut-être que Max ne m'a pas vue. Je suis à 50 cm de lui, mais dans l'énervement ... On ne sait jamais. Il est peut-être trop concentré sur une affaire en cours. Il coupe court à mes réflexions en m'adressant un clin d'œil et plonge dans un document de statistiques, certainement relatives au weekend de Grand Prix. Je me détends, me redresse dans mon siège et respire doucement.
On arrive au pied de son immeuble en quelques minutes et le chauffeur aide Max a monter ses valises. L'ascenseur se referme derrière lui et je reste plantée au milieu de l'entrée. Le pilote range quelques affaires et se retourne vers moi.
Amusé il analyse ma tenue. Mon pantalon de jogging descend sur mes hanches alors que mon teeshirt, taché de glace est déchiré sous mon bras gauche.
"J't'ai connue plus sexy.
- J't'ai connu plus bavard.
- 1 partout, la balle au centre. Tu veux dire quelque chose ?
- Quelque chose ? C'est toi qui n'a pas répondu à mes textos.
- Tu écris trop. J'étais concentré sur ma course.
- Je t'ai déjà vu bien plus déconcentré que par deux textos, quelques heures avant la course.
- Coquine !
- Pourquoi je suis là ?
- J'ai vu tes prouesses, dans la presse.
- C'est donc parce que tu es jaloux ?
- Jaloux de ?
- De la pipe.
- Je ne suis pas jaloux.
- Alors pourquoi je suis là ? je demande en commençant à hausser le ton.
- Parce que tu as accepté de venir.
- Ne joues pas sur les mots.
- Je joue à ce que je veux, me répond Max, en claquant sa langue et en s'approchant de moi.
- Tu ne peux pas claquer des doigts et me faire venir à ta guise.
- Et pourtant, tu es là.
- Je suis curieuse, c'est tout, je réponds désarçonnée par son culot et ses réponses incisives.
- Moi je suis curieux de savoir ce que tu lui as trouvé à ce gars.
- C'est donc bien de la jalousie ...
- N'importe quoi, me répond Max, conscient d'avoir fait une erreur stratégique.
- Alors je t'ai manqué ?
- J'ai pas le temps de savoir si quelqu'un me manque.
- ALORS QU'EST-CE QUE JE FAIS LÀ ?
- Ne t'énerve pas. Je suis fatigué.
- Max ..."
En l'espace d'une seconde, je sens le visage de Max changer. Son regard s'adoucit et ses gestes sont plus maitrisés. Il s'avance dans le salon et contourne le bar pour attraper une bouteille d'eau fraiche dans le frigo, d'un regard il me propose la même chose.
"Je préférerai du vin ...
- Du vin ?
- Oui ...
- D'accord. Je vais chercher une bouteille. Installes-toi, me propose Max en m'indiquant le canapé.
- Max, dis-je calmement alors qu'il vient s'asseoir à côté de moi. Dis-moi pourquoi je suis là, si tu es fatigué.
- Le Grand Prix de Barcelone s'est mal fini ...
- J'ai vu.
- Tu as suivi ?
- Bien sûr !
- Je suis fatigué, de tout ça, les voyages, la presse, les fans, les sponsors. J'avais juste envie de me poser devant un film, tranquillement.
- Et moi dans tout ça ?
- Je pensais que tu pourrais, peut-être regarder le film avec moi ... et dormir ici ....
- Dormir ?
- Hum hum.
- Tu m'as pas fait venir pour baiser ?
- Non."
Je m'approche doucement de Max en tentant de me calmer et d'adoucir tous mes gestes. En le regardant plus intensément, je vois un homme fatigué physiquement et moralement. Délicatement, je pose ma main sur son bras et je lui souris. C'est un sourire franc, probablement le premier depuis le début de nos retrouvailles aujourd'hui. J'attrape la bouteille qu'il a dans les mains qu'il secoue nerveusement, et je prends sa main.
Max me suit jusqu'au canapé où il s'assoit. Je retourne chercher quelques friandises dans la cuisine et je m'installe à côté de lui. Sans rien dire, j'attrape la télécommande et je lance une comédie légère. Je m'installe contre Max, étends le plaid sur nous et doucement pose ma tête sur son épaule. Max ajuste sa position et m'embrasse le haut du front.
Rapidement, je m'endors. Je suis réveillée par Max qui me soulève et me dépose doucement dans le lit. Je me laisse faire alors qu'il enlève maladroitement mon pantalon et mon tee-shirt, et je retombe dans un demi-sommeil en le voyant partir vers la salle de bain. quelques minutes plus tard, sa silhouette réapparait dans la chambre maintenant plongée dans la pénombre. Il contourne le lit et entre dans les draps.
Je ne le sens plus bouger, je pense qu'il s'est endormi sur le dos dans la position dans laquelle il s'est initialement posé. Un regard par dessus mon épaule suffit à le faire bouger.
"Je peux ? me demande-t-il.
- Bien sûr."
Il s'approche tout doucement et pose son torse nu contre mon dos. Un frisson me parcourt depuis les jambes jusqu'à ma nuque. Max embrasse mon épaule et s'accroche à moi en entourant ses bras contre mon corps. Il s'approche au maximum, très délicatement pour fusionner nos deux corps. J'attrape ses mains que j'embrasse du bout des lèvres.
"Bonne nuit, je chuchote.
- Indéniablement, elle le sera. Merci.
- De ?
- D'être là.
- Je suis bien là."
Je ferme les yeux et sombre rapidement dans un sommeil réparateur. Max gigote quelque peu mais semble avoir lui aussi trouvé la paix intérieure. Mais jusque quand ?
Je danse d'un pied sur l'autre. Un jour il est assoiffé de sexe et me laisse dormir sur le canapé, le lendemain il me demande de venir pour regarder un film avec lui. Max m'impressionne et je n'ose pas vraiment lui demander de mettre des mots sur cette relation. J'aime tellement le sexe et la tension sexuelle entre nous, j'accepterais volontiers d'y ajouter un sentiment d'attache et des gestes doux. Mais Max me l'a déjà dit "C'est pas le genre de la maison".
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DE GLACE OU DE FEU ?
FanfictionDe la rencontre avec Max dans un bar à la première apparition dans le paddock au bras de Daniel, il n'y a que 10 mois. Pourtant l'intensité et la différence entre ces deux relations vont peut-être laisser des séquelles dans la vie d'Hélène qui tente...