CINQ ACTES

Chapitre 48- Joshua.

Sam accroche ses jambes autour de ma taille et ses bras autour de mon cou. Son visage niché contre mon cou, je sens un premier sanglot le secouer. Le maintenant contre moi, j'entre dans la maison et ferme la porte derrière moi.

— Je t'aime tellement, murmure-t-il entre deux sanglots.

Je lui demande s'il veut que je monte dans sa chambre, ce qu'il accepte en reniflant. Je m'exécute en le gardant contre moi, caressant ses cheveux pendant que je monte les escaliers.

Je m'assois sur son lit, Sam ne bouge pas d'un cheveu. Il reste blotti dans mes bras, et serre dans sa main la peluche qui était aussi dans la boîte. Je caresse encore ses cheveux en lui chuchotant que je suis là, et que tout va bien.

— Tu penses vraiment tout ce que t'as écrit ? me demande-t-il de nombreuses minutes plus tard, lorsque ses larmes se calment enfin.

— Bien sûr que oui mon amour...

Il relève la tête de mon épaule pour me regarder. Je passe mes pouces sur ses joues pour essuyer ses larmes avec la plus grande douceur, voyant que ses yeux brillent encore, comme s'il allait fondre en larmes une deuxième fois à tout moment.

— Merci d'être venu...si j'avais su que c'était aussi...aussi beau, j'aurais insisté pour l'ouvrir hier.

— J'avais un peu peur que ce soit trop, avoué-je.

Ses yeux se remplissent à nouveau de larmes et je panique un peu, je me dépêche de déposer un baiser sur sa joue. Il sourit malgré ses larmes qui menacent de couler, il s'accroche à moi comme si sa vie en dépendait. J'embrasse ses joues et son front, avec tout l'amour que je ressens pour lui. Et il sait maintenant tout ce que je ressens pour lui. J'avais vraiment peur que ce soit trop, mais les messages qu'il m'a envoyé après l'avoir lue me rassurent tellement.

— Je t'aime, répète-t-il encore une fois.

Il dépose quelques baisers sur mes lèvres, je ferme les yeux. J'ai presque envie de pleurer aussi, mais je me retiens désespérément depuis quelques minutes. Je suis tellement content d'avoir réussi à retranscrire mes sentiments sur du papier. Et que mes sentiments lui plaisent à ce point. Sam est mon sauveur, il me permet tellement d'aller mieux.

— Merci pour la lettre, et pour le doudou. C'est le plus beau cadeau que tu puisses me faire, sans compter ta présence.

Les vingt minutes suivantes sont occupées par des "je t'aime" en boucle, des remerciements, de nouvelles larmes - de ma part, cette fois -, le tout entrecoupés de baisers et de câlins. Tout ça est d'une telle douceur, et savoir que tout l'amour que je ressens pour lui est entièrement partagé me retourne l'estomac.

Il n'y a que lorsque sa mère toque à la porte de la chambre que nous revenons à la réalité. Sam se décale pour descendre de mes cuisses juste avant que sa mère n'entre.

Elle ne fait aucun commentaire à propos de ma présence imprévue, mais son regard légèrement inquiet se pose sur nous.

— Vous en faites une tête, tous les deux...Et vous avez pleuré ? Tout va bien ?

— Mieux que bien, maman, s'exclame Sam alors que son sourire habituel revient sur ses lèvres.

Je souris à mon tour afin de ne pas l'inquiéter. Sam se tourne vers le matelas pour récupérer la lettre qu'il replie soigneusement avant que sa mère ne la remarque. Le regard de cette dernière se pose sur le papier qu'il est en train de plier, et elle sourit également, le genre de sourire qu'une mère pose sur son enfant.

— Tu restes manger, Joshua ?

— Seulement si je ne gêne pas, madame, réponds-je prudemment.