CHAPITRE 31

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Daniel n'a pas passé la porte que je saute littéralement à son cou. Je m'accroche à lui le plus fort possible et je cale mon visage dans son cou. Sous l'effet de surprise, j'entends son bagage tomber au sol, et après quelques secondes d'étonnement, il m'attrape délicatement par la taille pour me serrer encore plus contre lui. 

J'ai pas envie qu'il me repose, et j'ai la nette impression qu'il n'a pas envie de me reposer. Il entre dans l'appartement toujours en me tenant fermement ! La porte se referme derrière nous et Daniel me pose sur la table du salon. 

"Bonjour ! 

- Déjà là ! 

- J'ai filé ! 

- C'est génial. 

- C'est surtout génial d'avoir quelqu'un qui m'attend à la maison. Je pourrais clairement m'y habituer !"

Daniel est très proche de moi. Il colle son front contre le mien et je peux sentir sa respiration contre ma bouche. Daniel a les yeux fermés et il ne bouge plus. Il humidifie ses lèvres et un frisson traverse ma colonne vertébrale. Mon cœur bat si fort que je suis certaine qu'il peut l'entendre. Daniel ouvre les yeux et m'offre son plus beau sourire, avant ... de m'embrasser sur le front. La tension de mes épaules s'évanouit en moins du temps qu'il ne faut pour le dire et des larmes incontrôlables glissent le long de mes joues. 

Ces trois jours m'ont fait réaliser à quel point je tiens à Daniel, à quel point j'ai besoin de mon happy-ending avec un homme comme lui. Parce que je n'ai humainement pas pu m'empêcher de faire la comparaison, il vaut à mes yeux 100 millions de fois Max. Avec Max, c'était simple : j'avais besoin de lui quand il n'était pas là, les retrouvailles étaient toujours en feu d'artifice et le soufflé retombait instantanément, jusqu'à la fois suivante. Avec Max, il n'y avait aucune conversation, juste de la confrontation. Plus Max arrivait à me mettre en contradiction, plus il avait le sentiment de gagner. Plus Max me faisait mal, plus j'avais envie de le revoir (et ce malgré la douleur physique et psychologique). Plus je le détestais, plus il avait un emprise sur moi. 

Et puis j'ai rencontré Daniel. Son sourire, sa simplicité, sa bonne humeur. Et j'ai réalisé qu'il fallait un mec bien pour me faire oublier le bad-boy. Avec Daniel, je discute. Avec Daniel, je vis. Avec Daniel, je suis heureuse. Et si je suis complètement tombée sous le charme de son âme, j'ai physiquement de plus en plus de mal à ne pas toucher son corps, passer du temps dans ses bras, et le regarder pendant de longues minutes. Je me suis attachée à sa personne et maintenant je bous pour son corps. 

Mais ses réactions, maladroites, me poussent à penser que le besoin physique est à sens unique, qu'il n'est pas intéressé ... Je suis coupée dans ma réflexion, par Daniel qui essuie d'un revers de pouce une larme qui coule sur ma joue. 

" À quoi tu penses jolie brune ? 

- Je cherche la meilleure des manières de te demander de rester quelques jours de plus ici ...

- Pas besoin de demander. T'es ici chez toi aussi ! 

- Tu me dois une culotte ! 

- À ce propos ... "

Daniel retourne près de la porte attraper un sac qu'il me tend. J'attrape le sac aux couleurs de son écurie. À l'intérieur un teeshirt à son effigie accompagné d'une culotte floquée de son visage et son numéro 3. Alors que la surprise aurait dû être vraiment mignonne, les larmes montent à nouveau, en pensant à la dernière fois où j'ai porté une lingerie floquée ...  

"Hélène ! C'est supposé te faire sourire ! 

- Daniel, c'est génial. Ça me fait plaisir, je t'assure ! "

Encore une différence entre Max et Daniel. Alors qu'un cherche à me faire plaisir avec des petites attentions personnalisée quotidienne, l'autre cherchait à se faire plaisir avec des attentions qui arrivaient seulement quand il sentait que je lui échappais ! 

︵‿︵‿︵‿︵‿︵ 

"Cette glace est sensationnelle. 

- Elle a été préparée avec amour. 

- Tu l'as faite ? 

- Non ! Non ! Je l'ai dressée. Quand tu étais dans la douche, je rigole en voyant l'expression étonnée sur le visage de Daniel.

- Y'a un goût .. j'arrive pas à dire ce que c'est ! Tu n'essayes pas de m'empoisonner ? demande Daniel en se redressant dans la balancelle qu'il vient de nous installer sur le balcon.

- Je pourrais, mais je devrais quitter cet endroit qui s'apparente à l'idée précise que je me fais du paradis. C'est du champagne. 

- Du champagne ... ?

- Hum hum, j'ai versé un fond de champagne dans la coupe.

- Du génie ! Alors comme ça tu es bien ici ? me taquine Daniel. Tu vois, je te l'avais dit. 

- Oui, je suis bien. Légèrement seule quand tu n'es pas là, mais là je suis bien ... 

- Approche, me dit Daniel en tendant son bras et en déposant nos glaces sur la table basse. Qu'est-ce que je peux faire pour que tu sois encore mieux ?

- Je peux prétendre à mieux ? Alors, je voudrais que le canapé doit massant, et je trouve que les remous dans le bain ne s-

- Hélène. Sérieusement ? Qu'est-ce qu'il te faut pour rester ici, avec moi ...

- Un billet gagnant au loto et-

- Tu penses avoir besoin d'argent ? 

- C'est quand même la base de la vie. Argent-MiamMiam-Dodo. 

- T'es mignonne. Y'en a pour 30 personnes de l'argent sur mes comptes. Je te demande ce que moi je dois faire pour que tu restes et que tu ne trouves pas un travail ailleurs et que tu ne finisses pas par te marier avec quelqu'un d'autre et avoir une floppé d'enfants terriblement beaux sans moi."

Je me redresse. Les mots de Daniel résonnent dans ma tête. Est-ce que ... ? Est-ce qu'en faite tout ce temps ... Est-ce que je deviens folle ? Est-ce que Daniel me parle vraiment à moi ? Qu'est-ce que je dois lui répondre ? Est-ce que c'est une tentative pour sonder mon esprit, mon coeur ? 

À force de trop réfléchir, mon esprit s'embrume et Daniel a posé délicatement sa main sur ma joue. Ses yeux sont plantés dans les miens et je suis électrifiée. Je me reconcentre sur son regard. Il répète : 

"Qu'est-ce que je peux faire pour toi ? 

- Maintenant ?

- Maintenant, dans trois jours, dans trois ans ... Dis-moi !

- Trois ans ? 

- Et pourquoi pas ?!

- On peut commencer par "maintenant" ...

- Alors qu'est-ce que je peux faire maintenant ? 

- M'embrasser."





DE GLACE OU DE FEU ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant