Chapitre 18- Joshua.

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Sam s'est endormi pendant que je prenais ma douche. Allongé sur le côté, il a carrément pris en otage mon oreiller, sa tête reposant sur celui que je lui ai prêté. Il devait être vraiment fatigué, je suppose que c'est à cause de moi. Je lui dois beaucoup, sans lui je ne sais pas si j'aurais réussi à me rendormir, la nuit dernière.

C'est égoïste de ma part de lui avoir demandé de rester en partie parce que j'ai peur de refaire un cauchemar et d'être seul si cela arrive. Mais je ne lui ai pas demandé de rester juste pour ça, je ne suis pas un profiteur. J'apprécie beaucoup sa présence, Sam a quelque chose de réconfortant et de chaleureux. Je me sens en sécurité quand je suis près de lui, et c'est quelque chose de vraiment rare pour moi.

Je m'approche du lit et place correctement la couverture sur Sam qui dort vraiment profondément. J'éteint la lumière du plafond et allume seulement les leds en bleu, pour que ce soit plus confortable pour lui, et me faufile en dehors de la chambre. Je rejoins Anna dans le salon, elle regarde Twilight - encore une fois - en mangeant des cacahuètes. Je m'assois à côté d'elle, lui vole quelques cacahuètes et appuie ma tête contre le dossier.

T'es pas avec Sam ? s'étonne ma sœur.

Il s'est endormi. J'ai fait un cauchemar, la nuit dernière, et il est resté à côté de moi au cas où je ressente l'envie d'en parler. Il a pas insisté, il était juste...juste là pour moi.

C'est drôle, il a pas l'air très patient pourtant...mais tant qu'il l'est avec toi, c'est super. Tu t'es fait un bon ami Shua, je suis fière de toi.

Il n'y a qu'avec ma sœur que j'arrive à ne pas dire entièrement la négation.

Ce surnom est l'une des rares bonnes choses qui subsistent de mon enfance. Quand j'étais petit et que ma mère était encore là, j'avais horreur qu'Anna m'appelle de la sorte. Maintenant, j'ai presque envie de la remercier quand elle utilise ce surnom.

Après avoir regardé une partie du film, je décide de remonter dans ma chambre. Sam dort toujours, il n'a pas lâché mon oreiller. Je fouille rapidement dans mon placard pour retrouver les peluches que j'y ai rangées, encore enfermées dans un carton, je choisis celle en forme d'ornithorynque. J'extirpe mon oreiller de l'étreinte du blond et glisse la peluche à sa place tout en essayant de ne pas le réveiller. Il remue un peu, émet un léger bruit mais par chance, n'émerge pas.

Je m'en voudrais de l'empêcher de dormir une deuxième nuit.

Je pose mon oreiller sur le lit et m'infiltre à mon tour sous la couverture. Allongé sur le dos, il me faut quand même un certain temps avant de réussir à ne plus trop réfléchir et à m'endormir, mais j'ai bien l'impression que ce temps est raccourci comparé aux autres nuits.

Merci, Sam.

Le matin est bien moins désagréable que celui de samedi. Cette fois, Sam n'est pas en train de me baver dessus, mais il dort quand même à moitié étalé sur moi. Il a lâché la peluche, ses mains sont fermement accrochées à mon tee-shirt, et il dort encore. Normal, puisqu'il est seulement cinq heures et huit minutes du matin, un dimanche. Je l'envie de réussir à dormir.

Soigneusement, je décroche un à un ses doigts de mon vêtement, le plus lentement possible pour ne pas perturber son sommeil. Mon regard se pose sur son visage endormi dans la pénombre, il semble vraiment apaisé et posé, ça me rassure de voir qu'il a l'air bien.

J'attrape mon téléphone dont je baisse la luminosité - encore une fois dans le but de ne pas réveiller le blond, il mérite de dormir - et branche mes écouteurs au téléphone.

Je lance une playlist au hasard, repose mon téléphone et ferme les yeux. Je doute fortement de réussir à me rendormir, mais je peux au moins me reposer un peu plus longtemps.

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