CHAPITRE 24

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"Et alors que je commençais à marcher pour laisser tomber ma colère et parce qu'il m'avait blessée tant physiquement que psychologiquement, il a redémarré la voiture. Il s'est mis en travers de la voie devant moi, pour faire barrage, en crissant les pneus : tout ce que je déteste. Il est descendu et il criait encore "PUTAIN" "SALE PUTE" et autres noms d'oiseaux dont il a le secret. Il a tenté de m'attraper par les cheveux. J'ai voulu me débattre mais il est plus fort que moi. Il m'a prise par le bras et m'a couchée contre la voiture. Il faisait nuit noire. Et il a commencé à me ..

- C'est bon j'ai compris. Passe ce morceau de l'histoire. 

- Je criais, fort. Il ne voulait pas arrêter. Il me faisait mal, il était violent et criait des choses tellement obscènes. Au bout de quelques secondes, je me suis laissée faire, je n'étais pas assez forte pour lutter. Après une très longue minute, je crois, j'ai essayé de me ressaisir et de mettre fin à la torture. C'était pas du sexe, c'était de la violence gratuite. J'ai pas réfléchi : j'ai ouvert la porte sur laquelle il était appuyé et je l'ai refermée aussi sec, sur sa main qui avait glissé. Il m'a lâché et il a crié de douleur. J'ai attrapé mon sac et j'ai commencé à courir. Mon téléphone est tombé. Je n'arrivais pas à le rallumer. 

- Donc tu ne pouvais plus téléphoner ...

- Non. J'ai couru si vite. Dès que j'ai vu un petit chemin je l'ai pris. J'avais des talons. C'était pas pratique. Rapidement, j'ai entendu la voiture redémarrer. Il roulait doucement, je savais qu'il me cherchait. Il criait, et il gémissait probablement de douleur en même temps.

- Comment tu t'en es sortie ?

- Je me suis couchée dans les herbes hautes. Et j'ai arrêté de respirer. 

- Il est parti. 

- Je pensais qu'il allait descendre de la voiture pour me chercher. 

- Mais il avait mal ...

- Certainement. 

- Ça explique le bandage qu'il avait à la main gauche, valide Daniel.

- Vu la violence du choc, ça ne m'étonnerait pas qu'il ait des os cassés. Il va m'en vouloir, il va réellement me tracker pour me faire payer. 

- Hélène, non ! 

- Daniel ...

- Ok, est-ce que tu veux faire une pause. Parler d'autre chose ? Manger ? Respirer ? "

Je regarde Daniel et je fonds en larmes. Il tend la main et m'aide à sortir de la penderie où je suis encore recroquevillée. Je referme la porte et Daniel me demande : "De quoi as-tu besoin ?".

Je lève la tête. Daniel s'assoit sur le bord du lit en attendant ma réponse. Je sens qu'il prend sur lui pour maintenir un semblant de sérénité pour ne pas ajouter de peine à mon état. Je sens aussi qu'il bouillonne et qu'il peut à tout instant vriller et retourner chercher Max pour lui faire payer. 

"Je- 

- Dis-moi ...

- Alice me prendrait dans ses bras, je crois. 

- Je suis pas Alice, mais je suis tout aussi confortable. Viens !"

Daniel m'ouvre les bras et je fonds sur lui. Il perd l'équilibre et bascule en arrière sur le lit en m'entrainant dans sa chute. Mes larmes qui continuent à couler sont rejoint par un petit hoquet de surprise puis quelques éclats de rires timides. Daniel pose son doigt sur la bouche en signe de silence : "Si jamais Max est toujours derrière la porte !". Et il referme ses bras autour de moi. 

DE GLACE OU DE FEU ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant